Internationalisation, recherche, microcertifications, accords de partenariat… Ce sont les dossiers prioritaires qui ont occupé la première année du mandat de Kaviraj Sukon au ministère de l’Enseignement supérieur. Selon lui, les bases ont été jetées pour que Maurice soit reconnue comme une destination pour les études. Plusieurs universités étrangères ont déjà émis le souhait de s’implanter ou d’y être représentées. L’accent sera également mis sur la recherche avec priorité aux enjeux nationaux.
Le ministre de l’Enseignement supérieur a dressé le bilan de sa première année à ce ministère lundi. Selon lui, le fait d’avoir été académicien avant d’accéder à cette porte (il était directeur de l’Open University) a été un avantage, dans le sens où il connaissait déjà les problèmes. « L’une des premières actions a été de résoudre ces problèmes pour pouvoir avancer », a-t-il fait ressortir.
L’alignement des critères d’admission dans les universités publiques, en lien avec la décision du gouvernement de réintroduire l’éligibilité de trois Credits pour entreprendre des études de Higher School Certificate (HSC), a été l’un des premiers changements apportés. « Auparavant, il fallait avoir deux A Level et cinq Credits pour être accepté à l’université. Dorénavant, il faut toujours deux A Level, mais avec trois Credits », a-t-il déclaré.
Le ministre a rejeté les critiques à l’effet qu’il y aurait eu un nivellement vers le bas, car, a-t-il souligné, les admissions se sont toujours sur la base du mérite. « Un étudiant qui veut étudier la médecine, par exemple, devra avoir trois A+. Il n’est pas question de nivellement vers le bas, de faciliter l’accès. Il a plus de 51 000 étudiants qui ont bénéficié du Free Tertiary Education Scheme et nous avons investi Rs 3,7 Mds pour cela à juin 2025 », ajoute-t-il.
Kaviraj Sukon a aussi mis l’accent sur le fait que les jeunes Mauriciens doivent être formés, démarche qui contribuera à attirer les investisseurs. « Si quelqu’un veut investir à Maurice, il voudra s’assurer qu’il y a les compétences nécessaires disponibles ici. Sinon, qui travaillera pour lui ? » questionne-t-il. Dans ce contexte, l’accent a également été mis sur la qualité des diplômes. Il a cité en exemple le BSc (Hons) Actuarial Science de l’Université de Maurice, accrédité par l’Institute and Faculty of Actuaries (UK), et le BSc Engineering grâce à l’Engineering Council of Africa.
Par ailleurs, le ministre a relevé des amendements à la Higher Education Act, ouvrant la voie à l’introduction de microcertifications (short courses), en partenariat avec l’industrie. « Nous avons voulu impliquer l’industrie afin de nous attaquer au problème de Mismatch entre l’université et le marché du travail. Nous avons déjà un registre des cours et un cadre a été élaboré. La Higher Education Commission y travaille, en collaboration avec l’industrie », rassure-t-il.
Le ministre Kaviraj Sukon est aussi revenu sur le Higher Education Summit, qui avait réuni tous les partenaires du secteur, dans le but de préparer le Higher Education Strategic Plan. Sept comités avaient été institués en amont pour travailler sur différents thèmes, dont la recherche, l’internationalisation, le Branding, la qualité, la promotion des études scientifiques et la passerelle entre la formation technique et l’enseignement académique.
Un portail unique, Study in Mauritius, pour les demandes dans les différentes universités, a été développé. Le plan stratégique sera présenté l’année prochaine. Les universités ont été encouragées à travailler ensemble également. Pour la première fois, une National Research Week a été organisée, regroupant toutes les institutions d’études supérieures. À ce sujet, la recherche est l’un des piliers du ministère et du programme gouvernemental.
Pour l’année écoulée, le Mauritius Research Council a investi Rs 57 millions dans la recherche. L’Université de Maurice a attiré Rs 30 millions de financement extérieur pour des projets de recherche. Et la Higher Education Commission a octroyé 34 bourses de recherches doctorales. De même, 168 travaux de chercheurs mauriciens ont été publiés dans des revues internationales de recherche. Deux chercheurs de l’Université de Maurice ont aussi été classés dans les 2% de chercheurs en sciences.
Le ministre a indiqué qu’il a fait une demande pour privilégier des recherches avec un impact sur la société. « Il y a des problèmes de gestion d’eau, de transformation de déchets, d’énergie… Nos chercheurs peuvent apporter leurs contributions à ces sujets d’intérêt national », a-t-il fait valoir.
Dans ce même contexte, Kaviraj Sukon s’est appesanti sur la nécessité d’investir dans la biotechnologie. « Nous pouvons par exemple attirer des chercheurs étrangers pour travailler sur le DNA Sequencing afin d’identifier le gène responsable du diabète chez les Mauriciens. Ce qui permettra de l’isoler précocement. » L’Université de Technologie a déjà pris les devants dans ce domaine en inaugurant son Biotechnology Lab en avril dernier.
En lien avec le programme gouvernemental, l’accent a également été mis sur l’internalisation. Des Memoranda of Understanding ont été signés avec des institutions étrangères. Un accord a été signé avec QAA UK afin que les universités accréditées en Grande-Bretagne s’implantant à Maurice n’aient pas à refaire une longue procédure d’accréditation ici. Il en sera de même pour les universités françaises. La récente visite du président français Emmanuel Macron a permis de faire avancer plusieurs dossiers, dont celui de la MCCI Business School, qui pourra continuer à offrir le BTS, en partenariat avec l’Université de La Réunion.
Par ailleurs, le ministère, à travers le Rajiv Gandhi Science Centre, a organisé plusieurs concours dans le but d’encourager les collégiens à étudier les sciences.
Kaviraj Sukon (ministre de l’Enseignement supérieur) : « Maurice dorénavant destination éducative »
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