La Courte Échelle – Vers la valorisation et l’autonomie des enfants à besoins spéciaux

Vingt ans d’existence, cela se fête à La Courte Échelle. Cette école qui accueille des enfants à besoins spéciaux mérite des applaudissements pour le bon travail accompli. Il n’y a qu’à voir le rayonnement sur le visage des enfants qui jouent en groupe pour comprendre que leur quotidien est rempli d’amour. Car telle est la mission de l’établissement : valoriser et rendre autonome chaque enfant.

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Il règne une belle ambiance dans les différentes classes d’apprentissage visitées. Chaque enfant a ses propres problèmes d’adaptation mais qui sont vite balayés d’un revers de main, tant les enseignantes s’appliquent à leur faire voir la vie sous un autre angle, tout en leur permettant d’avoir leur propre autonomie.De gauche à droite: Shabneez Dhuny, enseignante et ergothérapeute et Violetta Poon Wai Wam, directrice La Courte Échelle

Christopher, 12 ans, se démarque. Il est d’un caractère charmant et s’intéresse à tout dont la caméra du photographe. « J’étais dans une autre école avant, mais je n’ai pu m’adapter. J’adore la Courte Échelle, les profs sont très gentils, principalement Shabneez. C’est Shabneez qui rend ma vie plus éclairante, et je sais déjà que je serai, comme elle, professeur. » Des éclats de joie caractérisent cet enfant qui a l’air heureux et bien intégré dans son environnement.

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Selon Violetta Poon Wai Wam, la directrice de La Courte Échelle du Nord, la journée scolaire est en deux parties entre les apprentissages du matin et les après-midi consacrés aux activités telles la natation, le zumba, le tennis. L’école (initialement une Ong) a été fondée en 2002 par deux mères concernées avec pour objectif de proposer une structure d’accueil spécifique à tous les enfants en situation d’échec scolaire. L’idée était de favoriser leur potentiel au quotidien. Depuis sa création, La Courte Échelle a accueilli environ 75 élèves. Selon Violetta Poon Wai Wam, La Courte Échelle peut accueillir jusqu’à 25 élèves, et cette année, 18 élèves se sont enregistrés. « Nous avons aussi le comité de l’association de La Courte Échelle dont Sophie Grigorieff est la fondatrice et présidente. »

En visitant chacune des classes, on peut noter de prime abord l’épanouissement des élèves. Certains s’expriment sans difficulté, d’autres préfèrent attendre le feu vert de leurs enseignantes. Du coloriage, des images pour bien mémoriser des lettres de l’alphabet… chaque enfant a sa propre technique pour s’initier à la lecture, aux cours prodigués. À l’heure de la récréation, on pouvait voir le sourire poindre sur les visages. Violetta Poon Wai Wam mise beaucoup sur la valorisation de l’enfant. « Chaque enfant a sa valeur et un potentiel spécifique, on est là pour l’aider à avancer. »

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Christopher, 12 ans,
un bel exemple
d’épanouissement

Shabneez Dhuny, enseignante et ergothérapeute, raconte que La Courte Échelle a ouvert ses portes en septembre 2002, mais que c’est en 2003 qu’elle a été pleinement opérationnelle avec à la tête deux mères de famille qui recherchaient une structure adaptée pour les besoins de leurs filles. À ce jour, ils sont quatre enseignantes, trois assistantes pédagogiques et d’autres à s’occuper de la vingtaine d’élèves. « Notre première élève dont la maman est à l’origine de l’école est toujours là. Elle a 29 ans aujourd’hui et a fait d’énormes progrès tout en étant capable de faire plein de choses. »

Lutter contre l’exclusion scolaire

Shabneez fait état de la nécessité d’aider ces enfants qui ont un besoin spécifique afin qu’ils puissent écrire et atteindre d’autres objectifs dans leur parcours scolaire. « On a besoin de leur donner beaucoup d’amour, d’attention, de faire preuve de patience, mais la vraie force de l’école reste l’équipe d’enseignantes spécialisées, des assistantes scolaires et l’équipe administratif. » Chaque membre de cette équipe a un rôle particulier et prend le temps de se comprendre autour des réunions pédagogiques. « On n’est pas seuls dans l’accompagnement. Moi, mon rôle comme ergothérapeute, est de me réadapter constamment. Une adaptation qui se fait par rapport aux élèves avec leurs qualités et leurs différences. »

En 20 années d’existence, La Courte Échelle a changé par rapport à la structure. Y sont privilégiées des méthodes d’enseignement spécialisé en français, maths, anglais, à l’oral, soutenu par de nombreuses activités.

Violetta Poon Wai Wam, la directrice de La Courte Échelle du Nord, a rejoint l’établissement en mars 2021 et ce, après plusieurs années passées dans l’administration des ressources humaines, le social, et le CSR. Aujourd’hui, toute son expertise, elle la met au service de l’école. Le mot-clé, pour elle, est la valorisation de chaque enfant. « Il n’y a qu’à voir le grand succès obtenu avec le spectacle des enfants pour les 20 ans de l’école et un chant d’eux qui est sur YouTube et qui s’intitule You can do it. »

Les petits s’épanouissent dans la cour de récréation

Une des missions premières de l’école est de lutter contre l’exclusion des enfants à besoins spéciaux en leur offrant un enseignement spécialisé adapté à leurs besoins pour les aider à s’épanouir. De plus l’école offre un encadrement pédagogique médical et paramédical. Violetta Poon Wai Wam insiste beaucoup sur le mot “Écoute”. « C’est très important et pour cela on s’entoure de psychologues et des groupes de paroles sont mis en place pour les enfants et leurs parents en vue de partager leur joie et leurs difficultés. »

Il est attendu qu’à terme les enfants développent des aptitudes recherchées dans le monde de l’emploi. « Notre vision est de toujours lutter contre l’exclusion scolaire des enfants à besoins spéciaux et de les guider vers l’employabilité. De plus, nous souhaitons partager notre expérience en musique avec les autres écoles à besoins spéciaux à travers l’île. Nous désirons développer notre accueil de jour, et rendre les jeunes adultes plus autonomes. »

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