Le temps du jeûne : quel sens trouver à cette expérience ascétique ?

Depuis la nuit des temps, le jeûne joue un rôle important dans les diverses religions. Dans le monde moderne non moins assailli de défis, violences, injustices de toutes sortes, quel sens trouver à cette expérience ascétique ? Alors que nos frères hindous viennent de vivre le jeûne en amont du Maha Shivaratree, que les chrétiens vivent le Carême menant vers Pâques et nos frères musulmans entreront bientôt dans le mois du Ramadan, quel sens revêt le jeûne dans ces diverses religions ?

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Kamal Dabee, Senior Lecturer au département de Philosophie au MGI, explique que le jeûne, dans l’hindouisme, est considéré comme un moyen de se rapprocher de Dieu. Il ajoute que ce temps de privation n’est pas seulement un acte de dévotion mais aussi un excellent moyen de discipline personnelle. « Selon la philosophie hindoue, la nourriture satisfait les sens, et priver les sens de nourriture élève l’esprit vers la contemplation ». Il décrit cette période comme un « voyage intérieur où le dévot confronte ses désirs, ses passions et ses attachements matériels, transcendant ainsi les limitations du corps physique pour atteindre des niveaux plus profonds de conscience. »

Tout comme dans l’hindouisme, un des buts du jeûne dans le christianisme est également le rapprochement de Dieu. Le Révérend docteur, Eddy Cheong See, membre du clergé anglican, souligne que les maîtres-mots du Carême sont la repentance, la conversion, la purification et le rapprochement de Dieu. Il précise que dans le christianisme, « le jeûne revêt une caractéristique personnelle. Il peut jeûner au pain et à l’eau ou alors se priver d’un aliment comme la chair ou autre de son choix. Le chrétien jeûnant sort volontairement de la routine quotidienne pour faire taire le bruit autour de lui pour pouvoir rencontrer Dieu dans le silence », dit-il.

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Bashir Nuckchady, ancien membre du Conseil d’administration du Conseil africain des chefs religieux et ancien secrétaire du Conseil des Religions, montre pour sa part que pour les musulmans, « le jeûne vient rappeler que certaines personnes n’ont pas accès à la nourriture et souffrent de la faim tous les jours ; le jeûne vient inviter à être plus compatissants et reconnaissants pour ce que l’on a et renforcer le lien avec Dieu ». Outre le jeûne, ajoute-t-il, « l’Islam recommande d’avoir de bonnes manières avec les autres, faire la charité aux pauvres ». Par ailleurs, « comme le jeûne affaiblit le corps, il affaiblit aussi les désirs pécheurs. Cela rend la personne qui jeûne plus apte à résister à toute tentation de commettre un péché ».

KAMAL DABEE (Senior Lecturer au MGI) : « Un voyage intérieur où le
dévot confronte ses désirs »

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À quand remonte la pratique du jeûne dans l’hindouisme ?

Le jeûne est une pratique ancienne dans l’hindouisme, remontant à des milliers d’années. Les Vedas , textes brahmaniques qui sont à la base des rites, des croyances et de l’organisation de la société hindoue, les Upanishads et la Bhagavad Gita en parlent, mais c’est devenu plus populaire avec l’avènement des Puranas. Les épopées hindoues, comme le Ramayaṇa et le Mahabharata, soulignent également son importance. 
Bien qu’initialement le jeûne aurait pu être motivé par des raisons médicales, comme mentionné dans l’Ayurveda, il a ensuite acquis une valeur religieuse et spirituelle. La pratique du jeûne peut être observée dans les anciens textes rituels liés aux Vedas.
Les événements importants de la vie étaient marqués par des rituels spéciaux appelés Samskara, comme lors du rasage de la tête, lors de l’initiation ou de l’obtention du diplôme d’études, lors du mariage, etc. L’une des exigences en de telles occasions était l’observance du jeûne.

Comment les hindous jeûnent-ils et quel sens donner à cette période ascétique aujourd’hui ?

