Gros-Cailloux : Les complexes de Résidence Vétiver envahis encore une fois par les eaux

 - Les critiques pleuvent contre le Deputy Prime Minister et ministre du Logeent, Steven Obeegadoo

Ce n’est pas la première fois que Pamela Sainte-Marie fait face à des inondations dans sa maison à Résidence Vétiver, Gros-Cailloux. Elles étaient 126 familles au total à avoir reçu les clés de leurs maisons de mains de Steven Obeegadoo, Premier ministre adjoint et ministre du Logement et de l’Aménagement du Territoire un vendredi après-midi, à cet endroit.

- Publicité -

« Nous qui avons consenti à d’énormes sacrifices pour vivre heureux et tranquillement ! Erreur. Nous nous sommes trompés. C’est là qu’a commencé la misère dans ces maisons à deux niveaux d’une superficie de 50 mètres carrés, comprenant deux chambres à coucher, salon, salle à manger, cuisine, salle de bains, toilettes, terrasse ouverte à l’étage qui peut être convertie en espace habitable. Nou mizer finn koumanse isi an 2021 depi ki nou gagn la kle nou lakaz », se lamente Pamela Sainte-Marie.

Comme beaucoup d’habitants, sa maison a été submergée par des torrents d’eau. « C’est un véritable calvaire que nous vivons à chaque fois qu’il pleut. La direction de la NHDC doit impérativement régler ce problème d’inondations et réparer les dalles. Nou oblize pay Rs 4 000 ou 5 000 sak la fin di mwa. Pas facile de trouver cette somme à chaque fin du mois », ajoute-t-elle.

- Publicité -

La démarche du gouvernement, selon le DPM Obeegadoo, consiste à offrir à chaque famille la chance pour un nouveau départ dans la vie. « C’est le contraire qui est vrai. Nous devons trouver chaque fois qu’il pleut des sommes additionnelles pour réparer les fissures. Nous ne savons plus où commencer », confie Pamela, au botd des larmes à Le-Mauricien. « Nous vivons en permanence dans la peur d’une nouvelle catastrophe. »

Pour ces habitants, c’est un éternel recommencement. Un an presque après des inondations ayant provoqué des dégâts matériels conséquents, les mesures correctives visant à mettre fin à leur cauchemar, comme l’aménagement de nouveaux drains, n’ont toujours pas vu le jour. Les victimes du sinistre disent n’avoir toujours pas reçu d’indemnisations financières.

- Advertisement -

Et qu’en est-il du comité institué pour identifier les responsables ? Certains habitants ne gardent plus l’espoir. « Zame pou kone ki sanla ki responsab sa sitiasion-la », répond Mathieu, un retraité.

Les critiques ne pleuvent pas seulement sur Steven  Obeegadoo mais sur la National Housing Development Company (NHDC) et sa filiale, la New Social Living Development (NSLD), le conseil de district de Rivière-Noire. Rajesh Bhagwan, député de la circonscription, explique : « les experts auraient dû savoir qu’on n’aurait pas dû construire des maisons dans une zone en pente. Il y a eu une mauvaise planification. Ti pe degaze fer vit. Mes deux collègues Franco Quirin et Karen Foo Kune avaient alerté Steven Obeegadoo dans le passé sur la dangerosité de construire des maisons dans cette zone. Li pa finn pran nou kont, li ek Premie minis Pravind Jugnauth pe dormi trankil dan zot sato, Se bann ti dimoun ki fer sakrifis pou kapav gagn enn lakaz ki pe pay zot bann move desizion. Ce n’est pas la première fois que ces habitants vivent cette pénible situation. » Il déplore le fait que des solutions à long terme n’aient pas été apportées jusqu’à présent. « Zot indiferan avek la mizer dimoun. »

La construction de ces maisons avait débuté en août 2018 au coût estimé de Rs 2,07 milliards. Après des années en quête d’un logement décent et accessible à toutes les bourses, les nouveaux propriétaires ont cru qu’ils allaient savourer des instants de bonheur. « Pe bizin galoupe avek bake, kivet dan tou kwin lakaz kan ena gro lapli. »

Tout comme Pamela Sainte-Marie, beaucoup de familles ont contracté des emprunts auprès des banques commerciales afin de meubler leurs maisons et ont subi des pertes conséquentes. « Le gouvernement et la NHDC nous avaient laissé entendre que nous allions bénéficier d’une indemnisation financière. Des machines à laver, réfrigérateurs, télévisions, sofas, lits ont été abîmés. Les dégâts se chiffrent par millions », s’insurge-t-elle.

Selon Mathieu, si le terrain avait été ramené au même niveau que la route avant d’entamer le forage pour le soubassement, les habitants n’auraient pas à subir ces problèmes.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques