Lutte contre le trafic de drogue : La NADC passe à l’action sur le terrain

— Sam Lauthan (Chairman) : « Réunion importante des stakeholders et dissémination de leurs responsabilités avant la fin de cette semaine »

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L’étape cruciale, signale le Chairman de la National Agency for Drug Control (NADC), Sam Lauthan, a été que le conseil des ministres a ratifié, et ainsi conféré toute sa légitimité à cette nouvelle structure. La NADC a pour but non seulement de remplacer la défunte Natresa, mais surtout, avec le contexte catastrophique local actuel, d’amplifier et démarrer une série d’actions, et ce, à tous les niveaux : répression, traitement, réhabilitation, prévention.

Première étape : une réunion avec tous les stakeholders, donc les représentants de la dizaine de ministères faisant partie du comité de direction ; les représentants des forces répressives, nommément la police et la prison ; celui de la NSIF ainsi que les six membres des ONG retenues. « Nous allons nous rencontrer dans les prochains jours. Avant la fin de la semaine, nous aurons dégagé un premier cahier des charges et entamé une série d’actions », fait-il comprendre.

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Au menu : « le plan d’action de la NADC sur lequel nous avons déjà planché, tout en élaborant les grands axes de notre action sur plusieurs termes. » Dans le même souffle, ajoute-il, « je compte avoir une réunion très importante avec les forces de répression afin d’établir un état des lieux concret et réel. J’ai besoin de savoir, entre autres, quelles sont les recommandations de la Commission d’enquête Lam Shang Leen qui ont déjà été mises en application et quelles sont celles qui ne l’ont pas encore été. L’idée est que ces Ressource Persons m’expliquent, pour les recommandations déjà entérinées, où le bât blesse. »

Ce qui motive Sam Lauthan, « c’est que tant le Deputy Prime Minister, Paul Bérenger, que l’Attorney General, Gavin Glover, ont évoqué le fait que, pour ce qui est de la NADC, s’il y a des législations à renforcer, revoir et améliorer, ils sont open à cette éventualité, car ils comprennent l’urgence de la situation. C’est un élément extrêmement important, à ce stade. »

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Toutefois, il devait nuancer : « Il ne faut pas croire que c’est maintenant que nous mettons la main à la pâte. Le travail a commencé depuis décembre quand le Premier ministre, Navin Ramgoolam, et le DPM m’ont reçu et fait comprendre que j’avais leur confiance et carte blanche pour mettre en place cette structure ambitieuse et pro-active, autant qu’identifier les meilleurs éléments pour constituer l’équipe qui fait partie de la NADC. »

De même, soutient l’ancien ministre, « il ne faut pas penser que je ne suis pas au courant de l’urgence de la situation sur le terrain, dans les maisons et les régions, et des attentes importantes et justifiées de la population. De surcroît, ceux qui vivent ce calvaire au quotidien ! Je suis toujours, de concert avec mes nouvelles responsabilités, qui sont énormes, il est vrai, un homme de terrain. Je rencontre des parents, des toxicomanes, et je comprends leurs frustrations. »

Sam Lauthan ajoute que « la NADC est une structure totalement inédite, qui détient des pouvoirs très conséquents même, et elle mandatée à abattre un travail colossal. Il fallait le temps qu’il faut. Maintenant que le Board a été rendu public, nous pouvons commencer de manière officielle, nos activités. »

Au sujet de la rencontre de cette semaine, il soutient qu’ « il constituera surtout à remettre à chacun leurs cahiers des charges et les objectifs attendus d’eux. Que ce soit pour les membres des ministères que les autres instances et les ONG, il y a des attentes spécifiques qui sont attendues d’eux pour pouvoir mettre les choses en route. »

« Plus que jamais, nous devons think out of the box. Ces dernières semaines, les services des douanes et de police ont effectué des saisies importantes. Et l’élément nouveau demeure l’arrestation de plusieurs passeurs. Une dizaine, carrément, dans l’une des opérations, autant que je m’en souvienne », concède-t-il en ajoutant que « les trafiquants sont désormais très high-tech : ils utilisent des tracking devices qu’ils placent dans les colis qu’ils remettent à leurs passeurs. De leurs pays respectifs, ils assurent le monitoring de ces groupes de personnes. Qu’ils envoient ensemble, afin de brouiller les pistes des autorités. Ils peuvent suivre le temps que passent leurs passeurs, individuellement, lors de leurs arrivées, par exemple, à Plaisance, et savoir si ceux-ci tardent. Ils comprennent, de facto, que les douanes ont eu vent des contenus de leurs valises. »

Donc, argue Sam Lauthan, « il y a autant d’éléments novateurs qu’il nous faut, nous aussi, apprendre et nous mettre à la page. Autrement, tous nos efforts seront voués à l’échec, et nous n’arriverons pas à nos fins. De même, les passeurs viennent davantage des pays occidentaux ces derniers temps, tandis que pendant longtemps, c’était de l’Inde et des pays comme le Pakistan et du continent africain qu’ils venaient. Voilà un autre élément révélateur avec lequel il faut composer. »

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