Les hindous jeûnent de différentes manières. Certains s’abstiennent de manger pendant toute la journée, tandis que d’autres limitent leur alimentation à certains types de nourriture. Le jeûne est considéré comme un moyen de renforcer la dévotion et de se rapprocher de Dieu. En hindouisme, il existe différents types de jeûne: les Upavasa sont des jeûnes effectués pour honorer un vœu.
Ils sont entrepris pour accomplir une promesse faite à une divinité. Par exemple, si quelqu’un fait un vœu de jeûner pendant un certain nombre de jours en échange d’une faveur divine, c’est un Upavāsa.
Les Vratas sont des jeûnes observés pour respecter des rituels religieux. Ils sont liés à des festivals, des déités spécifiques ou des occasions particulières. Par exemple, le vrata de Navaratri est observé pendant neuf jours en l’honneur de la déesse Durga. Il y a ensuite les jeûnes hebdomadaires : certains jours de la semaine sont également marqués pour le jeûne, en fonction des choix individuels et de la divinité préférée. Par exemple, le samedi est dédié au dieu Sani (Saturne), tandis que le mardi est considéré comme le jour propice pour le dieu-singe Hanuman.
Il y a aussi les jeûnes lors des festivals. Par exemple, pendant le Maha Shivaratree ou le Cavadee, le dévot observe une période d’au moins deux semaines de jeûne. D’autres jeûnes sont plus spécifiques, certains consistant à s’abstenir de manger certains aliments, soit pour des raisons religieuses, soit pour des raisons de santé. Un régime alimentaire basé uniquement sur les fruits est appelé Phalahara.
D’autres jeûnes sont observés exclusivement par les femmes : par exemple, lors de Karḍhva Chauṭha, les épouses jeûnent pour la longue vie de leur mari et pour une vie conjugale longue et heureuse ; à l’occasion de Dvitiya, les mères prient pour la vie de leur fils.
Pour Raksa Bandhan ou Rakhi, les sœurs jeûnent pour la longévité de la vie de leurs frères. Ces pratiques auraient pu être introduites à certains moments de l’histoire de l’hindouisme lorsque les hommes partaient à la guerre.

Qu’est-ce que le dévot recherche à atteindre à travers la privation alimentaire et qu’est-ce qui est attendu de celui-ci en cette période ?

Le dévot recherche la purification physique et spirituelle à travers le jeûne. Il aspire à la discipline mentale et à la maîtrise de soi. Pendant cette période, il est attendu du dévot qu’il médite, prie et se concentre sur la spiritualité. Le jeûne dans l’hindouisme revêt donc, une grande importance spirituelle.
Le jeûne permet d’établir une relation harmonieuse entre le corps et l’âme, créant ainsi un lien profond avec l’Absolu. Il s’agit d’une pratique qui va au-delà des besoins physiques pour favoriser les gains spirituels. Le jeûne n’est pas seulement un acte de dévotion, mais aussi un excellent moyen de discipline personnelle. Il entraîne l’esprit et le corps à endurer les difficultés, à persévérer et à ne pas abandonner. Selon la philosophie hindoue, la nourriture satisfait les sens, et priver les sens de nourriture élève l’esprit vers la contemplation.

Cette démarche peut-elle être décrite comme une expérience initiatique pour le dévot ?

Le but principal dans l’hindouisme est le Moksa, la libération éternelle, un état d’arrêt permanent de la souffrance, et parmi les diverses pratiques pour y parvenir, le jeûne constitue une pratique importante. Les yogis et les sadhus entreprennent des jeûnes extrêmes afin de pouvoir maîtriser leurs instincts animaux.
Le jeûne, en tant qu’expérience initiatique, représente bien plus qu’une simple abstention alimentaire. C’est un voyage intérieur où le dévot confronte ses désirs, ses passions et ses attachements matériels, transcendant ainsi les limitations du corps physique pour atteindre des niveaux plus profonds de conscience. L’acte de jeûner demande une volonté et une détermination significatives, souvent accompagnées d’une introspection profonde et d’une recherche de sens. En renonçant aux plaisirs terrestres et en se concentrant sur la prière, la méditation et la contemplation, le dévot peut expérimenter une transformation spirituelle profonde, se libérant ainsi des entraves de l’ego et se rapprochant du divin.

Le sens essentiel à retenir du jeûne dans l’hindouisme ?

