Le diocèse de Port-Louis se lance dans un processus de réflexion pour mieux structurer son dispositif d’aide envers les pauvres. Dans ce contexte, le père Gérard Mongelard, vicaire épiscopal pour le domaine social, a réuni une équipe pour la mise en place de différentes activités sur le thème de la pauvreté. La première étape se tiendra au collège de Lorette de Rose-Hill le 24 mai. Le thème est la povrete azordi an 2025. Plusieurs représentants d’ONG et responsables politiques y participeront.
Dans son homélie à Marie Reine de la Paix le 9 septembre 2019, le défunt pape François exhortait à « écouter le cri des pauvres ». C’est dans cet esprit que le diocèse de Port-Louis s’est engagé dans un processus d’écoute et de partage, afin de mieux servir les pauvres. Selon le père Gérard Mongelard, le diocèse s’inspire du modèle de l’ATD Quart-Monde, qui consiste à donner la parole aux pauvres. « Le 24 mai prochain, ce sera une occasion pour nous d’écouter les paroles de ceux qui vivent dans la pauvreté. Nous avons beaucoup à apprendre d’eux », fait-il ressortir.
Pas moins de 14 ONG viendront également témoigner de leurs actions sur le terrain. Des membres du gouvernement ont aussi été invités. Cette journée débutera à 9h et prendra fin vers 13h. Le public est également invité. La pauvreté, souligne le père Gérard Mongelard, n’est pas qu’une question matérielle. « Il y a aussi la pauvreté du cœur. Je pense notamment aux divorces, à la drogue, qui brisent les cœurs. Nous avons tous des souffrances que nous vivons », dit-il.
Ce processus de réflexion se fera en plusieurs étapes, ajoute le père Gérard Mongelard. Du 20 au 27 juillet, il y aura le Jubilé des détenus, avec une messe en l’église du Sacré Cœur, à Beau-Bassin. Cette semaine sera également marquée par une visite des prisons.
Du 7 au 14 septembre, ce sera le Jubilé des pauvres, à Sainte-Croix. Le 17 octobre, la Journée internationale du refus de la misère sera observée à la paroisse Sainte Hélène. Ce sera suivi en novembre du Jubilé des victimes de violence. Après quoi, il y aura les Assises, pour prendre des décisions sur la manière d’adapter son action envers les plus pauvres, selon les besoins. « Cette réflexion était due depuis longtemps », ajoute le père Mongelard.
Pour l’évêque de Port-Louis, Mgr Jean-Michael Durhône, il est important pour l’Église de s’intéresser aux défis sociaux. Il fait référence au nouveau pape, Léon XIV, qui, comme tous les papes avant lui, a réitéré que la Bonne Nouvelle doit être annoncée aux pauvres. Soit à ceux qui souffrent. « Jésus-Christ lui-même n’était pas insensible aux souffrances », dit-il.
Mgr Durhône cite également le pape François, qui avait décrit l’Église comme un hôpital, et son appel à sortir dans la périphérie. « Comment y aura-t-il la justice et la paix sociale si nous ne prenons pas soin des plus fragiles de la société ? » se demande-t-il. Il cite différentes formes de pauvreté, dont l’échec de jeunes enfants au PSAC, qui tourne autour de 40%, ainsi que les personnes sourdes et muettes, qui ont des difficultés à exprimer leurs souffrances. Être à l’écoute des pauvres, c’est aussi donner la voix aux sans-voix, ajoute Mgr Durhône.
La journée du 24 mai sera animée par Marie-Michèle Étienne, accompagnée de deux jeunes, Tania et Sean. « Quand j’étais animatrice, mon micro était mon outil, et sur le terrain, c’était mon oreille. Aujourd’hui, dans ma vieillesse, je crois qu’il faut faire la transmission, passer le relais aux jeunes », a-t-elle témoigné.