J-7 avant l’arrivée du père Noël. Si les enfants ont déjà fait leurs listes depuis belle lurette, les parents, eux, ont attendu, pour la grande majorité, le boni de fin d’année pour les examiner de près. Eh oui, la crise a aussi touché le père Noël qui, cette année, a préféré investir dans des jeux éducatifs et durables qui tiendront la route jusqu’au Noël prochain. Week-End s’est rendu dans les magasins spécialisés Meem et Lotus d’Or à Port-Louis, histoire de voir les nouvelles tendances…
Noël, c’est Noël. Vendredi, quelques minutes avant l’heure du déjeuner, la capitale commence à s’animer et les magasins pour jouets s’emplissent d’adultes un peu perplexes. « Cette année-ci, nous notons que les parents sont venus sans leurs enfants contrairement aux autres années », nous explique Zaïnab Bhugaloo, chargée commerciale du magasin Meem. « Les parents viennent seuls, prennent deux ou trois jouets en photo, repartent à la maison, les montrent aux enfants, qui choisissent et qui le commandent au père Noël, et ensuite les parents reviennent seuls pour faire leurs achats », nous dit-elle. « C’est surtout par rapport au Covid je pense, et c’est bien, car cela montre que les parents sont plus conscients et cela leur évite aussi de gérer les petites scènes de caprice des enfants devant des jouets », nous confie-t-elle.
Finis les « zouzou menaz » d’antan…
Ainsi, la tendance cette année, c’est surtout les jeux éducatifs. Pour les garçons, mais pas uniquement, ce sont les dinosaures qui ont la cote, aux côtés de voitures Hot Wheels et… des trottinettes (voir encadré). « Avec la série Jurassic World, nous avons eu énormément de demandes pour les dinosaures et du coup, on a fait le plein de figurines et autres. » En effet, sur les étagères, ce ne sont pas les tyrannosaures rex, les raptors et diplodocus et autres dinosaures qui manquent ! Du côté des filles, Barbie est toujours la star de Noël. « Cette année, nous avons une autre tendance et ce sont les kits de maquillage ou de pose de vernis à ongles ! » nous dit-elle. Une tendance, d’ailleurs, qui reflète un peu la société actuelle, où l’industrie du maquillage génère des milliards dans le monde. « Dans le magasin, nous proposons tout : du vernis à ongles au rouge à lèvres. »
Par ailleurs, elle ajoute que de nombreux clients ont aussi demandé des « reborn babies », soit des poupées à taille réelle et à poids réel. « Elles sont comme de vrais bébés et les petites filles en raffolent. J’ai eu un client qui cherchait un lit pour bébé pour la poupée de sa fille… », dit Zaïnab Bhugaloo. En plus du maquillage et des bébés plus vrais que nature, les dînettes sont aussi des pièces phares sous le sapin de Noël. Sauf que ce ne sont pas les « zouzou menaz » d’antan, mais une vraie petite cuisine en miniature avec cuisinière américaine, plaque à gaz, réfrigérateur à glaçons et plus encore ! « Cette fois, nous avons des dînettes ultrasophistiquées avec des équipements de cuisine de la marque Bosch. De la vraie marque Bosch. Adaptés aux enfants! Ces derniers peuvent eux aussi préparer un petit café comme leurs parents. »
« Les gens réfléchissent plus qu’avant »
En effet, sur les rayons, nous voyons beaucoup d’outils miniatures, comme des boîtes à outils avec des machines à percer, des tronçonneuses, etc. « Oui, les enfants veulent faire comme leurs parents et ils ont tous cette envie de les ressembler. C’est pour cela que ces jouets-là sont très demandés », dit-elle. Pour les plus grands, des kits scientifiques sont aussi proposés. « Nous ne nous contentons pas de vendre des jouets, il y a aussi toute l’approche pédagogique de Montessori qui est prise en compte et le but c’est de permettre à l’enfant de développer ses capacités motrices, à réfléchir et à construire. »
C’est aussi dans ce sens qu’abonde Perry Chung Fat, directeur des magasins de jouets Lotus D’or. « Nous existons depuis plus de 50 ans et nos clients sont comme la famille. Quand on décide de mettre des jouets sur nos étagères, on ne le fait pas que pour les ventes, mais aussi pour répondre aux besoins des parents et des enfants », dit-il. Pour 2022, après une année difficile l’an dernier, Perry Chung Fat confie « qu’on ne peut pas se plaindre. La situation est très difficile pour tout le monde dans le pays et contrairement à l’année dernière où nous avions eu des problèmes avec le prix du fret qui avait augmenté et certains jouets qui étaient restés bloqués à l’étranger, on arrive à proposer des prix corrects, pour toutes les bourses. »
Le directeur de Lotus d’Or remarque par ailleurs que les Mauriciens font de plus en plus attention à leur porte-monnaie. « Ils réfléchissent à deux fois avant de prendre un jouet. Quand on passe par des temps difficiles comme on en a vécu, les gens réfléchissent plus qu’avant. Du coup, ils préfèrent prendre des jeux plutôt pédagogiques qui vont durer. » Il explique cependant que, crise ou pas, Noël c’est Noël, et « les parents, peu importe leur budget, trouveront toujours les moyens pour faire plaisir à leurs enfants. » Il souligne que par rapport aux ventes à J-7 de Noël, « c’est beaucoup plus lent, mais la semaine prochaine, il y aura sans aucun doute plus de clients. »