Dans l’hindouisme, le jeûne est bien plus qu’une simple pratique ascétique ou médicale. C’est un acte de dévotion et de sacrifice qui s’amplifie lorsqu’on l’observe régulièrement. Le jeûne symbolise la recherche de l’unité avec le divin, incarnant les valeurs de discipline, de dévotion et de renoncement. En s’abstenant de nourriture, les dévots démontrent leur engagement envers leur chemin spirituel et leur désir ardent de se rapprocher de Dieu.

En conclusion ?

En conclusion, le jeûne dans l’hindouisme est un moyen de cultiver la spiritualité, la discipline et la connexion avec le sacré at atteindre le but ultime de l’existence humaine : la libération.
À travers le jeûne, les dévots peuvent expérimenter une transformation profonde de leur être, se libérant des entraves du monde matériel et se connectant plus étroitement avec le divin. En pratiquant le jeûne avec dévotion et intention, les dévots peuvent embrasser pleinement les valeurs fondamentales de l’hindouisme et progresser sur leur chemin spirituel avec confiance et détermination.

EDDY CHEONG SEE (prêtre anglican): « Faire taire le bruit pour
rencontrer Dieu dans le silence »

Comment jeûne-t-on chez les chrétiens ? Comment est vécue cette période ascétique ?

Dans la Bible, nous voyons que Jésus, poussé par l’Esprit Saint, va jeûner 40 jours dans le désert, avant d’entamer son ministère. L’Eglise a institué le jeûne comme un exercice spirituel. Il existe quatre exercices spirituels dont le jeûne lui-même, la prière, la lecture de la Bible et l’aumône, soit le service aux autres.

En quoi consiste le jeûne chez les chrétiens ?

Le jeûne peut prendre plusieurs formes. Le fidèle peut choisir de faire un jeûne complet, c’est-à-dire, jeûner au pain et à l’eau ou alors se priver d’un aliment comme la chair ou autre de son choix. Dans le christianisme, le jeûne revêt une caractéristique personnelle. L’on peut ainsi jeûner en se privant de la télé par exemple, en se privant de la lecture de journaux, du téléphone portable, etc.

Que recherche-t-on à atteindre à travers ces divers types de privations ?

En se dépouillant, le fidèle vise à se purifier et à mieux se rapprocher de Dieu.

Peut-on parler de thérapie physique et spirituelle en parallèle ?

Il ne faut pas le prendre ainsi. Le chrétien se soumet au jeûne parce que c’est un enseignement de l’Église. C’est davantage un jeûne qui lui permet d’aller à la rencontre de Dieu. Ce faisant, et en s’abstenant de nourriture, cela aide certainement son métabolisme. Le jeûne n’a pas pour but de perdre du poids ici mais se donner à Dieu dans l’abnégation.

De quelle manière la privation alimentaire prédispose-t-elle le fidèle à vivre pleinement son cheminement spirituel ?

C’est simple : si par exemple, j’ai un examen important à préparer, sans le sérieux, sans un environnement propice, je ne pourrai réussir. Je dois donc me retirer pendant quelque temps, je m’enferme, je ne réponds à aucun appel téléphonique, je ne me laisse pas distraire en regardant la télé mais je me focalise sur mon travail. J’établis ainsi une séparation entre la vie quotidienne et ce sur quoi j’ai à me concentrer.
De la même manière, donc, quand on se prive de certaines choses, c’est pour mieux se concentrer sur sa relation avec Dieu. Nous sortons volontairement de la routine quotidienne. Nous faisons taire le bruit autour de nous pour pouvoir rencontrer Dieu dans le silence, pour mieux vivre la relation avec soi et la relation avec les autres. Quand nous nous privons de nourriture, notre métabolisme réagit différemment, il y a une purification qui s’opère.
Lorsque ses disciples lui demandent pourquoi eux ne peuvent enlever le démon d’une certaine personne, Jésus répond : « cette sorte de démon ne sort que par la prière et le jeûne. »

Cette démarche spirituelle peut-elle être décrite comme une expérience initiatique pour le fidèle ?

