M-Kids 2022 : projet d’un Shelter pour enfants avec un handicap mineur

« Les inégalités dans l’éducation étaient déjà présentes, mais la pandémie a creusé davantage le fossé », note l’Ong dans son rapport 2020

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« Les inégalités dans le domaine de l’éducation étaient déjà présentes, mais cette pandémie a creusé davantage le fossé entre les personnes les plus vulnérables et le reste de la population. » Tel est le constat de M-Kids, Ong militant en faveur des enfants vulnérables, dans son rapport 2020. En vue de réduire ce fossé, l’association prévoit plusieurs projets en 2022 dont un shelter pour des enfants avec un handicap mineur.
Pour rappel, M-Kids travaille à l’accompagnement, l’autonomisation et l’inclusion des jeunes issus de milieux en difficulté. L’association se donne ainsi pour mission de lutter contre la pauvreté infantile, de faire du soutien parascolaire, psychosocial et thérapeutique et de prodiguer du secours et de l’assistance d’urgence.

L’association note ainsi que suite à la pandémie, beaucoup d’enfants sont en décrochage scolaire faute d’avoir eu contact avec leurs enseignants en présentiel pendant plusieurs mois. « Les inégalités dans le domaine de l’éducation étaient déjà présentes, mais cette pandémie a creusé le fossé entre les personnes les plus vulnérables et le reste de la population », dit-elle. Si l’association admet que « le système éducatif n’avait d’autre choix que de développer l’enseignement à distance », elle souligne que pour les jeunes issus de milieux défavorisés, les répercussions potentielles ne sont pas négligeables.

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M-Kids explique ainsi : « Les risques de décrochage scolaire sont plus grands car les ressources nécessaires ne sont pas disponibles. Ces jeunes manquent souvent d’un espace personnel pour travailler, d’un ordinateur et d’une bonne connexion Internet pour suivre les cours. Le résultat à court terme est une perte de motivation et d’implication qui provoque le décrochage scolaire. À long terme, cela génère des difficultés à l’insertion professionnelle et la perte de perspectives d’avenir. »

Convaincue de l’urgence de soutenir les enfants dans leur apprentissage pour éviter de telles extrémités, M-Kids reprendra en 2022 les classes de soutien parascolaire tout en respectant les règles sanitaires. Parmi les projets de M-Kids en 2022, figure l’ouverture d’un “shelter” pour enfants souffrant d’un handicap mineur. « Les enfants présentant un trouble du comportement ou mental sont peu ou pas pris en charge à Maurice et ne bénéficient pas d’un traitement psychosocial adapté. »

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C’est ainsi que M-Kids compte proposer un programme de réhabilitation aux enfants : des contrôles médicaux internes trois fois par an avec des services de pédiatrie, de dentisterie et ophtalmologie ; conseil et assistance psychologique sur une base hebdomadaire par un psychologue qualifié ; réhabilitation et accompagnement social et liaison foyer-famille par un travailleur social ; art-thérapie et formation aux compétences de vie par un artiste/coach.

Autre projet en 2022 : l’achat d’un van pour réduire les frais de transport, plus coûteux lorsque des transports sont loués. « Ce moyen de transport servira à véhiculer les enfants lors de sorties culturelles et éducatives, mais aussi pour les collectes et distributions de denrées alimentaires/food packs », indique l’Ong.

Troisièmement, M-Kids souhaite parrainer un Umrah pour des adolescents défavorisés. « En raison de la crise sanitaire et des restrictions qui perdurent depuis l’année dernière, de nombreux enfants s’éloignent de cours à la madrassah. M-Kids a eu l’idée de lancer le programme “Sponsoriser un Umrah pour les adolescents défavorisés”, dans le but de donner à ces jeunes l’opportunité de faire l’Umrah (mai ou juin 2022) et de se reconnecter avec Allah, la spiritualité et la pratique de l’islam. »

L’association rappelle que sa mission s’articule autour des SDG et qu’elle consiste, entre autres, à éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes. « Nous essaierons d’augmenter le nombre de nos cellules/antennes à travers l’île afin d’être implantés dans le plus de régions possible, quitte à louer des locaux et à embaucher du personnel. Nous poursuivrons également les distributions de “food packs” et de repas chauds, les activités et sorties culturelles et sportives pour les enfants, ainsi que les séminaires et ateliers des enfants/adolescents dans des villas, les programmes de “capacity building” et les échanges avec Rodrigues. »

 

Le centre d’apprentissage M-Kids ferme ses portes

Le centre d’apprentissage M-Kids ferme ses portes en janvier suite à un manque de fonds nécessaires pour continuer à opérer. « Nous avons sollicité la National Social Inclusion Foundation (NSIF) à plusieurs reprises pour savoir pourquoi on refusait de nous donner les fonds, alors que nous prenons en charge près de 75 enfants en situation vulnérable », explique Belall Maudarbux, directeur du centre.

Ce dernier avance que depuis trois ans, le fonds du centre a diminué. « L’année dernière, nous nous sommes retrouvés qu’avec 50% du financement normal. Sauf que les fonds accordés aux autres Ong ont été rétablis, mais pas le nôtre. » Belall Maudarbux avance que le centre d’apprentissage proposait des cours spécialisés aux enfants des quartiers de Camp Chapelon, Plaine-Lauzun, Bonnefin, Pailles et La Butte.
« Nous accueillons les enfants de toutes les communautés et nous leur donnons un repas chaud après les cours. Aujourd’hui, nous sommes contraints de fermer nos portes. » Belall Maudarbux explique qu’une douzaine d’employés du centre se retrouvent au chômage en ce début 2022. « Depuis plusieurs mois, ils ne recevaient que la moitié de leur salaire et n’ont pas reçu de boni. Nous sommes dans l’incapacité de continuer à opérer. »
Du côté du NSIF, on avance que le centre de M-Kids n’a pas respecté certains critères. « Nous avons sollicité des réunions avec le ministère de l’Intégration sociale, mais personne ne nous a rencontrés », rétorque le directeur du centre. Cependant, les autres activités de M-Kids poursuivront normalement. « C’est seulement le centre d’apprentissage qui fermera ses portes », a confirmé pour sa part l’imam Arshad Joomun, directeur de cette organisation.

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