Afin de commémorer la Journée de l’enfant africain, célébrée le 16 juin, le Bureau de l’Ombudsperson pour enfants a organisé, mardi, à l’Académie Emtel à Ébène, une journée de débats sur le thème « Planification et budgétisation pour les droits de l’enfant », conformément à la thématique choisie par le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant. Cette initiative visait à favoriser un dialogue constructif autour de thématiques telles que la pauvreté, les droits en santé reproductive des adolescents, la lutte contre la toxicomanie, ainsi que l’accès aux opportunités culturelles et récréatives.
La ministre déléguée auprès du ministère de l’Égalité des Genres et du Bien-être familial, Anishta Babooram, le président de la National Human Rights Commission (NHRC), Satyajit Boolell, l’Ombudsperson pour enfants, Aneeta Ghoorah, la haute-commissaire d’Afrique du Sud à Maurice, le Dr Hlamalani Nelly Manzini, le directeur général d’Emtel Ltd, Kresh Goomany ainsi que plusieurs personnalités étaient présents à cette occasion.
La Junior Minister a fait état de la longue lutte pour les droits de l’homme, tant à Maurice qu’à travers le monde. Elle a évoqué le soulèvement de Soweto en 1976, où des enfants ont manifesté pour le droit à l’éducation, soulignant ainsi que le changement commence souvent avec un petit groupe déterminé.
Tout en affirmant que les droits s’accompagnent de responsabilités, Anishta Babooram est revenue sur le fait que les enfants doivent comprendre leurs devoirs et elle les a encouragés à lutter pour la justice et l’égalité. Elle les a aussi exhortés à poursuivre leurs études pour construire un avenir meilleur, où leurs droits seront respectés, « alors que le gouvernement poursuit ses réformes éducatives visant à ouvrir de nouvelles opportunités pour tous. »
Elle a également souligné que la protection des droits des enfants est souvent compliquée par des problèmes sociaux tels que la désintégration familiale et la dépendance aux drogues. Elle a affirmé que de véritables progrès nécessitent un « changement plus large des mentalités, au-delà des institutions et des pouvoirs publics ».
Pour sa part, Satyajit Boolell maintient que l’éducation est l’outil le plus puissant pour transformer le monde, en évoquant le soulèvement de Soweto en 1976 comme un symbole de la lutte pour la justice et le droit à l’éducation. Il a invité les enfants à apprécier leur scolarité et à se comporter en ambassadeurs responsables de leur pays et de leur continent, en hommage à ceux qui ont défendu ces droits.
Il a aussi abordé la nécessité d’un partenariat fort entre élèves, enseignants, établissements scolaires et parents, tout en mettant en garde contre les risques qu’une défaillance de ce soutien peut avoir sur le bien-être des enfants. « L’autodiscipline et la conscience de soi sont indispensables pour protéger les progrès durement acquis dans les domaines de l’éducation et des droits humains », dit-il.
Abordant les difficultés rencontrées par les familles, telles que l’épuisement des parents dû au stress financier et au manque de temps, pouvant parfois conduire à la négligence ou à des situations d’abus, l’ancien Directeur des Poursuites Publiques a invité les enfants à prendre conscience de ces réalités et à assumer la responsabilité de leur comportement et de leurs choix.
L’Ombudsperson a évoqué les avancées majeures réalisées dans la mise en œuvre de mesures visant à protéger les droits des enfants, telles que l’élargissement des programmes de protection sociale et le renforcement des cadres juridiques. Elle a toutefois déploré que de nombreux enfants continuent à faire face à la pauvreté, à l’exclusion et aux inégalités.
Sur ce constat, Aneeta Ghoorah a incité à davantage de transparence, à l’inclusion des enfants dans les processus décisionnels, à des mécanismes de reddition de comptes renforcés, ainsi qu’à des actions visant à renforcer la résilience des jeunes. Elle a exhorté les autorités à donner la priorité aux droits de l’enfant dans la planification et le budget nationaux, afin de témoigner d’un réel engagement.
Pour sa part, la haute-commissaire d’Afrique du Sud avance que les enfants naissent innocents et ont besoin d’être guidés par leur famille et la société. Elle a encouragé les jeunes à protéger leurs droits et à éviter les comportements nuisibles tels que la consommation de drogues. Le Dr Manzini a salué les efforts du gouvernement pour soutenir et impliquer les enfants dans la construction de leur avenir, les incitant à prendre leurs responsabilités en tant que futurs leaders de Maurice.
Le soulèvement de Soweto
La Journée de l’enfant africain, célébrée chaque 16 juin, commémore le soulèvement de Soweto en 1976, lorsque des élèves noirs d’Afrique du Sud ont protesté contre l’imposition de l’afrikaans comme langue d’enseignement. Cette journée rend hommage à leur courage et rappelle l’importance constante de protéger et de promouvoir les droits des enfants à travers tout le continent africain.