Navin Ramgoolam invité en tant que Chief Guest aux prochaines célébrations de la Journée de l’Autonomie
Port-Louis, Treasury Building. Mardi après-midi, dans une atmosphère décrite comme cordiale mais pleine d’enjeux, le chef commissaire de l’Assemblée Régionale de Rodrigues, Franceau Grandcourt, a rencontré le Premier ministre, en présence du Deputy Prime Minister, Paul Bérenger. Derrière les sourires, les discussions ont porté sur des questions de brûlante actualité : l’avenir politique de Rodrigues, la menace de l’opposition de démissionner en bloc de l’Assemblée Régionale et les réformes institutionnelles tant attendues.
Depuis plusieurs jours, l’opposition rodriguaise brandit une menace : si le gouvernement régional ne démissionne pas, elle se retirera en bloc de l’Assemblée régionale. Samedi dernier à Malabar, Francisco François a même lancé un ultimatum public. Une attitude qualifiée par Franceau Grandcourt de « manœuvre irresponsable et antidémocratique .»
Face à ces pressions, le chef commissaire de Rodrigues se veut serein. « Notre gouvernement régional reste majoritaire. Nous avons une équipe soudée, prête à continuer son mandat. L’opposition est libre de démissionner si elle le souhaite, mais nous ne céderons pas à cette intimidation », aurait-il confié au Premier ministre lors des échanges d’hier. C’est ce que font comprendre des sources officielles à Port-Mathurin dans la soirée d’hier.
Soutien massif de son gouvernement
Pour étayer ces dires au sujet de la solidité politique au sein de l’Executive Council, les neuf commissaires et membres du gouvernement régional ont transmis une lettre au Premier ministre, au même moment que la rencontre, réaffirmant leur soutien inébranlable à leur chef commissaire et au Conseil exécutif. Ce geste symbolique vise à montrer que, malgré une majorité réduite à un seul siège, l’unité gouvernementale reste intacte.
Réformes et modernisation
Au-delà des turbulences politiques, Franceau Grandcourt a plaidé pour une refonte profonde de l’Assemblée régionale à Rodrigues, qu’il juge dépassée. Parmi ses propositions évoquées
•la mise en place d’un référendum citoyen et
•le renforcement du rôle de la Dispute Resolution Commission.
Franceau Grandcourt estime que ces réformes sont indispensables pour moderniser la démocratie rodriguaise et lui donner des outils adaptés aux défis actuels.
Les plaies de Rodrigues
Mais le chef commissaire n’a pas éludé les problèmes concrets du quotidien. La crise de l’eau, qualifiée de « chaotique », reste au cœur des préoccupations. Il accuse l’Organisation du Peuple de Rodrigues d’avoir échoué malgré les centaines de millions investis durant ses années de gestion.
Au chapitre de la santé, marquée par des disparités criantes entre Maurice et Rodrigues. Franceau Grandcourt demande un rattrapage urgent afin d’assurer aux Rodriguais un accès équitable aux soins.
Ainsi, loin de se laisser déstabiliser par l’opposition, représentée par l’OPR dans l’île, Franceau Grandcourt se dit plus motivé que jamais. « Nous gagnerons les prochaines élections. Notre gouvernement a un cap clair et des projets concrets pour améliorer la vie des Rodriguais », fait-il comprendre.
Parmi les priorités annoncées de l’heure du gouvernement régional:
un programme de repas scolaires pour les élèves,
de nouveaux emplois via Rodclean,
des recrutements dans le secteur public pour dynamiser l’emploi local.
Sur l’échiquier politique, entre une opposition menaçante et un chef commissaire affichant une confiance inébranlable, l’avenir politique de Rodrigues s’écrit dans une tension palpable. Mais pour l’instant, Franceau Grandcourt garde la main, soutenu par ses commissaires et conforté par l’écoute du Premier ministre, invité officiellement aux célébrations marquant le 23e anniveraire de l’accession de l’île au statut d’autonomie en octobre.