Marchands ambulants : La police resserre la vis aux contrevenants…

… après avoir fermé les yeux durant toute l’année

Les municipalités de Port-Louis et Beau-Bassin/Rose-Hill, avec le concours de la police, font preuve d’une plus grande fermeté au cours de cette période festive envers les marchands ambulants. Ceux qui opèrent dans le secteur informel se voient systématiquement confisquer leurs marchandises par les membres des forces de l’ordre. Sauf qu’à force d’avoir fermé les yeux durant toute l’année, ces derniers sont parfois confrontés à la rébellion de certains colporteurs qui ont assimilé le fait de squatter la voie publique à un droit acquis. Des vendeurs de briani opérant dans les couloirs d’un espace commercial à Rose-Hill ont donné du fil à des policiers venus les déloger, mercredi, au point où les choses ont failli tourner au pugilat.

- Publicité -

Ils occupent en grand nombre un emplacement fixe quotidiennement à proximité du centre commercial Hassamal, à la rue Soopramanien et sur les trottoirs. Il y a ceux qui arpentent la route Royale et Place Margéot pour vendre des accessoires en tout genre ou des mangues et des letchis à même le sol. Au mépris de l’environnement, certains marchands jettent leurs boîtes vides de marchandises dans les recoins des rues, leur donnant l’aspect d’un dépotoir. Le constat est implacable et se base sur des observations qu’on a faites durant toute l’année : les marchands ambulants étaient en roue libre en opérant au nez et à la barbe de la police et de la municipalité des villes sœurs. Les choses ont bien changé depuis une dizaine de jours. Après avoir fait l’autruche, les autorités reserrent la vis en cette période de fêtes. Ils s’attellent à déloger ces marchands illicites avec pour mot d’ordre : zéro tolérance.

L’anarchie qui régnait sur les trottoirs n’a pas totalement disparu, mais les commerçants des magasins sont satisfaits des mesures prises par les autorités pour faire respecter l’ordre et la discipline, alors que les quelques récalcitrants qui continuent à faire fi des lois déplorent de leur côté la chasse dont ils font l’objet en avançant qu’ils n’ont pas choisi de vendre dans les rues. « La crise financière qui sévit depuis quelques années a ébranlé nos projets. Nous sommes prêts à obtempérer, mais comment subvenir aux besoins de nos familles dans ce cas », confie Vijay.

- Publicité -

Certes, en délogeant les marchands ambulants des trottoirs, la police ne fait qu’appliquer la loi dans toute sa rigueur, tout en protégeant les droits des commerçants se disant confrontés à une concurrence déloyale. Sauf que les membres des forces de l’ordre devraient également sévir contre les propriétaires des magasins qui exposent leurs produits sur la voie publique, où il est difficile de se frayer un passage dans ces conditions et où certains piétons se retrouvent agglutinés bien malgré eux en cette période de grande chaleur.

L’épisode de mercredi, dont les images et les vidéos ont fait le tour des réseaux sociaux, est révélateur de la tâche ardue qui attend les policiers en 2024 pour mettre un terme à ces accaparements illégaux de la voie publique. Le ton est monté d’un cran entre des marchands de briani et des policiers lors d’une opération de grande envergure menée autour des magasins longeant la gare. Les protagonistes ont même failli en venir aux mains, mais les choses sont rentrées dans l’ordre après l’intervention de personnes bien intentionnées.

- Advertisement -

Les artères commerçantes de la capitale étaient comme à l’accoutumée noires de monde hier à la mi-journée. Sous une chaleur accablante, des centaines de personnes arpentent collées-serrées sur les trottoirs et dans les rues. Port-Louis n’échappe pas à la réalité des marchands ambulants quand bien même le nombre a considérablement diminué au cours de ces cinq dernières années grâce à l’intransigeance affichée par la police qui était présent en grand nombre, hier, dans les principales artères du centre-ville pour refroidir les ardeurs de ceux qui tenteraient d’écouler leurs produits de manière… comme à la rue Farquhar.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques