LA CONTESTATION ENFLE CHEZ LES EMPLOYÉS DE MK : Des accusations de favoritisme secoue Air Mauritius

Les employés réclament au CEO/Président Kishore Beegoo d’autres suspensions et une enquête approfondie

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Dans une lettre adressée à Kishore Beegoo, représentant interne de la compagnie, un groupe se présentant comme les « MK Staffs » fait part de sa « profonde inquiétude et déception » face à une série de promotions jugées injustifiées et entachées de favoritisme, voire de népotisme.

Si la suspension avec effet immédiat de trois employés – Jennifer François, Shenil Rudhun et Darell Nallan – cette semaine, à la suite du comité disciplinaire qui s’est tenu dans l’affaire Anba Manikham est qualifiée de « pas dans la bonne direction », les signataires estiment que cette décision demeure insuffisante, car elle ne s’attaque qu’à la partie visible de l’iceberg.
Des promotions
« taillées sur mesure »
Les employés mettent en cause deux autres cadres, à savoir Fazlee Peerbux, affectée à la section Lounge, et M. Nallagoinden, rattaché au département cargo. Ces deux noms sont associés à ce que les signataires qualifient de création de postes sur mesure, avec à la clé :
• des augmentations salariales non justifiées ;
• des avantages indus, tels que le voyage en classe affaires ou encore l’allocation de voiture, normalement réservés à des postes de direction beaucoup plus élevés.
Les auteurs de la lettre jugent cette situation « inacceptable » dans un contexte où de nombreux employés sont privés de progression de carrière, parfois depuis des années, malgré leur mérite et leur ancienneté.
Appel à une enquête interne complète
Le collectif demande la suspension immédiate de Fazlee Peerbux et Nallagoinden, au même titre que les trois premiers suspendus. Il réclame aussi :
• Une enquête interne complète sur le processus de sélection et d’attribution de ces postes ;
• Un examen spécifique sur la création de l’échelle salariale PG, qui aurait permis ces « promotions éclair », et sur le rôle de Darell Nallan, alors président de l’Intersyndicale au moment des faits.
D’après les plaignants, cette grille salariale PG aurait été instaurée sans consultation transparente, et aurait profité à un petit cercle d’individus, choisis de manière opaque.
Revendication de rétrogradations et de nouveaux appels
à candidatures
Dans un souci de justice et d’équité, les signataires vont plus loin et demandent :
• la rétrogradation de tous les employés promus au grade PG ;w
• la publication de nouvelles offres de postes, ouvertes à tous les employés qualifiés, dans le cadre d’un appel à candidatures fondé sur le mérite et l’expérience.

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Ils affirment leur engagement en faveur d’un système méritocratique, et déclarent qu’ils « soutiendront toutes les initiatives visant à rétablir l’équité et la transparence » dans la gestion des ressources humaines de la compagnie.
Un climat interne déjà tendu
Ce courrier intervient dans un climat social tendu chez Air Mauritius. Plusieurs syndicats et employés dénoncent depuis des mois :
• une gestion opaque des ressources humaines ;
• une concentration du pouvoir entre quelques cadres proches de l’ancienne direction syndicale ;
• des promesses non tenues envers le personnel navigant et au sol, notamment sur les plans de carrière et les conditions de travail.
Les premières suspensions de Jennifer François, Shenil Rudhun et Darell Nallan, survenues au début du mois de juillet, avaient déjà soulevé des interrogations sur l’ampleur des irrégularités. Le rôle de Darell Nallan, ex-président de l’Intersyndicale, semble désormais au cœur des accusations, avec des soupçons d’abus d’influence pour faciliter certaines promotions.
Saisine du board et du PMO
La lettre a été transmise en copie à un membre du Conseil d’administration d’Air Mauritius, ainsi qu’au Bureau du Premier ministre, preuve que les plaignants souhaitent porter l’affaire au plus haut niveau, afin d’obtenir une réaction forte de la part des autorités et de la direction générale de la compagnie.
Pour les signataires, il ne s’agit pas simplement d’un règlement de compte : « Ce que nous demandons, c’est une réforme du système de gestion des promotions à Air Mauritius. Trop de collègues compétents ont été écartés, tandis que certains gravissent les échelons pour de mauvaises raisons. »
L’affaire pourrait bien raviver les tensions sociales à l’intérieur de la compagnie, à un moment où le secteur de l’aviation est en pleine relance, et où Air Mauritius tente de redorer son image après des années de turbulences financières et managériales.

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