Des mangues en abondance, mais faible récolte de letchis à prévoir
Alors que ce mois d’octobre annonce l’arrivée de l’été austral, une fois encore, le dérèglement climatique aura un impact sur la production des fruits de saison. Cet été, si les mangues seront présentes sur les étals des points de vente en quantité suffisante, il est prévu que la production de letchis sera largement déficitaire.
La récolte du petit fruit rouge était, pourtant, abondante, la saison dernière. On en trouvait en grande quantité, même après les fêtes de fin d’année, quand le letchi sert de dessert de choix lors des repas en famille. Même si l’an dernier, ce fruit d’été très prisé avait connu un retard de floraison et de fructification, en raison d’un hiver prolongé plus rigoureux.
Cette année, toutefois, avec le phénomène El Nino, l’hiver austral aura été trop doux et trop sec. La température relativement élevée et le déficit en pluuviométrie, notamment, de juillet à septembre, n’ont pas aidé à favoriser une floraison optimale des letchis, fait valoir Eric Mangar, agronome. Avec pour conséquence une très faible fructification à ce stade.
Il est, donc, à prévoir une récolte de letchis largement déficitaire. En tout cas, bien en dessous de la production moyenne annuelle de 45,000 à 47,000 tonnes. Celle de mangues sera, en revanche, tout à fait appréciable cette saison. Depuis une dizaine de jours, d‘ailleurs, les premières mangues mûries ont fait leur apparition dans des points de vente.
Ainsi, en fin de semaine, au marché municipal de Rose-Hill, on en trouvait à des prix variant entre Rs 25 et Rs 50 la pièce, voire à trois pour Rs 100. Même si on doute que ce pourrait être des mangues artificiellement mûries… Quoi qu’il en soit, une chose est sûre : on aura l’occasion de manger des mangues à se faim, cette saison.
L’ananas est un autre fruit qui sera, vraisemblablement, en abondance pour les prochaines fêtes de fin d’année. Il paraît, dans ce cas, que les conditions phytosanitaires toujours plus strictes imposées par l’Union Européenne (UE) pour l’importation de fruits de pays étrangers en vue d’être vendus dans l’espace européen profite aux consommateurs mauriciens.
Nombre des producteurs d’ananas qui n’arrivent pas à exporter leurs fruits sont, ainsi, contraints de les écouler sur le marché local. Ce qui fait que cette saison, les consommateurs mauriciens auront la chance de goûter à un produit de meilleure qualité initialement destiné à une clientèle étrangère.
Cette saison, avec l’augmentation de l’offre d’ananas sur le marché local, les prix sont appelés à être, ainsi, bien plus compétitifs. On peut déjà trouver sur le marché des ananas à des prix aussi concurrentiels que Rs 30 ou Rs 50 l’unité. Même si, généralement, les meilleurs fruits se négocient à partir de Rs 70 ou Rs 75 l’unité.
Autre fruit de saison dont les prix actuellement affichés sont tout à fait raisonnables : le melon d’eau. Au marché municipal de Rose-Hill, en fin de semaine, il se négociait à Rs 100 pour une demi-portion de 1½ lb. Ou encore à Rs 150 pour une demi-portion pesant 1½ kg. À titre comparatif, la saison dernière, un gros melon d’eau entier se vendait jusqu’à Rs 600…