La décision est tombée vendredi après-midi où la mairie a pris la décision de ne pas aller de l’avant avec la destruction des structures des marchands ambulants opérant au Ruisseau du Pouce lundi. Ce développement fait suite aux doléances des marchands et aussi des démarches entamées à leur niveau auprès du lord maire Isoop Najuraully. Cependant, aucune date n’a été arrêtée par rapport à l’échéance de ce sursis. Les contestataires souhaitent qu’une décision finale ne soit prise après que leur appel soit entendu en Cour Suprême en juin.
Depuis jeudi, des marchands opérant au Ruisseau du Pouce étaient sous le coup d’un ordre d’évacuation immédiate des lieux. Le message se lisait comme suit : « You are kindly requested to remove all your articles and belongings found at your stalls by the end of this week. Pulling down works will take effect as from 12th february 2024. »
L’incompréhension régnait parmi ces marchands, car ils avaient contesté une décision de la mairie en Cour suprême en mai 2022. Ils ne voulaient pas être relogés au Victoria Urban Terminal à l’époque. « Notre cas en Cour est prévu en juin/juillet, et à notre connaissance, nos avocats ne nous ont pas informés s’il y a une décision de la justice entre-temps en faveur de la mairie. Nous sommes dans l’incompréhension », explique un des locataires du Ruisseau du Pouce.
D’ailleurs, vendredi, c’était un semblant de Business As Usual où les marchands ont exposé leurs articles ou en vendant des aliments. « Zot pa kapav tir nou la di-zour olandemin. Zot bizin respekte lazistis », dit un marchand de vêtements de Plaine-Verte. Et de renchérir : « Le rapport (Domah) a demandé de démolir la structure en béton du ruisseau où nous opérons. Mais il a aussi recommandé la même chose pour le KFC en face, sur la rue La Corderie et le parking de Rogers. Ki fer pou ti-marsan pe kraze ek lot kote pe kapav kontinie opere ? Zis nou ki pe blok pasaz dilo ? Desizion bizin pou tou dimounn ek pa zis pou marsan. »
Ses camarades et lui ont refusé de travailler au Victoria Urban Terminal pour plusieurs raisons. « Le lieu est trop étroit et on aurait eu à payer une location de Rs 4 000 chaque mois. C’est exagéré ! En plus, de nombreux membres du public n’entrent pas dans ce lieu et préfèrent les magasins au rez-de-chaussée. Ici au ruisseau, nous sommes près du public et nous avons déjà une clientèle », fait valoir ce marchand. Ce quadragénaire est d’avis que le Victoria Urban Terminal n’est pas adapté pour les marchands ambulants. « Depi terminal inn ouver, komie marsan inn fini rann zot etal. Pena lavant laba. Aster pe tann dir minisipalite pou rann enn letaz antie akoz nepli ena lokater ek zot pe dir nou al travay laba ! » fait-il encore comprendre.
Tout comme lui, ses collègues estiment qu’ils ne font rien de mal. « Nous travaillons honnêtement et ce sera très dur de perdre cet emplacement. Comment nous allons faire pour vivre ? » se demandent-ils, furieux. « Lemer dir li pa o kouran sa notis la. Ki kalite travay zot pe fer dan sa minisipalite la ? Eski kan fini kas sa beton lor rwiso la, pou aret gagn inondasion dan Porlwi ? » se demandent-ils.
