Industrie sucrière  — Boolell : Rose-Belle S. E. au bord de l’effondrement

Le ministre de l’Agro-Industrie, Arvin Boolell, a affirmé que le Rose-Belle Sugar State est au bord de l’effondrement économique. Il intervenait lors du Statement Time à l’Assemblée nationale, hier.

- Publicité -

« Rose-Belle S.E. est en proie à une mauvaise gestion, à des pratiques frauduleuses et à des décisions mal intentionnées. Cela a conduit à des fraudes financières. La valeur des actifs de cette entité a chuté de plus de 70 % au cours des dix dernières années, ce qui remet en question la viabilité à long terme », déclare le ministre dans une déclaration élaborée.

Arvin Boolell estime qu’un Forensic Audit s’impose dans la conjoncture. « Je propose de confier cet exercice à la Financial Crimes Commission », confirme-t-il. Il annonce que le ministère de l’Agro-Industrie compte lancer un programme de replantation de la canne à sucre, de production d’énergie et de la culture vivrière. « Le ministère travaille sur un mandat stratégique de redressement pour la période 2025-29 afin de garantir la durabilité, l’efficacité et la responsabilité. Un document sera déposé d’ici à la fin mai 2025 », devait-il garantir.

- Publicité -

Le ministre a passé en revue la situation financière désastreuse de la RBSE et a relevé que des pertes de l’ordre de Rs 177 millions sont enregistrées annuellement. Il indique qu’alors qu’en 2014, la culture de la canne à sucre couvrait plus de 4 500 arpents, en 2024, cette superficie a été réduite à 1 200 arpents. Le reste de la réserve foncière est aujourd’hui abandonné et ne génère que Rs 25 millions contre plus de Rs 100 millions en 2014.
« Entre-temps, les dépenses ont augmenté de manière suspecte, passant de Rs 44 millions en 2014 à plus de Rs 180 millions en 2024. Cela est principalement dû à l’augmentation des coûts du personnel et des primes à un moment où les opérations et les revenus diminuaient à un rythme croissant », dénonce le ministre Boolell, qui indique que les frais de personnel représentent aujourd’hui plus de 80 % des revenus générés.

« Cette situation est contraire aux bonnes pratiques de gestion et aurait dû être signalée par les auditeurs. D’autres dépenses, notamment les terres, les fournitures et services, les engrais et les herbicides, ont fait l’objet d’un audit approfondi. Par ailleurs, RBSE a acheté des fournitures pour 3 000 arpents alors qu’il n’en cultivait que 1 200 arpents. Ce qui illustre clairement une fraude aux fonds de l’établissement sucrier et une mauvaise gestion. Depuis 2018, aucun compte n’a été établi conformément aux normes internationales d’information financière. Cela illustre une violation flagrante des obligations fiduciaires de la part du précédent conseil d’administration et un manquement aux exigences de la loi de 2004 sur l’information financière et de la loi de 2001 sur les sociétés », dénonce-t-il.

- Advertisement -

Poursuivant ses explications, le ministre est d’avis que l’état l’insolvabilité de l’établissement aurait dû être signalé depuis longtemps, du fait que les actifs de l’établissement s’élèvent à Rs169 millions contre Rs 550 millions de passifs en 2024. En plus, des terrains ont été vendus en 2023 à Rs 13 000 la toise, alors que le prix de référence du cadastre régional est dans la fourchette de Rs 25 000 à Rs 30 000 la toise, soit un manque à gagner de l’ordre de 70 % du niveau normal des revenus.

« Cela démontre une fois de plus une fraude délibérée des fonds de Rose-Belle Sugar State. Des transactions entre parties liées, c’est-à-dire des administrateurs et d’autres parties, ont acquis divers actifs directement et indirectement par le biais de la réservation de terres. Cela va à l’encontre des principes de bonne gouvernance. Les baux fonciers commerciaux ont été conclus à un taux sous-estimé, environ 80 % inférieur au taux de référence du marché, et sont aujourd’hui entachés d’arriérés accumulés », fait-il ressortir.
D’autre part, des locataires du Vieux Moulin et Plaisance Mall accumulent des arriérés de plus de Rs 15 millions sans qu’aucune mesure ne soit prise.

« Nous dénonçons l’irresponsabilité du conseil d’administration. Ce même conseil d’administration n’a produit ni validé aucun compte de RBSE pendant au moins sept ans. Cela témoigne de la mauvaise foi et de l’irresponsabilité du gouvernement envers les actionnaires. Les pratiques de gestion d’actifs, notamment sur le plan foncier, ont été menées sans mandat clair, sans référence, sans cloisonnement ni objectifs. Cela a facilité la corruption et la destruction des propositions de valeur », a conclu le ministre Boolell.

 

 

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques