Mai 2025 : Moins de morts sur les routes, mais certaines catégories de victimes en hausse  

• Un bilan en demi-teinte pour les cinq premiers mois de l’année, marqué par des baisses globales mais des poches d’alerte persistantes
La sécurité routière à Maurice montre une évolution contrastée sur les cinq premiers mois de l’année 2025. Si les dernières données comparatives jusqu’au 30 mai révèlent une diminution d’accidents mortels et du nombre de tués, plusieurs points d’alerte demeurent concernant certaines catégories de victimes – notamment les piétons et les conducteurs de deux-roues – et de tranches d’âge.
Au 30 mai 2025, on recense 47 accidents mortels, contre 52 à la même date en 2024, soit 5 accidents de moins, représentant une baisse de 9,6%. En ce qui concerne le nombre de personnes tuées, il passe de 57 à 52, soit une réduction de 5 décès (-8,8%). Ces chiffres montrent une légère amélioration de la situation sur les routes, avec un net recul par rapport aux 125 accidents mortels et 134 tués enregistrés sur toute l’année 2024. Si la courbe se maintient, 2025 pourrait connaître son bilan le plus bas depuis plusieurs années. Toutefois, cette baisse reste modeste et fragile, et masque des réalités plus contrastées.
➤ Piétons et conducteurs en hausse : la vulnérabilité persiste
Parmi les victimes recensées jusqu’à fin mai 2025, les piétons sont les plus durement touchés. 13 ont perdu la vie, contre 9 à la même période l’an dernier, soit une hausse de 44,4%. Les conducteurs de véhicules à quatre roues affichent également une légère augmentation, avec 9 décès contre 8 en 2024.
Une analyse par catégories de victimes met en lumière certaines hausses inquiétantes :
• Piétons : 13 tués en 2025 contre 9 en 2024 (+4, soit +44,4%)
• Conducteurs : 9 décès contre 8 (+1, soit +12,5%)
• Riders (motards ou cyclomotoristes) : 22 tués contre 26 (-4, soit -15,4%)
• Passagers : 4 décès contre 8 (-4, soit -50%)
• Cyclistes : stable à 0 décès
• Pillion riders (passagers de deux-roues) : 2 tués contre 1 (+1, soit +100%)
➤ Des routes meurtrières la nuit
L’analyse par tranche horaire montre que les accidents les plus meurtriers ont eu lieu pendant la nuit et tôt le matin :
• 00h01 à 06h00 : 7 morts en 2025 contre 6 en 2024 (+16,7%)
• 06h01 à 12h00 : 11 morts contre 13 (-15,4%)
• 12h01 à 18h00 : 13 morts contre 15 (-13,3%)
• 18h01 à minuit : 16 morts contre 18 (-11,1%)
La tranche de minuit à 6h du matin devient la plus dangereuse, avec une hausse notable, contrairement aux autres créneaux horaires qui enregistrent une baisse. Ce qui pourrait refléter une conduite à risque accrue la nuit : excès de vitesse, fatigue, ou conduite sous influence.
➤ Moins de jeunes victimes, les seniors toujours exposés
La répartition des victimes par tranche d’âge révèle que les efforts de prévention doivent s’adapter :
• Moins de 15 ans et 15 ans : 1 décès, stable par rapport à 2024
• 16 à 25 ans : 21 décès contre 25 en 2024 (-4, soit -16%)
• 26 à 50 ans : 21 décès contre 25 (-4, soit -16%)
• 51 à 59 ans : 1 mort contre 6 (-5, soit -83,3%)
• 60 ans et plus (seniors) : 8 décès contre 10, soit une baisse de 2 morts (-20%)
Ces chiffres montrent une amélioration chez les adultes et les seniors, mais les jeunes restent largement exposés. De même, les 8 décès parmi les personnes âgées de 60 ans et plus rappellent que ce public reste vulnérable, notamment en tant que piétons.
➤ Des victimes presque exclusivement masculines
Sur les 52 personnes tuées en 2025, 47 sont des hommes et 5 des femmes. Les piétons comptent 12 hommes pour 1 femme, les riders sont tous des hommes. Les passagers, cyclistes, pillion riders et autres catégories sont aussi exclusivement masculins. Cette répartition confirme que les hommes, souvent plus présents au volant ou au guidon, restent les principales victimes.
À noter : 5 des victimes masculines sont des étrangers, contre aucun décès féminin chez les non-citoyennes.
➤ Les véhicules impliqués : les voitures particulières en tête
Sur les 72 véhicules impliqués dans les accidents mortels jusqu’à fin mai 2025, les plus représentés sont :
• Voitures particulières (P/CAR) : 26 impliquées (contre 64 pour toute l’année 2024)
• Deux-roues motorisés (T/CAR) : 14
• Camionnettes (VAN) : 6
• Véhicules lourds (G/VEH) : 5
• Minibus/autobus (M/BUS) : 6
Les voitures particulières restent les véhicules les plus fréquemment impliqués. Toutefois, les riders continuent de représenter une proportion inquiétante des décès, mettant en lumière leur exposition extrême en cas d’impact.
Le bilan à fin mai 2025 est en apparence positif : moins de morts, moins d’accidents mortels, et une tendance qui, si elle se confirme, pourrait conduire à une année moins meurtrière que 2024. Mais cette amélioration générale ne doit pas masquer les progrès encore nécessaires. La hausse des morts parmi les piétons, les riders toujours très exposés, et les accidents nocturnes en hausse sont autant de signaux d’alerte.
Les autorités sont appelées à renforcer les campagnes de prévention, notamment en direction des usagers vulnérables (piétons, motards, jeunes) et à intensifier les contrôles routiers, en particulier aux heures à risque. Car derrière chaque chiffre, se cache un drame humain que seule une action collective peut éviter.