Dans la liturgie de l’Eglise, quand les chrétiens font le carême, ils font une ascension vers la Semaine Sainte et vers Pâques. Et, le jeûne prend fin le samedi soir précédant le dimanche de Pâques. Pendant ces quarante jours, il y a un dimanche (la troisième semaine) qui est flexible, permettant au fidèle de ne pas jeûner strictement.
Cette ascension vers la Semaine Sainte et Pâques est un parcours de préparation, d’engagement qui l’amènera vers Pâques.

Le sens essentiel à retenir du jeûne dans le christianisme ?

Les maîtres-mots du Carême sont la repentance, la conversion, la purification et le rapprochement de Dieu. Comment tout cela peut-il avoir lieu sans abstinence ? L’abstinence aide à vivre le carême. Pendant le carême, quand nous parlons de travailler sa relation avec Dieu, cela passe aussi par le travail sur sa relation avec son prochain.
Dans l’Ancien Testament, il y a ce qu’on appelle le vrai jeûne. Le vrai jeûne consiste à ne pas opprimer son prochain. Dans Isaïe, 58, 4-9, le jeûne qui plaît à Dieu est ainsi décrit :
« Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages. Ce n’est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix. Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse ? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de coucher sur le sac et la cendre ? Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur ? Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ? N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ? Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche. »
Dans l’Ancien Testament, les prophètes rappellent l’essence et la rigueur du Carême en remettant en question un temps de Carême où nous ne traitons pas bien notre prochain. En d’autres mots, un temps d’abstinence ne sert à rien si nous pratiquons l’injustice.

En conclusion ?

J’aime bien cette parole de Père Père Goupille dans La Vie catholique selon laquelle le Carême est un grand signe d’espérance dans le sens où Dieu nous donne cette possibilité de revenir à lui, nous pardonnant nos péchés et nous permettant de refaire surface dans une nouvelle vie par la conversion, ce qui est une grande espérance !
« Le jeûne, la prière et le partage nous permettent d’espérer. Devant ces défis qui nous préoccupent, le chrétien peut soit baisser les bras et se décourager, soit profiter du temps de Carême pour nourrir l’espérance. La Bible nous rappelle sans cesse que même dans les situations qui paraissent sans issue, Dieu est à l’œuvre dans le monde pour le transformer. Il est à l’œuvre par une puissance qui jamais ne contraint ou oblige, mais qui toujours invite. Celui qui répond à cette invitation peut accéder à une vie nouvelle pour lui-même et pour la société mauricienne. »

BASHIR NUCKCHADY (représentant religieux) : « Comme le jeûne affaiblit le corps, et aussi les désirs pécheurs »

À quand remonte la pratique du jeûne dans l’Islam ?

Le jeûne est pratiqué par des personnes de toutes confessions. En Islam, la plupart pensent que l’injonction de jeûner a été révélée vers 622 après J.C. à Médine, où le Prophète Mohammed (Paix soit sur lui) et ses disciples ont vécu après avoir fait face à une persécution féroce à La-Mecque, avec la révélation suivante : « Ô les croyants ! On vous a prescrit le jeûne, comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété ! » 2 : 183.

Comment les musulmans jeûnent-ils et quel sens donner à cette période ascétique aujourd’hui ?

Pendant le Ramadan, plus de 1,9 milliard de musulmans pubères en bonne santé dans le monde s’abstiennent de manger, de boire et de s’adonner à d’autres comportements spécifiques (fumer, avoir des rapports sexuels et tous les plaisirs sensoriels) de l’aube au coucher du soleil, pendant une période qui dure 29 ou 30 jours (mois lunaire).
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles les musulmans sont tenus d’observer le jeûne: pour développer la piété principalement ; faire preuve de maîtrise de soi et de retenue ; nettoyer le corps ; se rappeler que certaines personnes n’ont pas accès à la nourriture et souffrent de la faim tous les jours ; être plus compatissants et reconnaissants pour ce qu’ils ont et renforcer le lien avec Dieu.

Qu’est-ce que le fidèle recherche à atteindre à travers la privation alimentaire et qu’est-ce qui est attendu du fidèle en cette période ?

Nous jeûnons pendant le Ramadan pour apprendre à faire preuve de patience en remettant à plus tard nos désirs – comme la nourriture ou la boisson – pour affronter la vie après le Ramadan avec plus de force.
L’Islam vise à fortifier l’âme du musulman pour qu’il puisse assumer la responsabilité de la vie et faire face aux tribulations et aux épreuves avec un cœur plus fort. Cela signifie que le croyant doit traiter les actes d’adoration de cette façon, c’est-à-dire les accomplir d’une manière qui reflète dans le cœur, l’esprit, l’âme et le comportement.

