Infrastructures routières — Autopont Decaen : back to square one

Huit mois de calvaire à venir pour les automobilistes avec la déviation à l’entrée de Port-Louis qui commence à partir de ce mardi.

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À partir de ce mardi, les automobilistes arrivant des Plaines Wilhems devront à nouveau, après près de deux ans de soulagement, prendre leur mal en patience pour entrer dans le centre-ville de Port-Louis. Et ce, pendant huit mois. Cela en raison des travaux de  reconstruction de la rampe d’accès de l’autopont Decaen à l’entrée sud de Port-Louis, par le constructeur General Construction (GCC). Retour donc à la case départ et à huit mois de calvaire additionnels, notamment pour les automobilistes, déjà  éprouvés par les embouteillages engendrés par les travaux du fly-over de Phœnix et des travaux du Métro Express, autant à Curepipe, Vacoas que Quatre-Bornes.

Il faudra huit mois de travaux pour que l’autopont Decaen soit de nouveau accessible aux automobilistes. Pour cause, cette bretelle mise en service en novembre 2018 permettant aux automobilistes arrivant du Sud d’entrer directement dans la capitale en évitant ainsi la Place d’Armes sera sujette à des travaux de renforcement par la compagnie GCC, du fait notamment d’une mauvaise qualité du sol notée par GCC. Cela depuis la construction même de l’autopont. Dans un communiqué à la presse, GCC révèle en effet que « nos premières analyses avaient révélé la grande complexité du terrain et le besoin de fondations différentes pour chacune des parties de l’autopont. » Ainsi, explique Didier Adam, Managing Director, pour le pont au-dessus de l’autoroute, GCC a construit trois travées, érigées sur des pieux, le tout en béton armé. 

« Pour la rampe de sortie, il a fallu complètement purger le sol et créer un matelas rocheux capable de soutenir une structure en terre armée. Mais c’est le sol au niveau de la rampe d’accès qui a représenté le défi le plus important », dit-il. Notamment en raison de la présence permanente d’eau observée par les ingénieurs de GCC à l’endroit où a été être aménagée cette rampe. La présence de cette eau, causée par la proximité avec la mer, diminue la capacité portante du sol, avance GCC. Appréhendant un risque de tassement au moment des travaux, GCC devait alors rechercher une solution auprès de son partenaire, Franki (Mtius), spécialiste en techniques d’amélioration des sols, souligne le communiqué.

Dans cette mesure, la technique recommandée par Franki (Mtius), dite de colonnes ballastées, a alors été approuvée et une équipe spécialisée d’Afrique du Sud fut mandée par Franki (Mtius) pour réaliser ces travaux, rappelle GCC, faisant ressortir que « cette technique a consisté en l’installation de 115 puits d’agrégats de 800mm de diamètre, compactés à une profondeur moyenne de 9 mètres dans le sol. Elle a le mérite de bien répartir, sur une large surface, le poids de la structure de la rampe et de rigidifier le sol. » 

Or, si grâce à ces travaux de renforcement du sol, effectués notamment en juillet 2018, il était prévu que le tassement de la rampe d’accès ne devrait pas dépasser les 120 mm, dont la majeure partie se ferait pendant la construction de l’ouvrage et sans conséquence sur sa durabilité, il a été noté que quelques mois après la fin des travaux, le phénomène de tassement s’est accentué. « Pour des raisons qui restent difficiles à identifier », précise GCC, qui devait, selon le communiqué, prendre des mesures de préservation immédiate et mettre en œuvre des réparations préliminaires pour maintenir le confort des usagers.

Et après l’apparition de fissures de surface, les experts de Franki (Mtius) ont eu recours à des équipements plus sophistiqués et une campagne de tests géotechniques a été effectuée. « À partir de ces tests, les prévisions initiales de tassement ont été revues », indique Didier Adam.

