Maladies cardiaques : Maurice sur la sellette

Le premier Cardiac Registry national dévoilé ce lundi

- Publicité -

Baisse drastique de l’âge d’apparition des infarctus

Dans le cadre des activités marquant la Journée mondiale du cœur 2025, célébrée chaque 29 septembre, le ministère de la Santé s’apprête à lancer le tout premier Cardiac Registry national ce lundi. Ce registre, centralisé sur les maladies cardiovasculaires, développé sous la supervision du Dr Nilesh Mohabeer, cardiologue, constitue une première à Maurice. Il rassemble des données cliniques nationales précises permettant de mieux comprendre l’ampleur, les formes, les causes et l’évolution des maladies cardiovasculaires sur le territoire mauricien. 

Et le constat n’est pas des moindres… 33% des décès à Maurice en 2023 sont liés à une maladie cardiovasculaire. C’est plus d’un sur trois. Parmi eux, 13,7% sont attribués à des crises cardiaques. Dans un pays où l’âge moyen du premier infarctus est désormais inférieur à 50 ans, ces chiffres traduisent une urgence de santé publique silencieuse mais massive. Autre constat alarmant :

- Publicité -

▪️ > 50% des maladies cardiovasculaires recensées à Maurice sont liées à des artères bouchées (obstruction coronarienne).

▪️ 20% sont associées à des arythmies : un rythme cardiaque trop rapide, trop lent ou irrégulier.

- Advertisement -

▪️ La tension artérielle élevée (hypertension), longtemps négligée, est désormais identifiée comme un facteur de risque aussi, voire plus déterminant, que le diabète ou le tabagisme.

Autre donnée majeure : la baisse drastique de l’âge d’apparition des infarctus. Autrefois, une crise cardiaque survenait en moyenne à 65 ans chez les femmes, et 55 ans chez les hommes. Aujourd’hui, les premiers épisodes sont de plus en plus fréquents avant 50 ans, notamment chez des patients encore actifs, parfois sans symptômes préalables. Cette évolution suggère la nécessité d’un dépistage cardiovasculaire précoce, y compris chez les moins de 45 ans.

La montée en puissance des pathologies cardiaques se reflète également dans l’activité des hôpitaux. Le nombre de coronarographies effectuées a augmenté, passant de 4 357 en 2022 à 4 688 en 2023. Cette procédure, utilisée pour détecter les obstructions des artères coronaires, est devenue un acte courant.

Cette tendance témoigne d’un renforcement des capacités diagnostiques, mais aussi d’un afflux croissant de cas nécessitant une intervention spécialisée. Face à cette situation préoccupante, le ministère de la Santé espère, en marge du lancement officiel du Cardiac Registry Report , demain, mieux orienter ses ressources, affiner ses campagnes de sensibilisation et cibler les populations les plus à risque. Et toujours dans le cadre de la Journée mondiale du cœur, qui célèbre cette année son 25e anniversaire, sous le thème « Ne manquez pas un battement », plusieurs activités sont au programme , dont la remise du African Kaizen Award à l’unité de cardiologie (en collaboration avec l’ambassade du Japon) de l’hôpital Jeetoo, mais aussi des séances de dépistage des maladies non transmissibles (NCDs) et des démonstrations d’activités physiques…

Un combat mondial, un défi local

La Journée mondiale du cœur, célébrée chaque 29 septembre, rappelle que les maladies cardiovasculaires restent la première cause de mortalité dans le monde, devant le cancer et les maladies respiratoires. En 2025, pour son 25e anniversaire, la campagne mondiale est portée par le slogan : « Ne manquez pas un battement ». Un message clair, alors que selon l’OMS, une personne sur cinq mourra prématurément d’une maladie cardiovasculaire. Pourtant, jusqu’à 80% de ces décès pourraient être évités grâce à une meilleure hygiène de vie, un dépistage précoce, une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et un accès aux soins.

 

LEGENDE

Le cœur des Mauriciens lâche trop tôt 

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques