Les examens de promotion aux grades de sergent et d’inspecteur sont maintenus pour demain. Sauf rebondissement de dernière minute. Le bureau du commissaire de police a en effet bien accusé réception de la correspondance de Me Rama Valayden, qui a fait état de craintes de fuites. Ce dernier avait demandé un renvoi de cet exercice en vue de solliciter l’expertise de l’ancien juge Paul Lam Shang Leen et du juge Nicolas Ohsan-Bellepeau pour la préparation des questionnaires.
Si les Casernes centrales n’ont pas accédé à sa demande, en interne, en revanche, les informations sont que les papiers ont été modifiés. Ainsi, des questions ont été revues et c’est de fait un nouveau questionnaire qui sera remis aux candidats demain. Me Valayden avait fait état d’informations à l’effet que des hauts gradés auraient sollicité de l’argent pour remettre des copies du questionnaire aux intéressés. Au niveau des Casernes centrales jeudi, des candidats restaient sur leur garde. « Je suis déjà détenteur d’un BSc en Police Studies et ce serait vraiment une surprise si je devais échouer à ces examens. Si cela arrive, alors je comprendrai beaucoup de choses concernant ce système », explique un sergent basé au Metro Sud.
Ce dernier dit avoir pris quelques jours de congé afin de réviser, tout en se disant prêt pour samedi. Le policier reste toutefois réaliste en ce qui concerne l’exercice de promotion. « Réussir à ces examens ne veut en aucun cas dire que je deviendrai inspecteur immédiatement. Cela peut prendre des années, voire 10 à 15 ans. Il faudrait revoir le système de promotions », dénonce-t-il.
Ses collègues et lui réclament davantage de transparence. « Il faut avoir des critères clairs et bien définis pour qu’un officier monte en grade. Cela ne peut pas dépendre de la politique et du bon vouloir de certains. C’est frustrant de voir qu’à chaque fois il y a un bon nombre d’officiers de la VIPSU qui montent en grade. Il ne faut pas se voiler la face et dire que c’est faux ! » s’insurge-t-on. Un jeune constable de la Special Support Unit (SSU) en sera à son premier examen, avec l’espoir de devenir sergent. « J’ai intégré la force policière à la demande de mes parents, alors que je pouvais choisir une autre carrière après mon Higher School Certificate (HSC). J’ai pris un emprunt pour construire ma maison et je compte me marier. Réussir à ces examens est très important pour moi, surtout financièrement », confie-t-il.
Cet officier dit avoir noté que quelques candidats de son unité ne semblent pas intéressés avec les révisions et les épreuves de samedi. « Je me poserai des questions s’ils réussirent et que moi j’échoue. J’ai cru comprendre que trois d’entre eux sont dans les bons papiers d’un haut gradé. Je serai vraiment découragé s’il n’y avait aucune méritocratie. » Beaucoup de candidats prenant part à ces examens sont en congé. Un constable de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU), qui avait échoué à ces épreuves en 2017, est, lui, très amer. « J’ai passé deux heures dans une salle pour une épreuve et j’ai vu des candidats sortir après 20 ou 30 minutes seulement. Qu’ont-ils pu écrire pendant cette courte période, je ne sais pas. Toujours est-il qu’ils sont aujourd’hui mes supérieurs. » Les constables, prenant part à ces examens doivent avoir un minimum de cinq ans de service au sein de la force policière, alors que les sergents doivent avoir occupé ce grade pendant au moins deux ans. Pour ceux échouant à ces épreuves, l’attente est longue pour monter en grade. L’exercice devient alors automatique.
Un constable doit attendre 20 à 25 ans pour devenir caporal, alors que ceux qui ont échoué pour devenir inspecteurs sont pris en considération pour le poste de Sub-inspector. À partir du grade d’inspecteur, les promotions sont automatiques et il n’y a pas d’examens.