L’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM) accueille la baisse annoncée sur cinq produits de base. Jayen Chellum est toutefois d’avis que les subsides de Rs 450 millions pour maintenir le prix du pain maison sont « surprenants » et souhaite que cet argent ne sera pas utilisé pour des produits non-contrôlés.
L’ACIM avait déjà eu une réunion de travail avec le ministre du Commerce, Michaël Sik Yuen, sur les produits identifiés pour les subsides provenant du Price Stabilisation Fund. Jayen Chellum dit noter que les produits présentés par le ministre ont été maintenus, notamment le lait, l’huile, le fromage, les couches et le lait pour bébé. L’association avait exprimé le souhait d’allonger cette liste avec d’autres produits de première nécessité, mais tel n’a pas été le cas.
Cependant, il y a bien eu un autre item ajouté à cette liste. Il s’agit du pain-maison. Des fonds de Rs 450 millions ont ainsi été accordés pour le maintien du prix de ce produit à Rs 2.60. « Ce subside sur la farine pour les boulangers est comme si on nous forçait la main », dit-il. Il fait ressortir que les automobilistes contribuent déjà Rs 36 sur le gallon d’essence et de diesel aux subsides sur les prix du riz, de la farine et du gaz ménager. Si le prix du pain maison est fixé à Rs 2.60, tel n’est pas le cas pour les autres variétés de pain. « Comment va-t-on contrôler si ce subside ne va pas servir à produire des pains de luxe, vendus beaucoup plus cher et non contrôlés ? », se demande-t-il.
L’ACIM aurait préféré que ces fonds soient utilisés pour subventionner d’autres produits de base, comme les grains secs ou les conserves. Il fait également ressortir que sur les cinq produits ciblés, il n’y en a que trois qui concernent la population dans son ensemble. « Pour les couches et le lait pour bébé, c’est bien pour les familles qui ont des enfants en bas âge, mais cela ne touche pas tout le monde. C’est pour cela que nous avions demandé d’étendre à d’autres produits de base », poursuit-il.
Jayen Chellum affirme également avoir pris note que la State Trading Corporation (STC) sera appelée à jouer un rôle plus percutant concernant l’approvisionnement des produits de consommation. Il plaide pour que des marchés alternatifs soient trouvés, afin de soulager les consommateurs. « Certains importateurs ont les mêmes sources d’approvisionnement depuis de nombreuses années. Est-ce parce que c’est plus intéressant pour leur marge de profit ? Il faut pouvoir explorer d’autres marchés, à commencer dans la région, comme Madagascar ou d’autres pays africains, à part l’Afrique du Sud », indique l’ACIM.
Il se demande ainsi ce qu’il est advenu du projet d’importation de l’Iran, rappelant qu’il y avait une forte délégation qui avait fait le déplacement, à ce sujet. Concernant le maintien du prix de l’essence et du diesel justifié par le Premier ministre adjoint, Paul Bérenger, Jayen Chellum fait état de profits de la STC sur les 21 dernières cargaisons. Ce qui a permis de ramener le déficit du Price Stabilisation Account de plus de Rs 4 milliards à Rs 2 milliards. « Avec un tel gain, on aurait pu trouver une formule pour faire passer la baisse aux consommateurs », plaide-t-il.