Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a déclaré que 81% des recommandations du rapport Lam Shang Leen dans la lutte contre le trafic de drogue ont été mises en œuvre. 35 autres mesures sont actuellement à l’étude. C’était à l’issue de la sixième réunion de haut niveau, hier, au Treasury Building.
Ces consultations avaient pour but de passer en revue les progrès réalisés depuis la dernière réunion. Parmi les recommandations formulées par la commission d’enquête sur la drogue, le Premier ministre a relevé que certaines sont difficilement applicables.
Pour ce qui concerne les consommateurs de drogue, le Premier ministre a expliqué qu’avec la mise en place du Drug Administrative Panel, les cas de ceux qui ont été condamnés et veulent se réhabiliter seront étudiés attentivement. Cette nouvelle structure offrira aux toxicomanes la possibilité de suivre un traitement dans un centre de réhabilitation. La composition du panel est en voie de finalisation et sera annoncée ultérieurement.
Pravind Jugnauth a également annoncé que le National Drug Control Master Plan 2019 -2023 arrive à échéance. Il s’agira de tirer les leçons appropriées et d’élaborer sur la voie à suivre. Les Nations Unies mettront un expert à la disposition de Maurice en vue d’aider à l’élaboration du prochain plan directeur.
Le Premier ministre est revenu sur l’importance des campagnes de prévention affirmant que davantage d’efforts doivent être effectués à tous les niveaux en particulier dans le secteur de l’éducation. « Il faut sensibiliser les enfants des dangers liés aux drogues dès leur plus jeune âge », a-t-il fait comprendre. Des efforts doivent également être déployés au niveau de la communauté et du monde du travail. Cette démarche nécessite une collaboration entre le gouvernement, le secteur privé et les syndicats.
Pravind Jugnauth a mis l’accent sur la collaboration au niveau des pays de la région et sur le plan international dans la lutte contre la drogue. Les informations sont partagées et ont débouché sur l’arrestation et la saisie de la drogue dans la région. « Il est important d’avoir la collaboration des pays qui ont plus de moyens que nous pour détecter les mouvements de certaines cargaisons et procéder à des opérations », fait-il comprendre.
En ce qui concerne le VIH, le ministre de la Santé, Kailash Jagutpal, a confirmé qu’il y a une forte concentration de VIH parmi les toxicomanes. « Les stratégies sont principalement basées sur le contrôle du virus parmi la population à risque pour le VIH, y compris les toxicomanes et les homosexuels. Une recrudescence a toutefois été notée chez les hétérosexuels », dit-il.
Il a indiqué que la loi a été amendée en mars afin de permettre l’autodépistage. Tous ceux qui le souhaitent pourront bientôt disposer des tests afin de connaître son statut sérologique contribuant ainsi à la lutte contre le VIH.
Interrogé au sujet de l’utilisation du cannabis médical, le ministre de la Santé a expliqué que son utilisation sur ordonnance médicale est en bonne voie. Intervenant pour sa part, le Premier ministre a dissipé une confusion qui existe dans le public et a maintenu sur le fait qu’il y a une différence entre le cannabis médical et la drogue qui est toujours condamnable aux yeux de la loi.
