La VPM Dookun-Luchoomun : « Nous comptons sur la France pour consolider la langue française dans l’OI »

La vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur, de la Science et de la Technologie, Leela Devi Dookun-Luchoomun, affirme: « Nous comptons sur la France vu sa proximité avec La Réunion pour consolider la présence de la langue française dans l’océan Indien ». Elle intervenait à la cérémonie d’ouverture officielle de l’Université régionale BELC Maurice, lundi, au Lycée des Mascareignes, à Helvetia, en présence de l’ambassadrice de France à Maurice, Florence Caussé-Tissier, du secrétaire général de la Commission de l’océan Indien, Velayoudom Marimoutou, de Célestine Bianchetti, responsable du pôle Langue française et plurilinguisme à l’Institut français de Paris, Juliette Salabert, directrice du Département Langue française à France Education International (FEI) ainsi que des 130 enseignants locaux et étrangers qui participent à ce BELC régional.
Leela Dookun-Lutchoomun s’est longuement appesantie sur la place de la langue française dans le paysage linguistique mauricien en rappelant « qu’il s’agit d’une langue d’apprentissage obligatoire dès l’école primaire ». Elle estime que le travail de maintien et de consolidation de la langue française « qui est également vecteur de la culture française ne peut se faire seul mais avec le soutien de la France ». Leela Devi Dookun a aussi souligné le rôle prépondérant de l’Institut pédagogique de Maurice, le MIE, s’agissant de son expertise pédagogique multilingue et l’a invité « à collaborer avec les autres pays de la région ». Elle a lancé un appel aux participants étrangers à transmettre son invitation à leurs compatriotes pour venir étudier à Maurice. Elle a noté que Maurice, également forte de son bilinguisme, ambitionne « d’être un centre de connaissance régionale » et elle encourage les jeunes de la région à venir y faire leurs études. Le pays, a-t-elle dit, « encourage aussi la mobilité vers d’autres pays de la région ».
De son côté, l’ambassadrice Caussé-Tissier a rappelé la volonté du président Emmanuel Macron de redonner à la langue française sa place et son rôle dans le monde. Elle a dit noter la contribution historique de 333 millions d’euros en faveur du Partenariat mondial pour l’éducation pour la période 2021-2025. Et 43% de ces financements ciblent les pays francophones, a-t-elle dit en soulignant qu’ils soutiennent la mise en œuvre des programmes comme les BELC d’été et d’hiver de FEI.
Évoquant l’événement régional de Maurice, l’ambassadrice a avancé qu’il est un succès  avec la participation de 129 enseignants, des jeunes avec une moyenne d’âge de 39 ans dont les trois quarts sont des femmes. « Cela atteste de la vitalité de la langue française à Maurice mais aussi dans ce vaste espace de l’océan Indien et de l’Afrique australe, caractérisé par une grande diversité linguistique et culturelle qui contribue à son charme et à sa richesse. Cette francophonie toutefois, par sa présence inégale et une certaine fragilité, doit rester l’objet de notre vigilance et de notre soutien le plus actif », dit-elle. Elle rappelle que « l’édition 2022 du rapport quadriennal de la langue française dans le monde établit l’ancrage africain de la francophonie et le dynamisme que le continent lui confère ».
Florence Caussé-Tissier devait affirmer : « il est important pour nous de soutenir la formation initiale et continue des enseignants de et en français, afin qu’ils disposent des outils les plus performants et les plus innovants pour motiver leurs élèves et favoriser leur apprentissage. » C’est d’ailleurs l’objectif de ce BELC, a-t-elle dit. Et il importe aussi de favoriser l’usage du numérique dans l’apprentissage et l’enseignement.
Pour sa part, le secrétaire général de la COI a offert le traditionnel discours inaugural du BELC intitulé « L’indiaocéanie, singularités et opportunités d’une zone francophone africaine ». Il fait ressortir que « l’indiaocéanie est un objet singulier parce que la francophonie l’est aussi ». Celle-ci, a-t-il poursuivi, « naît d’abord dans nos têtes, du partage et de la décentralisation d’une langue, le français ». Tout en ayant été la langue de l’élite ou celle de domination, « elle a surtout été une langue d’émancipation, d’épanouissement, de partage et de communion », a-t-il dit ajoutant qu’ « en cela, elle est une langue de liberté, liberté de se réaliser, d’échanger et de se signifier au monde parce qu’elle ne s’oppose pas à la diversité des langues ».

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HT
Un séminaire sur l’insécurité linguistique et numérique en novembre

Dans le cadre de la mise en œuvre des programmes pour redonner à la langue française sa place et son rôle dans le monde, selon la volonté du président français Emmanuel Macron, France Education International qui organise des Universités BELC (été, hiver et régionales), proposera, pour la première fois, « un séminaire de formation au sein de la Cité internationale de la langue française de Villers-Cotterêts, consacré à la thématique de l’insécurité linguistique et numérique et en France et à l’étranger ». C’est ce qu’a indiqué l’ambassadrice de France à Maurice, Florence Caussé-Tissier, lors de la cérémonie inaugurale de l’Université BELC régionale. Elle indique qu’aujourd’hui, « l’insécurité linguistique prend aujourd’hui avec l’insécurité numérique, une dimension nouvelle qui est liée aux notions de norme et de communauté langagière ».
Selon Mme Caussé-Tissier, la Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts est un lieu « hautement symbolique puisqu’en 1539, François 1er signe au château royal de Villers-Cotterêts une ordonnance générale sur le fait de la justice ». Ainsi, outre un parcours d’exposition permanent, la Cité internationale de langue française proposera des actions culturelles et artistiques et « a vocation à devenir un lieu de formation dédié à la langue française, avec une double dimension nationale et internationale ». Elle accueillera, d’ailleurs, une partie des séquences du Sommet de la Francophonie en 2024, a annoncé Mme Caussé-Tissier.

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