Law and Order : Amélioration des indicateurs en 2025

Face aux supputations de l’opposition, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a défendu vendredi, à l’Assemblée nationale, la politique sécuritaire menée par son gouvernement. Présentant un bilan chiffré détaillé sur la période du 1er janvier au 10 octobre 2025, Navin Ramgoolam a souligné un redressement institutionnel des forces de police, mettant en lumière une baisse générale des actes criminels majeurs par rapport à 2024.

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Interpellé par le leader de l’opposition Joe Lesjongard lors de la Private Notice Question (PNQ) de vendredi dernier, le Chef du gouvernement a répondu longuement sur l’état de la sécurité publique dans le pays. En introduction, le Premier ministre a dressé un constat sévère de l’état dans lequel, selon lui, les institutions policières se trouvaient lors de son retour au pouvoir en novembre 2024. Il a qualifié la précédente direction de la police de « risée nationale », évoquant malversations, contournement du bureau du DPP, collusion avec des avocats proches du pouvoir de l’époque, et un total de Rs 14,3 millions payé à des conseils juridiques privés et étrangers dans des affaires pénales.

Navin Ramgoolam a fait référence aux révélations de « Misie Moustass » et à des informations selon lesquelles «le quartier général de la police ne se trouvait plus aux Casernes, mais à Angus Road». Il a également cité le scandale du Reward Money, les allégations de trafic de drogue visant des membres critiques du gouvernement d’alors, et parlé d’un système où les « ordres émanaient d’adresses privées ». Répondant à la demande de Joe Lesjongard, le Premier ministre a livré un bilan chiffré couvrant la période de janvier à octobre 2025, tout en défendant l’action du gouvernement face à ce qu’il qualifie de « décrépitude » héritée de l’ancien régime.

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Baisse des crimes violents et amélioration du taux de résolution

Navin Ramgoolam a souligné que, contrairement aux perceptions relayées publiquement, les chiffres montrent une diminution des crimes graves. Selon lui, cette tendance est le résultat des mesures adoptées par son gouvernement depuis son retour au pouvoir. Le Premier ministre a indiqué que les cas de voies de fait simples ont diminué, passant de 5 458 en 2024 à 4 247 en 2025. Les agressions avec préméditation sont aussi en baisse, avec 112 cas contre 143 l’année précédente. Les voies de fait contre les agents de l’autorité civile ont reculé de 133 à 104 cas.

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Les crimes les plus graves suivent cette tendance : 24 meurtres ont été enregistrés depuis le début de l’année, contre 35 en 2024. Le nombre de tentatives de meurtre s’élève également à 24, tandis qu’un seul coup ou blessure ayant entraîné la mort sans intention a été comptabilisé.

Par ailleurs, 1 185 arrestations ont été effectuées en lien avec ces cas, dont 108 individus récidivistes. Parmi les suspects arrêtés, 100 suspects faisaient déjà l’objet de procédures judiciaires ou étaient sous conditions de liberté au moment des faits. Sur les 25 cas mortels (meurtres et coups mortels involontaires), 24 dossiers ont été clôturés, ce qui correspond à un taux de résolution de 96 %, chiffre qualifié d’« inédit » par le chef du gouvernement. Le Premier ministre a mentionné l’arrestation de cinq suspects dans l’affaire du récent meurtre à Baie-du-Tombeau, élucidé en moins de 24 heures.

Perception d’insécurité et agressions contre la police

Interpellé par le leader de l’opposition, sur la perception d’insécurité et la recrudescence des agressions, notamment contre les policiers, avec une moyenne de 15 agressions par jour et 10 agressions contre les policiers chaque mois, mais aussi plusieurs cas récents, notamment des violences dans le métro, une agression dans un hôpital, ou encore des faits impliquant des armes à feu, le Premier ministre a reconnu la gravité des faits et qu’« il y a encore des progrès à faire ». Il  relativise cependant leur ampleur par rapport à 2024. Sur la législation concernant la PACE (Police and Criminal Evidence Bill), le Premier ministre précise qu’elle a déjà été présentée en première lecture, mais que le précédent gouvernement « n’a rien fait » malgré sa présence en Chambre pendant dix ans. Navin Ramgoolam a rappelé les réformes engagées depuis novembre 2024, notamment la refonte du cadre stratégique national de la police basé sur six piliers. Il a également annoncé le dépôt d’un projet de loi sur la police et la justice pénale.

Modernisation des forces de l’ordre

Le chef du gouvernement a affirmé que son administration s’emploie à rétablir discipline, intégrité et professionnalisme au sein des forces de l’ordre. Si plusieurs vagues de recrutements ont eu lieu en 2025, il a insisté sur la nécessité de rendre le métier policier plus attractif, à travers une revalorisation des salaires, une meilleure organisation des horaires et l’amélioration des équipements, propositions actuellement à l’étude auprès du Pay Research Bureau. Dans le sillage, le chef du gouvernement a dénoncé les pratiques antérieures « non encadrées » telles que la distribution de « Reward Money »,  citant des sommes importantes distribuées sans encadrement sous l’ancien gouvernement et affirmant que le commissaire de police actuel travaille à la réorganisation interne.

Encadré 1

Baisse relative des crimes violents

Entre le 1er janvier et le 10 octobre 2025, les forces de l’ordre ont enregistré les données suivantes :

Voies de fait simples : 4 247 cas, contre 5 458 en 2024.

Agressions avec préméditation : 112 cas, contre 143 en 2024.

Voies de fait contre des agents de l’autorité : 104 cas, contre 133 en 2024.

Tentatives de meurtre : 24 cas.

Meurtres : 24 cas, contre 35 l’année précédente.

Coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention : 1 cas.

Arrestations en lien avec ces crimes : 1 185

Nombre de récidivistes : 108

Suspects en liberté conditionnelle ou sous caution : 100

Agressions contre des policiers : 95 cas

Taux de résolution des cas mortels : 24 affaires résolues sur 25, soit 96 %

Encadré 2

Réouverture de l’enquête sur l’affaire Kistnen

.« Le GM ne permettra pas aux meurtriers de se reposer en paix dans leur lit », averti Ramgoolam

La séance parlementaire de vendredi a également été marquée par l’annonce de la réouverture de l’enquête sur le meurtre de Soopramanien (Kaya) Kistnen, ancien chef agent politique du MSM à Quartier‑Militaire/Moka. Le Premier ministre a déclaré que l’enquête serait officiellement rouverte le mois prochain, et qu’une législation serait introduite afin de permettre le recours à des enquêteurs étrangers dans des cas exceptionnels d’intérêt public majeur. « The government will not allow the murderers to rest in peace in their beds », a déclaré le Premier ministre. Pour rappel, le corps de Kistnen avait été retrouvé carbonisé dans un champ de cannes à Telfair. Le dossier avait suscité de nombreuses interrogations et controverses sous le précédent gouvernement. 

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