Les prières et les chants dans une dizaine de langues, assortis de danses traditionnelles, ont résonné en l’église de Sainte-Croix à l’occasion de la messe célébrée par l’évêque de Port-Louis, Mgr Michaël Durhône, à l’occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié. Cette messe a été marquée par une forte participation de travailleurs et d’étudiants venus de plusieurs pays d’Afrique et d’Asie. Ainsi, outre le français et l’anglais, on a entendu des prières en malayalam, en swahili, en langues philippines, en malgache ou encore en népalais, entre autres.
Dans son homélie, Mgr Durhône a fait comprendre que l’Église appelle chacun à « ouvrir nos cœurs et nos regards sur ceux et celles qui fuient, par la souffrance, parfois la guerre, la pauvreté, ou le désir d’un avenir meilleur, en quittant leur pays ». Il a repris les termes du pape Léon, qui rappelle que les migrants sont des missionnaires d’espérance.
Pour lui, lorsqu’une personne se déplace, « ce n’est pas seulement un déplacement physique, c’est un déplacement qui touche la personne dans son cœur, son âme, son esprit ». Avant de mettre l’accent sur « la dimension spirituelle dans ce mouvement de déplacement ».
« L’Évangile, dans les déplacements physiques et intérieurs, nous forme aussi, d’une certaine manière. Cette expérience, en arrivant à Maurice, certains arrivent ici blessés, fatigués. Ils viennent chercher un avenir meilleur, pour pouvoir vivre aussi spirituellement. Ce n’est pas qu’une question économique dont nous parlons, mais aussi une question spirituelle. Comment un migrant vit-il sa foi, son espérance ? » Et l’évêque d’ajouter que l’Église catholique compte 90 prêtres, mais qu’une cinquantaine d’entre eux « viennent d’ailleurs, d’Afrique, du Vietnam, de Madagascar, etc. »
Il a également souligné que les Mauriciens sont eux-mêmes des migrants, « parce que nous sommes bien venus d’ailleurs ». Il développe : « Il y a eu une première migration, puis une deuxième, une troisième… Et nous sommes nous-mêmes marqués par différentes migrations. Dans notre génome, dans notre culture, dans notre culture mauricienne, nous portons des ancêtres indiens, malgaches, africains, européens, chinois, qui marquent aussi cette culture mauricienne. »
L’évêque a aussi évoqué la contribution des migrants au développement du pays. « Nous pouvons dire merci aux migrants pour leur contribution, aussi bien à l’économie du pays qu’à notre Église », a-t-il dit. Le pape Léon XIII invite d’ailleurs l’Église « à être missionnaire dans sa manière d’accueillir, de protéger, de promouvoir et d’intégrer nos frères et sœurs migrants ».
Il ajoute que le Père Laval, migrant et missionnaire d’espérance, a su toucher le cœur des Mauriciens, ainsi que d’autres cultures. « Le Père Laval, un étranger, est devenu profondément Mauricien grâce à ce qu’il a fait », a-t-il dit.
L’évêque a finalement annoncé que le jubilé des victimes de la violence débutera dimanche prochain à l’église de Sainte-Hélène, Curepipe Road.