La Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP) a organisé, hier, une manifestation devant l’hôtel du Gouvernement. Celle-ci était épaulée par la Federation of Civil Service and Other Unions (CTSP). Dans une déclaration à la presse, le président de la CTSP, Reeaz Chuttoo, a déclaré que depuis le 1er janvier dernier le salaire minimum est passé à Rs 16 500.
Le syndicaliste ajoute que Business Mauritius a donné des instructions aux entreprises pour que les employés, touchant moins de Rs 15000 par mois, ne perçoivent pas de salaires au delà de Rs 16500. »En d’autres termes, le nombre d’années de service ne sera pas pris en considération. Maintenant, nous nous retrouvons dans une situation où les entreprises ne respectent plus les accords collectifs signés entre les deux parties », dénonce Reeaz Chuttoo.
« En même temps, Business Mauritius objecte que le gouvernement vienne de l’avant avec la classification des métiers car les négociations seraient toujours en cours. Au final, les compagnies privées ne respectent plus les accords collectifs. Ce qui fait que les travailleurs qui ont une trentaine d’années de service touchent le même salaire qu’un nouveau venu dans l’entreprise. Forman avek boukou banane servis gagn lapey helper. Sofer ek leksperans pe gagn lapey helper.La situation est pire dans le secteur des services car il n’y a pas Remuneration Order », maintient le président de la CTSP, qui s’élève contre la pression exercée par Business Mauritius.
Le négociateur de la FCSOU, Narendranath Gopee, a affirmé qu’il a décidé de participer à cette manifestation car le combat de la CTSP est légitime. Il devait faire comprendre que lorsqu’il y a la révision du salaire minimum à Rs 15 000 et avec un ajustement de la MRA pour porter le salaire à Rs 16 500, la loi qui est en vigueur exige que les accords collectifs soient revus pour corriger la relativité salariale.
« J’apprends maintenant que les employeurs se montrent réticents pour apporter des variations dans des accords collectifs pour un réajustement salarial. Je pense que cette façon de faire relève de la mauvaise foi. Il faut savoir que lorsqu’il y a une révision du salaire minimum, cela a aussi une répercussion dans la fonction publique. Le PRB a le devoir de revoir la grille salariale par rapport au salaire minimum. Le Pay Research Bureau n’a pas fait cet exercice jusqu’ici. Cette manifestation est donc légitime car c’est un combat pour dire aux employeurs qu’il faut qu’ils revoient tous les accords collectifs. Les employeurs ont l’obligation de revoir les accords collectifs », s’appesantit le négociateur de la FCSOU.
De jeunes dirigeants de la CTSP, en l’occurrence Shayn Sinnassamy et Mathieu France, ont aussi participé à cette manifestation pacifique. Dans une déclaration à la presse, ces deux représentants de la CTSP ont annoncé d’autres actions syndicales à l’avenir pour sensibiliser les autorités sur la situation qui prévaut dans les entreprises.