Des militants pour la cause animale se sont réunis devant le Parlement à la Place d’Armes, hier, pour dénoncer le flux d’exportation de singes par Maurice en cette Journée internationale des Primates. Lindlay Moothien de l’association Quatre Tilapat soutient que les éleveurs de signes et de macaques ne respectent pas les conditions du permis, octroyé par le ministère de l’Agro-industrie.
« Nous avons apporté des preuves à la police, des vidéos et témoignages dans les fermes. Mais, rien n’a changé », dénonce-t-il tout en réclamant que le ministère concerné devait émettre un Stop Order lorsque le bien-être de ces animaux ne sont pas respectés. « Kot pou kapav aret loperasyon bizness zako avek ban milyar ki implike ? » se demande-t-il.
Lindlay Moothien estime que les politiciens sont impuissants face à ces dérives car selon lui, « ce sont ces mêmes businessmen qui financent la politique. » Il estime que seul un gouvernement de transition pourrait en finir avec ce business. Il annonce des développements à ce sujet avant la fin de l’année.
De son côté, l’activiste Raouf Khodabaccus a dénoncé le double langage du gouvernement. « Kan zot ti dan lopozisyon avan le 10 novam, zot ti dir zot pou met enn frein a biznes zako. Zot pa pe respekte zot parol », trouve-t-il. Il fait comprendre que les singes sont très importants au sein de la nature, d’où une journée internationale qui leur est dédiée. « Maurice est le deuxième plus gros exportateur de singes/macaques dans le monde. Ce sont des millions de roupies ou même des milliards qui sont en jeux », concède-t-il. D’où selon lui, le manque d’intérêt du gouvernement à y mettre de l’ordre dans ce business.
Profitant de l’occasion, Raouf Khodabaccus met en garde les autorités alors que des informations circulent que Maurice pourrait construire un laboratoire localement pour faire des tests sur des singes. « Nous dénonçons cette idée et nous allons suivre la situation de près », prévient-il. Il a aussi fait ressortir que des toxicomanes ont trouvé une astuce pour se faire de l’argent. « Ils installent des pièges dans des forêts pour capturer illégalement des singes. Puis, ils les vendent à certaines fermes à des prix dérisoires », dénonce-t-il. Raouf Khodabaccus lance un appel au GM : « Pa atann nou ban zako extermine, lerla pou tro tar. »