Inscription du Geet Gawai à l’Unesco : La ministre Jeetun trouve « inacceptable » le budget alloué a la BSU

– Le Varsharanee Bissessur-Doolooa annonce une International Bhojpuri Mahotsav l’année prochaine

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La Bhojpuri Speaking Union (BSU), nouvellement constituée et placée sous la présidence du Dr Varsharanee Bissessur-Doolooa, a organisé sa première fonction officielle lundi au Rabindranath Tagore Institute, à Pamplemousses. L’occasion aussi pour elle de célébrer l’anniversaire de l’inscription du Geet Gawai sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco le ler décembre 2017. Elle rappelle ainsi que la cérémonie Geet Gawai est organisée à l’avant-veille d’un mariage hindou dans de nombreuses familles mauriciennes. Ces chants en bhojpuri et les danses sont accompagnés d’instruments traditionnels, dont le dholok. Elle a aussi rendu hommage aux geetarines qui, « contre vents et marées, ont perpétué cette tradition de chants folkloriques à travers le temps ».

Jyoti Jeetun, ministre des Services financiers et de la Planification économique, invité d’honneur de cette cérémonie, a d’abord concédé que, « bien que ce soit la première fois que je prononce un discours en bhojpuri, je n’ai aucun complexe à le faire devant une audience composée d’académiciens, d’érudits de la langue bhojpuri et d’étudiants ». Elle a ainsi lancé un pressant appel aux parents pour qu’ils ne ressentent, eux aussi, « aucun complexe à parler le bhojpuri à la maison, afin que cette langue maintienne son dynamisme, son charme et sa beauté ».

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« Il ne faut pas développer un complexe d’infériorité vis-à-vis des autres langues », a-t-elle fait ressortir. « La nouvelle génération qui émerge doit être attachée à cette culture, à cet héritage… Sinon, c’est la fin du bhojpuri. Car le passage des locuteurs vers une langue plus dominante pourrait occasionner la mort lente du bhojpuri. Il ne faut pas commettre cette erreur », dit-elle, appelant au contraire à communiquer en bhojpuri à la maison avec les enfants. « N’oublions pas ce que nos grands-parents nous ont légué après une longue lutte. Il ne faut pas avoir de gêne, mais plutôt de la fierté à s’exprimer dans cette langue ancestrale, qui a survécu à des siècles de répression coloniale et qui a été transmise de génération en génération. »

Originaire de Triolet et mariée à Laventure, Jyoti Jeetun dit avoir grandi dans une famille où l’on parlait couramment le bhojpuri, même si elle n’a pas été trop familiarisée à cette langue. Mais ses deux enfants, eux, ont gardé vivant le bhojpuri en conversant avec leurs aînés dans cette langue.

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La ministre a par ailleurs dit son appréciation du parcours de Varsharanee Bissessur-Doolooa ainsi que d’Anjalee Chintamunnee, respectivement à la tête de la BSU et de l’Hindi Speaking Union. Concernant le budget alloué à la BSU, elle le trouve également « inacceptable », tout en promettant de transmettre la requête de la BSU au Premier ministre, Navin Ramgoolam, « afin d’augmenter le budget et de promouvoir davantage cette langue ancestrale ».

De son côté, Varsharanee Bissessur-Doolooa a exprimé sa fierté de voir le Geet Gawai inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco. Elle n’a pas non plus manqué de faire les éloges du Dr Sarita Boodhoo, ancienne présidente de la BSU, pour « le travail colossal qu’elle a abattu dans ce domaine », et de l’ancien ministre des Arts et de la Culture, Mookhesswur Choonee, qui, durant son mandat, « a accordé une attention particulière au bhojpuri ». Le Mahatma Gandhi Institute a également apporté sa contribution concernant les travaux de recherches, dit-elle.

Selon Varsharanee Bissessur-Doolooa, le bhojpuri comporte deux aspects, à savoir la spiritualité et le divertissement. « On a tendance à associer le Geet Gawai aux femmes, mais, de nos jours, les hommes s’intéressent aussi de plus en plus à cette forme artistique. Et la BSU est une plateforme prestigieuse pour ceux voulant pratiquer le Geet Gawai », explique-t-elle.

Elle a par ailleurs annoncé la tenue d’une International Bhojpuri Mahotsav l’année prochaine ainsi que l’organisation d’ateliers sur le Geet Gawai. Elle a ensuite exprimé son appréciation à l’effet que Maurice soit « le seul pays, en dehors de l’Inde, à avoir une chaîne en bhojpuri à la télévision nationale ». La BSU a aussi honoré Rita Poonith, présidente de la première Geet Gawai School, sise à Petit-Raffray.

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