Mahebourg : Boutique Solider prend racine pour assouvir la faim

Eco-Sud, dont Jasmine Toulouse est la coordinatrice sociale, est de plus en plus sollicitée par des familles vulnérables à Mahébourg. L’initiative de boutique solidaire évolue grâce à la mise en place d’un système de Vouchers alimentaires pour que les familles puissent aller directement au supermarché et y présenter ces Vouchers avec leurs cartes d’identité. Le Mauricien a rencontré trois bénéficiaires qui témoignent.

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Jean-Pierre Courteau, veuf, un bénéficiaire, habitant de Cité-La-Chaux, Mahébourg, confie : « jai eu la chance d’avoir connu des gens que la boutique solidaire aide. Ça m’a vraiment été bénéfique en tant que veuf. J’ai attrapé le Covid-19. J’ai subi les effets du naufrage du Wakashio, et comme beaucoup de Mauriciens, des augmentations de prix des produits alimentaires de base. J’ai accumulé des dettes auprès de la CIM. J’avais plusieurs fractures d’électricité, de téléphone, de la CWA non payées Grâce aux facilités accordées par la boutique solidaire, j’ai pu économiser pour payer une partie de mes dettes. J’ai pu acheter de la nourriture pour ma famille. J’ai pu sortir la tête hors de l’eau. Je remercie tous les gens qui m’ont accueilli. Beaucoup de personnes sont satisfaites de l’aide et du soutien de la boutique solidaire.

Pour Sharonne Friquin, habitante de Bois-des-Amourettes, la Boutique Solider est un projet qui permet de préserver la dignité des personnes, un lieu d’accueil, d’aide et d’échange. « Finn bien tir mwa dan bez. Des habitants de cette région, en difficulté économique, ont pu faire leurs courses. Mo finn kapav fer lekonomi grass a bann pri bien abordab. »

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En outre, Sharonne s’est vue impliquée dans un projet qui lui permet de réduire ses dépenses pour l’achat de légumes. Elle prépare aussi du compost avec des déchets de fruits et légumes abîmés, des épluchures et ce, grâce à une formation proposée par Eco-Sud. « J’ai ainsi appris qu’il ne faut pas tuer les vers de terre. Parce qu’ils permettent une bonne aération du sol, un meilleur développement des racines. Zame mo ti pou aprann tou sa bann zafer. »

Sharonne partage les légumes qu’elle cultive avec ses voisins. « Se enn lot manier pou prolonz laksion la boutik solider », dit-elle, dans un grand éclat de rires. « Lorsqu’on a traversé par des moments difficiles dans la vie, on ne peut oublier la misère. On essaie d’être solidaire à chaque fois que l’occasion se présente. » Mère de quatre enfants, Sharonne n’a cesse de remercier ses amies qui lui ont permis de connaître la boutique solidaire. « Gras azot, mo zanfan pe kapav manz azot fin »

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Elle souhaite que d’autres boutiques solidaires voient le jour à travers l’île, compte tenu de la hausse des prix. Car les mères de famille sont parfois à bout de souffle et n’arrivent pas à subvenir aux besoins de leurs familles. Avec la cherté de la vie, le gouvernement doit trouver des moyens pour aider les familles qui sont durement touchées par la pauvreté, suggère Sharonne.

Axelle Radegonde, habitant de Cité La Chaux, mère célibataire, travaille depuis cinq ans dans un spa. Elle a appris l’existence de la boutique solidaire au cours d’une conversation avec Jasmine Toulouse, coordinatrice d’Eco-Sud. « Elle m’a expliqué dans les moindres détails les avantages qui en découlent. Par exemple, si un produit coûte Rs 90 au supermarché, les familles ont accès à ce même produit à Rs 30. Les deux tiers, nous les trouvons par les collectes et la boutique solidaire paie la différence. Les partenaires sociaux d’Eco-Sud, Caritas de Mahébourg ainsi que l’école Mahébourg Espoir apportent leur contribution. »

Axelle Radegonde a bénéficié de ce projet ces derniers six mois. « Je ne peux pas me plaindre. Cela m’a aidée à économiser un peu d’argent et de compléter la construction de ma maison. La boutique solidaire est une très bonne initiative et permet à bon nombre de familles à Maurice de manger à leur faim. »

La Boutique Solider de Mahébourg,  qui a démarré ses activités en 2021, a pu aider 90 familles à ce jour. Les visites se font par groupe aux familles. Les responsables ont mis en place un système de formation continue.

Jasmine Toulouse rappelle qu’Eco-Sud a déjà sollicité la National Social Inclusion Foundation pour un soutien. Elle a fait aussi une demande au Covid Solidarity Fund en 2021 pour venir en aide à un plus grand nombre de familles. « Nous attendons toujours », dit-elle.

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