Grosse affluence au Job Fair organisé par le University Industry Liaison Office (UILO), mardi et mercredi, dans l’auditorium de l’université de Maurice, où une quarantaine d’entreprises étaient présentes. Une occasion pour les jeunes étudiants et diplômés d’avoir un premier contact avec le monde du travail et pour les recruteurs d’identifier les perles rares. Avec le phénomène grandissant de la fuite de cerveaux et l’arrivée de la Gen Z sur le marché du travail, tous les acteurs mettent les bouchées doubles pour tenter de retenir les meilleurs éléments du pays.
Il serait faux de dire que la plus vieille institution supérieure du pays, soit l’université de Maurice, ne dialogue pas avec l’industrie. Le UILO, fondé en 2017, est ainsi l’interface de l’université de Maurice, entre le monde universitaire et le monde du travail. « L’idée est d’aider les étudiants dans leur insertion professionnelle, mais aussi de faciliter la visibilité de l’industrie sur le campus », explique Maliny Soobrayen-Marden, responsable du UILO. Face à la nécessité de former les jeunes de l’UoM en soft skills, notamment en communication, travail d’équipe ou encore en résolution de conflits, elle explique que pour les sept sessions précédentes, les entreprises ont répondu présentes. Avec le même engouement.
Ce genre d’événement permet ainsi aux étudiants d’ouvrir davantage leurs horizons. « Il est important que nos étudiants comprennent qu’il y a énormément d’opportunités à Maurice », renchérit Maliny Soobrayen-Marden. Par exemple, des étudiants en sciences humaines et sociales peuvent travailler dans des secteurs comme l’informatique, qui demande un background en lettres modernes pour la création d’applications. Quant aux tendances du moment, elle soutient qu’il y a en ce moment « un besoin énorme en comptabilité, finance et informatique. Nous sommes à l’écoute de l’industrie. Selon le manque, nous nous adaptons. Ainsi, si l’industrie a besoin de 500 diplômés, nous allons augmenter le nombre d’étudiants pour pallier ce manque et former davantage de diplômés. »
Maliny Soobrayen-Marden soutient, par ailleurs, que pour les cours en informatique, le chiffre a même doublé ces dernières années. « Elles sont là parce qu’il y a aussi une grosse compétition en ce moment pour certains profils dans l’informatique, la finance, la comptabilité, et donc elles sont toutes là pour pouvoir grappiller le très peu d’étudiants qui restent ». Et d’indiquer que les étudiants en informatique de l’université de Mauricie effectuent obligatoirement un stage de 8 semaines au bout de leur 2e année et « ils se font bloquer par ces entreprises qui souvent les contactent après leur 3e année. »
Si les entreprises concurrentes espèrent dénicher la perle rare, elles savent aussi qu’elles doivent s’adapter à cette nouvelle main d’œuvre. En effet, elles étaient nombreuses à nous parler de la Gen Z. Une génération de jeunes diplômés talentueux et versatiles, mais qui parfois manquent d’encadrement. « Il faut bien les encadrer et leur expliquer comment faire les choses, surtout dans un cadre professionnel. Dans cette société qui évolue, et par rapport aux anciennes générations un peu plus dociles et plus souples, ces jeunes recrues ne se laissent pas faire, et il est vrai qu’en entreprise, c’est compliqué. Il y a des codes qu’il faut respecter », nous confie une personne, présente lors du salon de recrutement. Et d’ajouter : « Mais ils ne font pas exprès ! C’est pour cela que la formation est essentielle et aussi pour cela que beaucoup d’entreprises préfèrent proposer des stages, histoire de mettre le jeune dans le bain et de lui présenter la culture de l’entreprise. »
Parmi les entreprises au Job Fair, il y avait quelques grands noms dont KPMG, Axis et la Mauritius Union, ainsi que d’autres sociétés en pleine expansion, donc parfaites pour les jeunes diplômés en quête d’emploi. La société Ecovis basée à Ébène a participé pour la première fois au Job Fair du UILO. Compagnie multinationale spécialisée dans l’audit, l’advisory et la taxe, elle cherche à augmenter son nombre d’employés. « Nous croyons dans la jeunesse et nous sommes ici pour essayer de recruter de jeunes diplômés, afin d’aider la compagnie à grandir. Nous avons l’envie de les former et nous sommes persuadés qu’avec la digitalisation et leurs connaissances des outils technologiques, ils seront les plus aptes à naviguer dans ce monde-là », nous confie un représentant d’Ecovis.
Il y avait aussi des entreprises spécialisées dans le droit à l’auditorium. Kalexius est une société qui offre un service d’extériorisation juridique. « Nous sommes à la recherche de personnes motivées et qui ont un diplôme en droit. D’ailleurs, on ne demande pas d’expérience et on est ouvert aux fraîchement diplômés », indique Émilie, représentante de la compagnie basée à Ébène. Avec une quarantaine d’employés à Maurice, elle nous explique que « la boîte internationale est différente d’un cabinet d’avocats classique, car on offre un cadre juridique et structuré. Nous travaillons avec des volumes de dossiers très importants et apportons de l’organisation à travers le fait que nous sommes très ancrés dans la technologie. »
Nous avons aussi découvert un autre secteur en plein essor: le courtage en assurance où un courtier est un intermédiaire entre un assuré et les compagnies d’assurance. « Nous venons d’ouvrir un bureau à Londres en plus de celui de Maurice », souligne Marine Moutalnankin de CGRE (Africa). « Nous en sommes à notre troisième participation au Job Fair parce que nous croyons aux jeunes talents et espérons y trouver des perles rares. Puisqu’il s’agit d’un secteur en plein essor, on a besoin de jeunes dynamiques qui sont soit des diplômés ou encore étudiants pour des stages d’un ou deux mois, afin de les former et les accompagner », dit-elle.