Aucune menace pour la sécurité 

Si le tassement s’est arrêté en juillet 2019 et que depuis plus de 12 mois, selon GCC, la situation est stable, avec aucune détérioration observée, malgré les fissures de surface apparues sur la rampe d’accès, l’état de la structure ne représente aucune menace à la sécurité des usagers, disent les experts. « De l’avis des experts, il est cependant nécessaire, afin d’assurer la pérennité de cette structure, d’entreprendre la reconstruction d’une partie de la rampe d’accès », indique le Managing Directorde GCC.

D’où les travaux qui seront entrepris à partir de ce mardi. General Construction se propose ainsi d’enlever la structure existante et de la remplacer par une dalle suspendue en béton armé qui reposera sur des pieux, également en béton armé. Une solution jugée la mieux adaptée au type de sol dans cette zone, selon les experts. « Nous disposons aujourd’hui de données plus précises sur le sol, des données que nous n’avions pas il y a trois ans. Il en ressort que la solution la plus appropriée est la reconstruction de l’ouvrage sur des appuis fondés sur des pieux en béton armé enfoncés jusqu’au sol rocheux. Nous l’avons proposée à la RDA, qui a consenti à cette solution. C’est notre responsabilité de veiller à mettre en oeuvre des solutions permanentes », ajoute Didier Adam.  L’intégralité des coûts de cette reconstruction sera prise en charge par la GCC.

Si GCC travaillera de concert avec la RDA et la Traffic Management Unit pour limiter au maximum la gêne que cette intervention pourrait occasionner aux membres du public en général, reste que les embouteillages, à l’heure de pointe notamment, seront inévitables. D’autant que, selon les analyses de la RDA, aux heures de pointe, quelque 1600 véhicules arrivent chaque heure du Sud et se retrouveront ainsi pris dans le trafic qui était devenu presque fluide avec l’entrée en opération de l’autopont Decaen.

À partir du 25 août à18h, pour accéder au centre-ville:

Port-Louis, depuis le Sud, auront deux options :

1) Via La Butte 

Prendre le rond-point de Caudan pour emprunter la rue Maupin en direction de La Butte

2) Via la Place d’Armes 

Entrer dans la ville par la Place d’Armes. Une deuxième voie sera ouverte de 6h30 à 10h00

l Slip Lane closed

Les automobilistes arrivant du Caudan Waterfront vers le nord ou le centre-ville ne pourront pas utiliser la « slip lane » (entre la voie du métro léger et l’autopont) pendant les trois premières semaines de travaux. Ils devront tourner à droite, en quittant Caudan, emprunter la rue Kwan Tee, puis la rue La Réserve pour regagner l’autoroute M1.

l En direction du Nord 

Les conducteurs se dirigeant vers le Nord pourront toujours emprunter la voie de l’autoroute qui surplombe le rond-point de Caudan

l Une demi-heure plus tôt, une demi-heure plus tard

À noter que la mise en place de l’autopont Decaen visait notamment à résoudre le problème de bouchon à la Place d’Armes, qui était jusque-là la principale voie d’entrée dans la capitale. Pour les automobilistes arrivant du Sud et qui doivent se rendre dans le centre-ville, back to square one. Il faudra ainsi composer avec un embouteillage monstre à toute heure du jour à la Place d’Armes, et plus particulièrement entre 8h et 10h, et 15h et 18h, les heures de pointe durant lesquelles, selon les analyses de la RDA, quelque 400 voitures, 40 autobus et 100 motocyclettes quittent la capitale en direction du nord. Or, ce flot de véhicules bloque les 1600 véhicules qui arrivent du Sud et les 1400 autres qui arrivent du Nord pour entrer dans la capitale, alors que, parallèlement, sur l’autoroute, les 1600 véhicules arrivant du Sud et se dirigeant vers le Nord seront à nouveau bloqués dans un gros embouteillage. Pour ceux qui doivent composer également avec les embouteillages occasionnés à Curepipe, Vacoas et Quatre-Bornes en raison des travaux du Metro Express, l’option est de sortir de chez soi une demi-heure plus tôt pour arriver à l’heure, ou encore une demi-heure plus tard pour ne pas être bloqués dans les bouchons mais alors arriver après 9h.

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