L’ACIM s’interroge sur le surplus de Rs 15 milliards du CEB

L’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM) dénonce avec véhémence la majoration annoncée des tarifs d’électricité dans la fourchette de 19% à 29,5% à partir de février 2023. Jayen Chellum, secrétaire général, souligne que le cours mondial de l’huile lourde est en baisse. De même, il s’interroge sur ce qu’il est advenu du surplus de Rs 15 milliards dans les caisses du Central Electricity Board (CEB). L’ACIM s’inscrit également en faux aux nouveaux règlements de l’Independent Broadcasting Authority (IBA) sur les radios privées et souhaite que la loi soit d’abord appliquée à la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC).

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L’augmentation des tarifs d’électricité est vivement critiquée par l’ACIM. Jayen Chellum dit ne pas comprendre pourquoi le CEB parle de pertes, alors qu’il y avait un surplus de Rs 15 milliards dans les caisses. « Patrick Assirvaden, qui est un ex-président du CEB parle, lui, de Rs 20 milliards. Jusqu’ici, cela n’a pas été démenti. Comment peut-on donc venir parler de pertes aujourd’hui. Où est passé cet argent?» se demande-t-il.

Il ajoute que le ministère des Finances avait aussi pris Rs 3 milliards dans les caisses du CEB il y a quelques années et qu’il serait plus approprié que ce soit lui qui rende cet argent, au lieu de passer la note aux consommateurs. Il déplore le timing de cette majoration. Février est l’un des mois les plus chauds de Maurice, où les gens vont utiliser les ventilateurs et climatiseurs. « Il semble qu’on ait voulu profiter de cette période de consommation en hausse pour se remplir les poches. Or, alors que la population est déjà en train de souffrir, à cause de la hausse du prix de l’essence et du diesel qui a eu un effet domino sur d’autres produits, on aurait dû lui permettre de se rafraîchir», fait-il ressortir.
Jayen Chellum rappelle qu’en 2020, lorsque le prix de l’huile lourde avait chuté sur le marché mondial et que les Mauriciens étaient en confinement avec une utilisation en hausse de l’électricité, l’ACIM avait demandé une baisse du tarif. « L’ancien ministre Collendavelloo avait dit qu’on va garder l’argent pour des projets. Où sont les projets? »se demande-t-il.

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Par ailleurs, les grandes surfaces ayant déjà annoncé que la hausse des tarifs d’électricité sera répercutée sur les prix, Jayen Chellum se demande si le ministre du Commerce et des Droits des consommateurs, Soodesh Callichurn, exercera un contrôle ou si chacun fera ce qu’il veut. « Pendant la grève de la faim de Nishal Joyram, j’avais sollicité le ministre Callichurn concernant la baisse du prix du carburant. Il m’avait dit qu’il était occupé avec la compensation salariale. Le 8 décembre, j’ai écrit une lettre à ce sujet et je n’ai eu aucune réponse. Hier, j’ai appelé son bureau, on m’a dirigé vers le PS, où on m’a encore dirigé vers une autre personne qui s’occuperait du dossier. Là, on m’a dit que j’aurais une lettre dans une semaine… Cela donne une idée de l’urgence de la situation pour eux. Le gouvernement fait preuve d’une insensibilité incroyable», dit-il.

L’ACIM s’élève également contre le nouveau règlement imposé aux radios privées par l’IBA. « Ce règlement stipule qu’il faut de l’impartialité et que le débat doit être équilibré. Mais qu’en est-il pour la MBC. La MBC Act parle déjà de la neutralité dans le traitement de l’information. Est-ce que c’est appliqué par la station nationale ? Combien de fois avons-nous demandé un débat sur le prix du carburant ? Nous n’avons eu aucune réponse. En revanche, la MBC peut faire la propagande du gouvernement matin et soir»,affirme-t-il.

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L’ACIM avance que l’IBA aurait dû faire appliquer la loi déjà existante pour la MBC au lieu d’aller élaborer une nouvelle loi pour les radios privées. L’année 2023, poursuit-il, sera celle d’une rude bataille contre la MBC, pour l’impartialité. « La population paye Rs 150 à la MBC tous les mois alors que ce n’est pas le cas pour les radios privées », martèle-t-il.

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