Cette démarche peut-elle être décrite comme une expérience initiatique pour le fidèle ?

L’Islam est une religion qui fournit à chaque musulman un code de conduite pour sa vie. Ce n’est pas seulement une religion dans laquelle nous pratiquons les actes d’adoration (comme la prière, le jeûne du mois de Ramadan, le paiement de la zakat obligatoire et l’accomplissement du Hajj) sans lier tous ces actes d’adoration à d’autres aspects de la vie.
Il importe encore d’avoir de bonnes manières avec les autres, faire la charité aux pauvres, faire du commerce ou travailler ; sont des choses sur lesquelles les actes d’adoration devraient être réfléchis. Il n’y a pas de Show Off dans le jeûne, puisque seul Dieu peut savoir avec certitude si une personne jeûne.

Comment le fait de se priver de nourriture aide le fidèle à entreprendre une ascension spirituelle ?
Le jeûne en Islam est une pratique fondamentale qui présente des avantages à la fois spirituels et physiques. Il est dit que pendant le mois du Ramadan, les démons sont enchaînés, leur assaut sur le royaume de l’âme est mis en attente. Les effets transcendantaux du jeûne sur notre anatomie métaphysique permettent à notre spiritualité de se manifester.
Le jeûne pendant la journée a un effet spirituel dont nous pouvons tous témoigner. Nous nous sentons tellement plus engagés spirituellement et conscients pendant le jeûne. En ce mois, nous nous sentons spirituellement éclairés en raison des effets transcendantaux du jeûne sur notre anatomie métaphysique.

Le sens essentiel à retenir du jeûne dans l’islam ?

Les devoirs d’adoration, comme le jeûne, visent avant tout à la formulation d’une attitude d’esprit qui gouverne le comportement du croyant, qui développe sa conscience et l’aide à rendre son culte de la manière appropriée et à adopter un bon niveau de comportement dans la vie.

En conclusion ?

L’Islam est une religion dotée d’un sens aigu des valeurs morales. Cela se reflète dans un code moral sérieux que tous les musulmans sont censés observer. Les bonnes manières, la politesse, la gentillesse envers les autres et le fait de se tenir à l’écart de tout ce qui n’est pas propice à de bonnes relations sociales font également partie du code de conduite islamique. Il y a cependant certains aspects de la morale et des mœurs qui sont particulièrement associés à certains actes de culte.
Le jeûne confère une qualité spéciale de patience bienveillante qui aide le musulman à remplir tous ses devoirs et obligations ainsi que toutes ses activités sérieuses dans la vie avec un air d’aisance.
Le Prophète (Paix soit sur lui) donne au jeûne une description très appropriée lorsqu’il le considère comme un bouclier, protégeant la personne qui jeûne du feu de l’enfer. En effet, le jeûne offre une protection à plus d’un titre. Comme le jeûne affaiblit le corps, il affaiblit aussi les désirs pécheurs. Cela rend la personne qui jeûne plus apte à résister à toute tentation de commettre un péché.
Puisque l’homme ressent toujours la tentation d’accomplir ses désirs par tous les moyens disponibles, qu’ils soient légitimes ou non, ces désirs sont affaiblis par le jeûne, ce qui prouve l’aspect protecteur de cet acte d’adoration unique.
Le jeûne a aussi un aspect universel ou communautaire. Alors que les musulmans du monde entier participent à cet acte d’adoration béni, ils ressentent leur unité et leur égalité. Leur sens de l’unité est renforcé par le fait que chaque musulman s’engage volontairement à accomplir ce commandement divin. L’unité des musulmans est loin d’être superficielle, et c’est une unité d’action et de but puisqu’ils jeûnent tous pour être de meilleurs êtres humains. Alors que les gens se retiennent des choses qu’ils désirent le plus, dans l’espoir de gagner le plaisir de Dieu, l’autodiscipline et le sacrifice font partie de leur nature. Ils apprennent à donner généreusement pour une bonne cause.

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