Logements sociaux à Malherbes : la boue et la poussière irritent les riverains

À la rue Hawk, à Cité Malherbes, Curepipe, les habitants sont très remontés par la manière dont sont menés les travaux préliminaires de construction d’appartements NHDC sur un site de 40 arpents qui longe leurs demeures. Incommodés par la poussière émanant du chantier qui se répand dans l’air et qui se dépose sur le mobilier, ils implorent les autorités concernées d’ériger des barricades autour du chantier pour atténuer leur calvaire. Demande restée lettre morte. Aux va-et-vient des camions et nuages de poussière qu’ils déplacent, s’ajoute le bruit assourdissant des engins de chantier, qui affecte encore un peu plus leur quotidien, et les trous béants de 50 cm qui se sont formés sur certaines surfaces de rue.

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Les habitants de la localité s’accordent à dire que « bizin ena sa kalite proze-la. Li normal e sa pour permet boukou fami gagn enn twa dign ». Or, une sombre tache ternit ce tableau depuis que des ouvriers se sont emparés du site pour procéder aux travaux d’excavation avant que ne sortent de terre les logements sociaux entrepris dans le cadre du projet de la New Social Living Development (NSLD). Il ne s’agit pas, à en croire Gérard, qui habite juste en face du chantier, de contester le projet en lui-même, mais d’alerter l’opinion publique sur la poussière qui découle des travaux : « J’aurai bientôt de nouveaux voisins qui ne pourront qu’apporter de la gaieté dans le quartier. Sauf qu’en attendant, on souffre, sans que personne ne fasse grand cas de nos préoccupations. »
Lorsque les engins de chantier battent leur plein et des vents forts soulèvent dans l’atmosphère de grandes quantités de cette terre, les habitants commencent à en voir de toutes les couleurs. Les cours et les terrasses sont quotidiennement salis par cette poussière et le va-et-vient des camions, qui étalent des amas de boue dans les rues et sur les voitures, déjà recouvertes de poussière, ne sont pas pour arranger les choses. « Toulezour mo netwaye mem. Les personnes du chantier sont déjà venues pour réparer les dégâts, me zot fer plis dezord ! Nou lavi amer », peste un riverain.
Que faire dans ce cas ? Le contracteur devrait, selon les personnes lésées, utiliser des camions-citernes afin d’arroser le chantier tous les jours pour éviter les effets de la poussière. Ils pensent avoir trouvé la solution à travers l’installation de barricades autour du chantier. « Ne pensez-vous pas que c’est la moindre des choses d’ériger des barricades autour d’un site de construction de cette envergure, dans une zone résidentielle, qui plus est ? On a, à maintes reprises, interpellé des responsables du chantier à ce sujet », confie une habitante qui nous montre, dépitée, l’état de sa terrasse regorgeant de boue. Mais il y a plus grave. On affirme dans le quartier que des enfants toussent fréquemment chaque matin en montrant des signes de problèmes respiratoires.
La colère des habitants atteint le point d’ébullition. Ils sont d’autant plus remontés qu’ils savent pertinemment qu’ils auront très peu de moments de répit, dans la mesure où les travaux risquent de durer au minimum trois ans. Le bruit causé par les engins de chantier et des véhicules lourds constitue aussi un véritable calvaire pour eux. Ils ont beau brandir leur droit à un environnement calme, ils savent pertinemment qu’un chantier d’une telle envergure ne peut se faire sans créer des nuisances sonores, d’autant que les travaux se déroulent de 9h à 18h. Les riverains en appellent au bon sens du gouvernement afin de mettre un terme à leur calvaire.

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