Innondations : 16 sites à risque identifiés, soit 15 % du territoire

Fixed Penalty de Rs 2000 à Rs 10 000

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Inondations et débordements : 16 sites à risque identifiés et plan d’évacuation en préparation

Une Fixed Penalty dans la fourchette de Rs 2000 à Rs 10 000 sera applicable à partir du 1er octobre prochain. C’est ce que propose d’infliger le ministère des Infrastructures nationales à tout contrevenant, dont les eaux pluviales provenant de ses toits sont déversées sur la route ou sur les trottoirs. Cette décision a été prise afin d’éviter des inondations des routes, provoquant ainsi des accidents de la route. L’annonce a été faite, hier, par le ministre des Infrastructures nationales, Ajay Gunnesh, lors de la présentation des points saillants du Land Drainage Master Plan en date de 2022, document qu’avait refusé de rendre public le gouvernement Jugnauth, et surtout l’ancien ministre Bobby Hurreeram.
Ajay Guness a d’abord déclaré que l’ancien régime a commis un crime pour n’avoir pas rendu public ce rapport pendant au moins trois ans. « Bien que les collectivités locales et la Land Drainage Authority disposent de ce rapport, l’ancien régime a choisi de garder le grand public dans le noir et pendant ce temps beaucoup de gens ont procédé à l’achat de biens immobiliers sans savoir que leurs Building and Land Use Permits seront refusés. Nous avons promis la transparence, la sécurité, la vie des citoyens avant tout », a-t-il dit. Ainsi, le Land Drainage Master Plan identifie en fait des zones à risques pour les constructions. Puisque, ce rapport date de trois ans, il faudrait le revoir car pendant ce temps des propriétés sucrières ont effectué des travaux d’épierrage, d’écrasage au passage des drains naturels.
Le Master Plan démontre qu’il y a seize sites à travers le pays où il y a de gros risques d’inondations. Ces endroits sont Nouvelle-France, Bel-Ombre, Grand-Baie/Pereybère, Flic-en-Flac, Port-Louis-Rivière-du-Pouce, La Poudrière, Ruisseau des Créoles, Port-Louis La Paix, Canal Anglais, Port-Louis/Canal Dayot, Port-Louis/Rivière Lataniers, Henrietta/Malakoff, Pointe-aux-Sables, Roche-Bois, Coteau Raffin, Clemencia/Pont Lardier, Mapou, Piton, Cottage, Flacq, Vacoas, Quatre-Bornes, Camp Caval-Curepipe. « Le Land Drainage Master Plan dit que ces endroits sont à hauts risques. Ces seize endroits peuvent être catégorisés en deux zones : là où les constructions ne peuvent pas être autorisées (No-Go Zone) et là où on peut construire seulement en verticale (No-Expansion Zone). La No-Go Zone couvre 11 % de la superficie des terres à Maurice, soit 218,33 kilomètres carrés. La Non-expansion zone représente 4,5 %, soit 94,01 kilomètres carrés. En somme, les zones inondables complètes représentent 15,5 % de la superficie totale des terres de Maurice », poursuit le ministre.
Il soutient que l’ancien gouvernement a été très négligent car ce rapport est sorti en mai 2022. En juillet de la même année, le gouvernement d’alors a mis sur pied un comité interministériel, ce rapport présidé par l’ancien Deputy Prime Minister, Steven Obeegadoo. Ce comité aurait dû revoir les lois sur ces deux zones. En décembre 2022, l’ancien gouvernement a décidé de mettre en place un deuxième comité, présidé par l’ancien vice-Premier ministre, Anwar Husnoo. Ce comité n’a rien fait. « Zot finn dormi lor rapor-la. Et pourtant l’ancien régime dit qu’il avait budgété une somme de Rs 12 milliards pour s’occuper du volet Land Drainage. Au final, c’est seulement 7 % des travaux qui ont été réalisés depuis que le Master Plan est prêt », dénonce-t-il.
Un nouveau comité technique a été institué par l’actuel gouvernement. Ce comité a confirmé que, valeur du jour, beaucoup de gens vivent dans des conditions vulnérables et que des mesures s’imposent.
« Ce comité technique a recommandé la mise sur pied d’un plan d’évacuation d’urgence et des protocoles de sécurité pour les seize sites. Nous allons travailler ce plan en collaboration avec le National Disaster Risk Reduction and Management Centre et les collectivités locales. La saison des pluies est presque derrière la porte et la priorité des priorités demeure de préparer ce plan. Nous allons nous donner un délai de deux mois pour mettre au point ce plan d’évacuation ainsi que le protocole. Nous allons aussi effectuer un Detail Risk Mapping, où nous allons démontrer ces No-Go Zones et No-Expansion Zones pour la population », rassure-t-il.
Il affirme que le gouvernement rend public également le Digital Elevation Model (DEM). « Ce sera un outil qui sera mis à la disposition des experts pour qu’ils connaissent la topographie des sites. Avec cet outil, on saura durant la période des grosses pluies où l’eau de pluie est accumulée ou canalisée. Il sera possible donc de faire des simulations grâce à des logiciels appropriés », dit-il.
Le Land Drainage Master Plan sera un outil à la disposition des investisseurs en matière de construction. « Nous allons aussi venir de l’avant avec une restructuration complète et renforcer le personnel de la Land Drainage Authority, qui dispose jusqu’à tout récemment de deux personnes. Nous allons procéder au recrutement de 28 personnes malgré le fait que la situation financière est difficile. Nous recherchons également des soutiens », poursuit Ajay Guness.
La Land Drainage Authority démarrera une campagne de sensibilisation sur les endroits à risque, sur la nécessité de ne pas jeter des détritus dans les drains. C’est dans cette même ligne qu’une Fixed Penalty pour le déversement des eaux pluviales sur la route sera appliquée. Les propriétaires dans l’industrie sucrière seront également appelés à construire des puits pour empêcher l’eau pluviale d’inonder des routes. Cette eau pourrait éventuellement être servie en période de sécheresse. Le Master Plan est désormais disponible et peut être consulté sur le site : www.lda.gov.mu.org.

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