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Véhicules bruyants
L’État serre la vis contre les nuisances sonores nocturnes
Le gouvernement durcit le ton face aux nuisances sonores causées par certains véhicules, en particulier pendant la nuit. Le Conseil des ministres a pris acte des nombreuses plaintes du public concernant les bruits excessifs émis par des voitures ou motos modifiées, souvent circulant à vive allure dans les quartiers résidentiels.
Dans les jours à venir, la National Land Transport Authority (NLTA) publiera un communiqué officiel rappelant les règles en vigueur, notamment celles prévues par les Road Traffic (Construction and Use of Vehicles) Regulations 2010. Cette réglementation interdit clairement l’utilisation de tout véhicule à moteur de manière à générer des bruits excessifs, s’ils peuvent être évités en faisant preuve d’un minimum de précaution et d’entretien.
Des pratiques ciblées
Sont considérées comme infractions :
• l’usage de pots d’échappement modifiés ou non conformes,
• les moteurs mal entretenus provoquant des nuisances sonores,
• ou encore les comportements de conduite irresponsables (accélérations brutales, vitesse excessive).
Ces pratiques contreviennent à l’obligation de maintenir les véhicules dans un état de fonctionnement qui ne perturbe pas la tranquillité publique.
Renforcement du contrôle technique
Trois mesures principales seront mises en œuvre :
1. Renforcement des contrôles techniques dans les trois centres d’examen de véhicules (Vehicle Examination Stations), qui devront effectuer des vérifications plus rigoureuses, notamment sur les systèmes d’échappement suspects ou modifiés.
2. Intensification des opérations policières à travers l’île, avec une présence accrue sur les axes sensibles et aux abords des zones résidentielles, particulièrement en soirée et la nuit.
3. Communication active des résultats : les autorités publieront régulièrement le nombre de contraventions et d’interdictions de circuler émises contre les véhicules ne respectant pas les normes sonores.
Appel à la responsabilité
Les autorités lancent un appel au civisme à tous les usagers de la route : conducteurs, motocyclistes et jeunes amateurs de tuning sont invités à faire preuve de retenue. Le gouvernement rappelle que la tranquillité publique est un droit, et qu’elle ne doit pas être compromise par des comportements bruyants et inappropriés.
La campagne de sensibilisation et de répression vise avant tout à garantir un environnement paisible pour tous les citoyens, tout en promouvant un usage responsable de la route.

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