Journée internationale — Table ronde — Vassen Naeck : « Il faut des recherches pour démontrer l’impact du kreol à l’école »

Pour marquer la Journée internationale de la langue et de la culture créoles, dont c’est le 40e anniversaire cette année, la Creole Speaking Union (CSU) a organisé une table ronde sur la littérature kreol mauricienne. L’occasion de mettre en lumière les nouveaux talents, mais également de faire le point sur la situation. L’introduction du Kreol Morisien (KM) comme médium d’enseignement étant au centre des débats depuis quelque temps, le Prof Vassen Naeck, président du National Examinations Board (NEB) a invité à des recherches stratégiques pour soutenir ce point.

- Publicité -

Literatir kreol : nouvo lavwa, nouvo text, nouvo stil. C’est autour de ce thème que la CSU a célébré la Journée internationale de la langue et de la culture créoles 2023. Un sujet célébrant la créativité, mais préparant en même temps, le terrain pour une nouvelle étape du Kreol Morisien dans le système éducatif. En effet, après la première édition du National School Certificate en KM cette année, tous les regards sont tournés vers une suite logique en HSC. Le KM – comme matière principale proposée en Grade 12 – aura certainement sa dimension littéraire, comme c’est le cas pour le français, par exemple.

En attendant une décision politique à ce sujet, tous les acteurs impliqués dans ce domaine, soit la CSU, l’Université de Maurice, l’Akademi Kreol Repiblik Moris et le Mauritius Institute of Education, se sont déjà mis au travail, afin de préparer le terrain.

- Publicité -

Entre-temps, les premiers examens de National School Certificate en KM ont lieu en ce moment. Le professeur Vassen Naeck, président du National Examinations Board et ancien président de l’Akademi Kreol Repiblik Moris, insiste sur la valeur historique de l’événement : “Nous abordons la mauricianisation des examens et je suis fier que ce soit le KM la première matière. Le MIE avait déjà entrepris la mauricianisation du curriculum. On peut dire que maintenant la boucle est bouclée.”

Le professeur Naeck a également parlé de sa fierté d’avoir permis à la Kreol Unit du MIE de devenir un département au même titre que l’anglais et le français. Il a également salué le travail de l’Université de Maurice pour l’élaboration d’un diplôme en Creole Studies. Ce qui a permis de former les ressources humaines nécessaires pour soutenir le projet de KM au secondaire. Le MIE a suivi avec un Diploma, puis un B.Ed un PGCE en KM.

- Advertisement -

Pour ce qui est de l’utilisation du KM comme médium, le prof Naeck invite les universitaires à entreprendre des recherches stratégiques sur l’impact du KM sur les apprenants pour soutenir le projet. “Autrement ce sera plus difficile de convaincre les décideurs politiques et l’opinion publique.” Se référant à une déclaration récente du Dr Jimmy Harmon du SeDEC qui a évoqué une “Learning Crisis” dans le sillage du Covid-19, il a déclaré : “À Maurice on connaît un Learning Crisis bien avant le Covid avec un grand nombre d’enfants échouant le PSAC.” L’utilisation du kreol, a-t-il ajouté, viendrait valoriser l’identité des enfants et les sécuriser.

Le professeur Arnaud Carpooran est, lui, revenu sur le parcours vers la standardisation du KM et du Kreol Rodrige. “Dans certains pays on se bat encore pour parvenir à une harmonisation mais à Maurice, nous avons pu faire les efforts nécessaires pour y parvenir.”
Après 11 années dans le système éducatif mauricien, la suite logique en HSC est attendue : “Nous sommes en train de préparer le terrain pour que cela devienne une réalité et assurer sa viabilité.”

Lors de cette journée, plusieurs auteurs mauriciens ont parlé de l’importance pour eux, de s’exprimer en kreol.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques