Le triste spectacle du refoulement des détritus : Tous dans le même bateau

Week-End a décerné récemment, pour la deuxième année consécutive, la Palme d’Or de la saleté et de l’incivisme à Port-Louis, où la pollution atteint chaque jour des sommets. Les images des déchets refoulés, lundi, des canalisations et par les torrents émanant de la mer du Caudan apportent de l’eau au moulin à ce constat peu flatteur. Un fond marin tapissé de détritus en tous genres, telle est la réalité qui se cache sous la surface de cette zone maritime. Triste et scandaleux. Ces rejets, dus à l’activité des hommes, sont d’autant plus criants qu’il est de notoriété que les Mauriciens sont loin d’être de bons élèves en matière de civilité environnementale. Le problème des déchets en mer ne peut être jugulé qu’en endiguant aussi le problème sur terre, et ce, à chaque niveau de la chaîne de responsabilité : industriels, citoyens, collectivités locales et gouvernement. Tous dans le même bateau.

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ll aura fallu des gros bras pour venir à bout de cette décharge à ciel ouvert regorgeant de déchets des plus surprenants, voire écœurants. Du jamais vu. Les photos, les unes plus choquantes que les autres, qui ont déferlé sur les sites d’informions en ligne et sur Facebook vont-elles enfin éveiller la conscience écologique des citoyens ? La zone située autour du Victoria Urban Terminal, qui fait peine à voir dans l’après-midi, avec les papiers gras, les verres et autres bouteilles en plastique qui virevoltent au gré du vent, semble étonnamment bien propre depuis mardi. Mais jusqu’à quand ?

Certes, l’incivilité de certains citoyens ne doit nullement constituer un moyen pour les autorités de se dédouaner de l’absence de politique globale d’urbanisation anarchique et d’un réseau de drainage adéquat, mais les grands coupables de cette pollution environnementale, qui s’est révélée au grand jour sur l’esplanade du Caudan Waterfront, sont les déchets solides en tous genres jetés et balancés dans la nature et qui finissent par obstruer les drains ou qui terminent leur périple dans la mer. Le plastique à usage unique, utilisé une fois avant d’être jeté à la poubelle ou directement dans l’océan, est en pole position des déchets retrouvés sur l’esplanade, et nul besoin d’épiloguer sur les conséquences néfastes que provoque ce large éventail de déchets sur les écosystèmes marins déjà ébranlés par le va-et-vient constant des bateaux.

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La Commission de l’Océan Indien a mis en œuvre depuis l’an dernier un programme baptisé EXPLOI (Expédition Plastique Océan Indien). Doté de six millions et demi d’euros, ce programme a pour objectif d’analyser cette pollution pendant cinq ans et d’émettre des recommandations. La première est évidente, mais très ambitieuse : utiliser le moins possible de matières plastiques dans la consommation de tous les jours. On pourrait bien rêver qu’une réglementation bannisse définitivement tout plastique non biodégradable à court terme. Sauf que la pression des lobbies, le manque de volonté politique et le peu d’alternatives à bas coût rendent cette alternative illusoire. Reste le recyclage et la réutilisation.

 

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Acte inqualifiable !

Jusqu’où iront l’inconscience et la bêtise de certaines personnes ? À quel niveau d’indécence peut-on ainsi sombrer pour s’adonner à de tels actes inqualifiables  ? Le je-m’en-foutisme dont font preuve les pollueurs patentés n’a plus de limites si on se fie à l’image glaçante, qui a créé l’indignation sur la toile, montrant un habitant d’un quartier de la capitale balançant sa poubelle truffée de déchets dans le torrent d’eau des inondations monstres de lundi.

Des peines de prison dissuaderaient sans doute ces gens sans scrupules de se livrer à une conduite illégale et indigne.

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