Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en collaboration avec l’Institut mauricien de formation et de développement Marena et la Clinton Foundation, a organisé une cérémonie de remise des prix, la Green Climate Fund Award Ceremony.
Cette remise de certificats vise à reconnaître les efforts d’une soixantaine de femmes entrepreneures ayant suivi diverses formations dans le cadre du projet Accelerating the transformational shift to a low-carbon economy in the Republic of Mauritius du PNUD, qui soutient l’ambition du gouvernement mauricien de fournir 35% des besoins en électricité du pays à partir d’énergies renouvelables d’ici 2025. Sajjid Mooniaruck, Project Manager de l’UNDP, a confié à Le-Mauricien que c’est grâce à un appui financier venant du Direct Aid Program du gouvernement australien, à hauteur de quelque USD 40 000, et une collaboration étroite entre le bureau local du PNUD et la haute commission australienne à Maurice, que plus d’une trentaine de femmes – entrepreneures, celles issues fraîchement d’un cycle universitaire ou en attente d’une offre d’emploi, voire voulant pousser leurs connaissances dans les domaines concernés – ont pu bénéficier d’un programme de formation relativement poussé d’une durée de 60 heures, et conçu spécialement par l’Université de Maurice pour former plus de femmes dans le secteur des énergies renouvelables, et tout particulièrement le solaire photovoltaïque, mais aussi en termes de communication et d’entrepreneuriat.
Il laisse entendre qu’aujourd’hui, plus de femmes peuvent participer dans le développement du secteur des énergies renouvelables, soit à travers un emploi sur le long terme, soit en montant une petite entreprise avec pour orientation, dans un premier temps, le secteur du solaire photovoltaïque. Rappelant au passage que le secteur des énergies renouvelables n’aura d’autre choix que d’être appelé à devenir un secteur pilier de l’économie locale dans pas longtemps.
« Cette formation permet à ces femmes de se donner toutes les chances d’être économiquement plus confortables, mais aussi de contribuer à pallier le manque de main-d’œuvre locale dans ce domaine. Cela s’insère éventuellement dans le schéma directeur des 60% d’énergies renouvelables à atteindre d’ici 2030. Le bureau du PNUD se félicite d’être en partenaire privilégié du gouvernement en ce sens », fait-il comprendre.
Ahunna Eziakonwa, UNDP Regional Director Africa, a pour sa part exprimé sa joie de voir une soixantaine de femmes mises à l’honneur pour avoir participé à la formation sur l’entrepreneuriat et le développement des compétences pour la chaîne de valeur solaire photovoltaïque. « J’en profite pour féliciter l’agence mauricienne des énergies renouvelables (Marena) et l’Institut mauricien de formation et de développement (MITD) pour cette initiative louable à laquelle 175 femmes et 17 hommes ont participé », dit-elle.
Elle a par ailleurs exprimé sa gratitude au haut-commissariat australien pour avoir permis d’obtenir une enveloppe d’environ USD 40 000 par le biais du programme d’aide directe du gouvernement australien dans le cadre du projet RESET.
Vers une « main-d’œuvre verte » locale
Ahunna Eziakonwa a aussi mis l’accent lors de son intervention sur le changement climatique. « C’est un défi qui exige une action collective pour être surmonté, non seulement entre les pays, mais aussi entre les communautés et les individus. »
Elle a aussi évoqué les revers « dévastateurs » que la pandémie et la guerre entre l’Ukraine et la Russie ont causé en termes de rupture de la chaîne d’approvisionnement et d’augmentation des prix des matières premières. Elle estime important de mettre en place des campagnes de sensibilisation sur les énergies renouvelables pour les femmes et les femmes entrepreneures en tant qu’outil d’autonomisation.
Elle parle aussi de l’identification des ménages dirigés par des femmes pour bénéficier d’un système solaire photovoltaïque entièrement subventionné, avec l’avantage de réduire leurs factures de services publics. Elle souligne par ailleurs davantage la nécessité de développer une main-d’œuvre verte locale dans le secteur des énergies renouvelables.
« En termes de création d’emplois, vous avez l’occasion de créer plus de 7 000 emplois dans ce secteur en émergence. Le pays a besoin de USD 1,3 milliard d’investissements pour une capacité supplémentaire de 695 mégawatts jusqu’à l’horizon 2030 », dit-elle.
Keara Shaw, chargée d’affaires au haut-commissariat d’Australie, estime qu’en tant que nation insulaire de l’océan Indien, l’Australie comprend l’urgence de répondre au changement climatique.
« L’Australie est déterminée à soutenir l’accès aux énergies renouvelables à Maurice. L’avenir de l’énergie renouvelable est assuré, pas seulement pour l’Australie, mais pour le monde. Au cours de cette décennie, 82% de l’approvisionnement énergétique d’Australie sera renouvelable. L’Australie s’est engagée, inscrite dans notre loi, à atteindre un objectif de réduction des émissions de 43% d’ici 2030.Une maison australienne sur trois est désormais équipée de panneaux solaires sur le toit et a contribué à 8% de l’électricité australienne en 2021 », affirme-t-elle. Keara Shaw se dit touchée de voir que Maurice a des ambitions similaires et louables pour accroître l’utilisation des énergies renouvelables. « C’est formidable de voir que la feuille de route des énergies renouvelables 2030 de Maurice vise à atteindre 60% de dépendance aux énergies renouvelables pour l’énergie d’ici 2030. »
Joe Lesjongard, ministre de l’Energie et des Services publics, parle, lui, du succès de formation de ces 60 femmes en entrepreneuriat et sur les bases du photovoltaïque, ainsi que du développement des compétences pour la chaîne de valeur du solaire PV, comme un exercice de renforcement des capacités dans le cadre du projet de fonds vert pour le climat.
Rappelant que le secteur des énergies renouvelables est « l’avenir et a un grand potentiel de création d’emplois », il poursuit : « Il est prévu qu’il créera 7 000 emplois, dont 60% seront de la technologie solaire photovoltaïque uniquement. Par conséquent, le solaire est devenu un pilier dans le secteur de l’énergie, et non seulement à Maurice, mais dans le monde, en raison de sa haute fiabilité et de ses faibles coûts de maintenance. »
Joe Lesjongard indique que son ministère s’est penché sur la ReRoad Map cette année, laquelle comprend une série d’actions nécessaires, y compris des mesures d’intégration du genre dans les emplois verts. Indiquant par ailleurs que le gouvernement a placé l’autonomisation des femmes et l’intégration du genre au centre de son développement, il réitère que cette formation, et dont ces soixante femmes ont bénéficié, « est d’une haute importance en vue de leur permettre de mieux comprendre l’importance de l’énergie solaire et de la manière dont cela peut les aider dans leur business ». Il a aussi dit que plus d’une quarantaine d’étudiants ayant eu une bourse de Marena pour suivre un cours à l’université de Maurice ont été employés dans des compagnies privées et dans le secteur des énergies renouvelables.