GENDER-BASED VIOLENCE : Le collège St-Mary’s remporte le concours de vidéo

Cette compétition, organisée conjointement par les ministères de la Santé et de l’Éducation, vise à sensibiliser sur ce sujet tabou

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Dix collèges ont été primés pour leurs vidéoclips contre la violence sexuelle parmi les jeunes. Le Saint Mary’s College de Rose-Hill qui a terminé sur la plus haute marche du podium, devant le Nelson College de Saint-Pierre et la Rabindranath Tagore Secondary School. L’Intercollege Skit Competition on Gender-Based Violence est une initiative du ministère de la Santé, en partenariat avec le ministère de l’Éducation.

Briser le tabou. Sensibiliser les jeunes. Libérer la parole. Ce sont quelques-uns des objectifs de l’Intercollege Skit Competition on Gender-Based Violence. Au-delà des prix attribués et de la mention sur le Leaving Certificate, ce concours aura permis de sensibiliser les jeunes à la violence sexuelle. Un sujet qui mérite attention. Malheureusement, c’est un événement qui s’est déroulé dans la discrétion, loin des clameurs du stade de Côte d’Or, en cette période des inter-collèges dans le domaine sportif.
Plusieurs collèges se sont tout de même engagés, et ont ainsi apporté leur contribution pour dénoncer ce fléau parmi les jeunes. Pour le Dr Vedhiyen Moonsamy, Assistant-Director, Health and Wellness, au ministère de l’Éducation, il ne s’agit pas simplement d’une compétition, mais d’aborder l’un des sujets les plus pressants de notre époque. « La sensibilisation est le premier pas pour venir à bout de ce problème. Il faut ensuite, renforcer la capacité des jeunes, afin qu’ils deviennent des acteurs du changement dans notre société », fait-il ressortir.
À travers l’Intercollege Skit Competition on Gender-Based Violence, les jeunes ont su utiliser leur créativité et leurs connaissances en matière de technologie pour mettre en lumière un sujet trop souvent maintenu dans l’ombre. « Vous avez eu le courage d’aborder un sujet aussi sensible et vous avez fait preuve de maturité. Chaque vidéoclip est un outil contribuant à la sensibilisation », se félicite-t-il.
Le Dr Vishwas Teelucksing Mohabeer, Director, Health Services du ministère de la Santé, s’est appesanti sur l’importance de la sensibilisation. Ce qui, selon lui, est un moyen de protéger les jeunes, promouvoir leur santé mentale et affective, ainsi que leur dignité. « À travers cette compétition, nous voulons former des jeunes citoyens responsables. Le Gender-Based Violence est l’un des problèmes les plus graves de notre société », dit-il.
Il maintient que la violence sexuelle n’a pas seulement une dimension légale. Il est aussi question de santé, que ce soit physique ou mentale. « À travers vos vidéos, vous avez humanisé le problème et donné une voix à ceux qui souffrent dans le silence. Nous avons été témoins de votre créativité et de votre courage à affronter un tel sujet », estime-t-il.
Le plus important, a fait ressortir le Dr Mohabeer, est que chaque vidéo est accompagnée d’un message et ne se contente pas d’exposer le problème. « Vous avez démontré comment nous pouvons combattre la violence sexuelle. Vos messages sont puissants et auront certainement un impact. » Le ministère de la Santé négociera avec la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC) pour la diffusion de ces vidéoclips à la télévision et ainsi toucher un plus large public.

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Surmonter le tabou

Au moment des récompenses, dix collèges ont été plébiscités pour leur travail remarquable. Les garçons du St-Mary’s College, de Rose-Hill ont décroché le premier prix. Soit un trophée souvenir et un chèque de Rs 20 000. L’équipe était composée de Chris-David Élix, Gilberto Rosalie, Damien Marie, Yowan Bellehumeur, Jayce Antoine, Loïc Legrand, Nigel Ramdhun et Kewell Valéry. Ces derniers n’ont pas caché leur surprise à l’annonce des résultats. « Nous ne nous attendions pas à décrocher le premier prix, car nous avons réalisé cette vidéo en un jour. Nous sommes très émus », disent-ils.
Les jeunes racontent ainsi qu’ils ont profité d’une sortie scolaire pour la classe d’art, pour faire les prises d’image. « Étant donné que nous n’avions pas beaucoup de temps, nous avons filmé des scènes dans le bus, que nous avons complétées par la suite, au collège. Un ami qui était resté après les heures de classe a par la suite tout monté. Nous ne nous attendions même pas à être dans le top 10, mais voilà, nous sommes premiers », révèlent-ils.
Parlant de la violence sexuelle, ils concèdent qu’il s’agit d’un thème sensible, voire tabou. « C’est un sujet qu’il est très difficile d’aborder, surtout pour des garçons. Nous avons mis les idées ensemble, pour essayer de faire quelque chose de bien. » Ils concèdent que ce n’était pas évident de traiter un sujet aussi grave en une minute. « C’est un sujet dont on ne parle pas assez. Il y a des personnes qui ne réalisent pas que leurs actions – même le plus petit geste – leurs mots, ont des conséquences pour les autres. Si nous, les jeunes, nous ne pouvons dénoncer, qui le fera ? C’est cela notre message principal », font-ils comprendre.
Le collège Nelson, qui a terminé sur la deuxième marche du podium, n’était malheureusement pas représenté, lors de la remise des prix. L’établissement est toujours en période d’examen. La troisième place est allée à la Rabindranath Tagore Secondary School, avec Bhoomeswaree Dillum et Ethane Thomas. Ces derniers ne cachent pas leur surprise non plus de se retrouver sur la troisième marche du podium. « Nous avons croisé les doigts pendant toute la cérémonie et dès qu’on a commencé avec le 10e prix, nous nous attendions à entendre le nom de notre collège. Mais au final, nous avons terminé troisième. C’est très encourageant », confient-ils.
Les élèves du RTSS avouent que la Skit Competition on Gender-Based Violence a été une très bonne expérience, qui a permis de réfléchir sur un sujet sensible. « Étant donné que nous sommes un collège mixte, cela a été facile pour nous d’aborder ce thème et d’en parler librement. Nos enseignants nous ont bien encadrés également. » Ils sont d’avis qu’il faut parler davantage de la violence sexuelle chez les jeunes, afin de mettre un frein à de telles pratiques.

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