Groupe Réfugiés Chagos — Bancoult : « Les Chagossiens ont droit à une compensation »

Olivier Bancoult, dirigeant du Groupe Réfugiés Chagos (GRC), avance que les Chagossiens ont droit à une compensation « après tant d’années de souffrance » – depuis qu’ils ont été exilés de l’archipel. Il estime qu’une partie de l’argent du Trust Fund émanant du deal entre Maurice et la Grande-Bretagne doit être utilisé en ce sens. « Nous allons calculer le montant et le soumettre au gouvernement. Nous estimons que les natifs et leurs héritiers ont droit à cette compensation », a-t-il déclaré lors d’un point de presse au centre GRC à Pointe-aux-Sables samedi. Et ce, avant de faire comprendre que « nou pa pe rod zis kas, me nou pe rod nou drwa. »

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Le GRC entend aussi aborder la question de relogement des Chagossiens dans leurs îles. Auparavant, ils auront une séance de travail du 25 au 26 juin avec des universitaires de Harvard, de l’Université du Texas, des experts sud-africains et l’expertise de la firme Dentons en vue de travailler sur un plan de relogement sur les Chagos. « Nous prendrons en compte les besoins en infrastructures, énergie renouvelable, pêche, écotourisme, entre autres », affirme Olivier Bancoult. Le rapport sera ensuite soumis au gouvernement. Entre-temps, il avance que la visite annoncée par le gouvernement dans l’archipel des Chagos cette année permettra aussi de procéder à un Assessment sur le terrain.

Le GRC souhaite qu’après cette étape, les Chagossiens puissent gérer leurs îles avec le soutien du gouvernement. « Nous souhaitons une autonomie à la manière de Rodrigues, et pas une gestion de l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) comme à Agaléga », suggère-t-il. Toujours au regard du Trust Fund, Olivier Bancoult estime que l’État y ajoute un montant supplémentaire : « Nous allons utiliser l’argent du Trust Fund pour divers items comme la santé, l’éducation, la formation et la promotion de la culture chagossienne », dit-il.

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Par ailleurs, le GRC a critiqué une campagne anti-chagossienne menée en Angleterre, avec la complicité de certains membres de l’opposition britannique : « Lopozision britanik pe tir tou kalite zistwar. Sertin media pe rod fer kwar ki sagosien an danze a Moris ou ki zot pe viv anba latant », dénonce-t-il. Profitant de l’occasion, Olivier Bancoult a dénoncé l’attitude du groupe BIOT Citizens – qui a mené campagne pour que les Chagos demeurent sous le contrôle de la Grande-Bretagne : « Zot deklar zot pli angle ki angle. Boukou dan Langleter me zot ankor pe benefisie pansion leta morisien. Se bann vander rev. » Le dirigeant du GRC tape du poing sur la table, disant « le BIOT nepli ekziste. Britanik inn rekonet souverennte Moris lor Chagos ». Il avance que « nous n’avions aucune autre option que d’accepter ce deal ». Il demande la réunification de la communauté chagossienne dont celle se trouvant aux Seychelles et ailleurs.

D’autre part, Olivier Bancoult souhaite que les Chagossiens puissent travailler sur la base militaire américaine de Diego-Garcia comme le font des travailleurs d’autres nationalités. « Nou pou kontinie reklam nou drwa lor Diego ek gagn travay lor Diego. Parey kouma bann Filipino ek Singapourien pe travay laba et loze laba-mem », a-t-il réclamé.

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Au cours de cette rencontre avec la presse, le GRC a procédé à un historique de son combat mené depuis des décennies en faveur des Chagossiens.

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