Fin du 3e trimestre : Enfin les grandes vacances après deux années difficiles

Étudiants et enseignants ont officiellement bouclé l’année scolaire 2021-2022 ce vendredi. Ces grandes vacances d’été marquent un grand soulagement après une extension de l’année scolaire et un bouleversement du calendrier en raison de la pandémie du Covid-19. Alors que certains en profiteront pour se reposer, d’autres chercheront un petit boulot, tandis que d’autres encore poursuivront avec les leçons particulières.

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« Enfin ! » C’est le mot qui revient sur toutes les lèvres dans le secteur éducatif depuis hier. Les grandes vacances sont là après deux années compliquées, marquées par des restrictions sanitaires. On se souvient qu’en 2020, après la première vague de Covid-19, le calendrier scolaire avait été revu, avec une nouvelle rentrée en juin, alors que le premier trimestre était presque terminé, lorsque le pays est entré en confinement. « Anou dir ki zot inn gayn vakans ek de semennn lavans », avait dit le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à l’intention des étudiants, lorsqu’il a annoncé le premier lockdown.

Rebelote en mars 2021. Alors que le très long deuxième trimestre était enfin terminé et qu’on était en plein troisième trimestre, le pays est entré en confinement une nouvelle fois. Les candidats du Primary School Achievement Certificate (PSAC), du National Certificate of Education (NCE), du School Certificate (SC) et du Higher School Certificate (HSC) passent leurs examens en pleine crise sanitaire. Des Exam Buses sont même mis à disposition pour véhiculer les candidats. Les examens ont été également perturbés par des pluies torrentielles et certaines épreuves académiques, dont l’anglais au niveau du SC, ont dû être annulés.

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Dès lors, des voix ont commencé à s’élever pour réclamer le retour à l’ancien calendrier scolaire. Mais la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, a toujours fait valoir qu’on ne pouvait changer le calendrier scolaire une deuxième fois. Cela, en dépit du fait que des candidats du HSC attendaient toujours leurs résultats en septembre pour confirmer leurs admissions dans des universités étrangères. La reprise de l’année scolaire 2021-2022 s’est faite en décalé, en juin 2021, toujours en pleine crise sanitaire, avec la fermeture des établissements, l’un après l’autre, suivant des cas positifs parmi les étudiants.

Avec au moins quatre décès enregistrés parmi les enseignants et la situation qui devenait de plus en plus incontrôlable, avec un grand nombre d’enseignants en isolement, la ministre de l’Éducation est finalement venue annoncer la fermeture des écoles à la télévision dans la soirée du 9 novembre 2021. Cela, alors même que le Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo, qui agissait comme Acting Prime Minister, répondait presque simultanément à une interpellation à l’Assemblée, précisant que la fermeture des écoles n’était pas à l’ordre du jour…

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La question qui était alors sur toutes les lèvres depuis ce jour-là, c’était de savoir si les examens de fin de cycle (PSAC, NCE, SC et HSC), prévus en avril 2022, seraient ou non maintenus. Là encore, la VPM et ministre de l’Éducation a balayé toutes les conjectures d’un revers de la main, précisant que les examens étaient maintenus. Il a fallu attendre le mois de février 2022, après un débat passionné entre ceux qui étaient en faveur d’un renvoi des examens et ceux qui étaient contre, pour que Leela Devi Dookun-Luchoomun vienne enfin dévoiler ses plans.

Contre toute attente, alors que les procédures pour les examens de SC et de HSC avaient déjà été enclenchées, la ministre est venue annoncer le renvoi des examens et le retour à l’ancien calendrier scolaire. Une option était toutefois ouverte pour ceux qui étaient prêts pour les examens en juin 2022. Du coup, les étudiants et les enseignants, qui pensaient pouvoir enfin avoir droit aux grandes vacances à partir du mois d’avril, ont dû rempiler pour encore six mois. Le calendrier scolaire ayant été prolongé, afin de permettre aux étudiants et aux enseignants de compléter le programme et de recommencer une nouvelle année selon l’ancienne formule, en janvier 2023.

« Badly needed »

Preety Ramjuttun, éducatrice et ancienne présidente de la Government Secondary School Teachers Union (GSSTU), avance qu’elle attendait ce moment depuis longtemps. « Ces deux années ont été très difficiles. Les enseignants étaient un peu affectés psychologiquement par tous ces bouleversements liés au Covid-19 et le prolongement de l’année scolaire. C’est un soulagement d’arriver enfin au bout de cette année. Ces vacances étaient badly needed », confie-t-elle.

L’enseignante ajoute qu’avec une situation sanitaire améliorée, on pourra enfin profiter pleinement de cette période de repos. « Maintenant que nous sommes sortis de la crise sanitaire et qu’il n’y a plus de restriction sur le voyage, notamment, on pourra profiter comme il se doit. On pourra sortir, voyager, rendre visite à la famille… De plus, les vacances coïncident avec la période de fin d’année. On est plus dans l’ambiance des vacances », dit-elle.

Ce qui la rend d’autant plus sereine, ajoute-t-elle, c’est qu’en janvier prochain, l’école reprendra selon le calendrier habituel. « On se retrouve, on sera plus à l’aise pour travailler, avec un time-table et des périodes établis. Travailler en slots n’était pas évident. »

Du côté des étudiants, c’est aussi le soulagement, Damien David vient de terminer ses examens de SC. Il se dit heureux d’avoir enfin passé cette étape. Pour l’heure, il cherche un petit boulot pour s’occuper pendant les vacances. « Ces deux années étaient déjà pénibles et je n’ai pas envie de passer deux mois à la maison à ne rien faire. Je cherche un petit boulot, mais je n’ai rien trouvé pour le moment », fait-il comprendre.

Son cousin, Noah, n’aura pas cette chance, car il doit poursuivre ses leçons particulières, étant donné qu’il prendra part aux examens de SC à son tour l’année prochaine. « J’attendais ces vacances avec impatience, car j’étais mentalement épuisé avec le prolongement de l’année scolaire. Les enseignants repassaient sur les chapitres qu’on avait déjà terminés et c’était un peu “boring” pour moi. Il y a des jours où je ne voulais pas aller à l’école, car cela me fatiguait. Je sentais que ma tête allait exploser… », rajoutera-t-il.

Voilà une page de tournée pour le monde éducatif après la crise sanitaire. L’école reprend sur de nouvelles bases l’année prochaine, avec le retour au calendrier scolaire habituel.

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