Le ministre Uteem : « Le nombre de travailleurs étrangers devrait dépasser 50 000 d’ici à la fin de l’année »
L’Organisation internationale pour les Migrations (OIM), en collaboration avec le gouvernement, a lancé un atelier de sensibilisation de deux jours consacré au recrutement éthique et au cadre légal entourant les Private Recruitment Agencies (PRA),, soit la Private Recruitment Agencies (PRA) Act 2023 et la PRA Regulations 2025, au Pearle Beach Resort and Spa à Flic-en-Flac. Cette initiative vise à promouvoir des pratiques de recrutement responsables et à faciliter l’appropriation du dispositif réglementaire par les acteurs concernés.
Maurice, qui est à la fois pays d’origine et d’accueil pour les travailleurs migrants, reconnaît l’importance stratégique de la migration de main-d’œuvre pour son économie. Comme l’a indiqué Alia Hirji, cheffe de mission de l’OIM pour Maurice et les Seychelles lors de son allocution, « la migration de main-d’œuvre est au cœur de la croissance économique et du développement social de Maurice. Les travailleurs migrants jouent un rôle essentiel dans des secteurs clés comme la manufacture, la construction, l’hôtellerie et les services de soins. Cet atelier est une occasion de doter les fonctionnaires, les employeurs et les partenaires de la société civile des connaissances et des outils nécessaires pour garantir des pratiques de recrutement éthiques, transparentes et alignées sur les normes internationales. Protéger les travailleurs migrants contre l’exploitation est une obligation légale, mais aussi un impératif moral et économique. »
L’atelier a réuni des représentants du gouvernement, des associations d’employeurs, des syndicats et des organisations de la société civile. Le but est d’encourager un modèle de recrutement équitable, transparent et responsable, conforme aux disposition de la Private Recruitment Agency Act et aux Regulations 2025, harmonisées avec les standards internationaux, dont les directives de l’OIT et la norme IRIS pour un recrutement éthique.
Le ministre du Travail et des Relations industrielles, Reza Uteem, a réaffirmé l’engagement de l’État à renforcer la gouvernance du secteur. « Une priorité essentielle de mon ministère a été de consolider la régulation des agences privées de recrutement. En révisant la Private Recruitment Agencies Act 2023 et les Private Recruitment Regulations 2024, nous avons identifié plusieurs lacunes et, avec le soutien de l’OIM, nous avons intégré les principes d’International Recruitment Integrity System (IRIS), IRIS dans les PRA Regulations 2025 afin d’assurer un cadre légal plus solide et plus cohérent », fait-il ressortir.
Il a précisé que le conseil des ministres a approuvé un ensemble de réformes destinées à faire du recrutement un processus « équitable, transparent et responsable ». Il a mis l’accent sur la dimension humaine du processus migratoire. « Une dimension plus humaine est désormais attendue dans le recrutement des travailleurs migrants. Respectons le recrutement éthique non seulement parce que la loi l’exige, mais parce que c’est la bonne chose à faire », ajoute-t-il.
La réforme législative engagée par Maurice, comprenant la Private Recruitment Agencies Act de 2023 et les Regulations de 2025, introduit des conditions d’octroi de licences plus strictes, renforce les mécanismes de responsabilité et prévoit des sanctions accrues en cas de non-conformité.
L’atelier vise à accompagner cette mise en œuvre à travers un partage d’expériences, une compréhension commune des obligations et un renforcement de la coopération interinstitutionnelle. Ce rendez-vous constitue également une plateforme interactive où les participants peuvent échanger sur leurs défis quotidiens et proposer des solutions concrètes pour améliorer les pratiques de recrutement. Selon le ministère, « cet atelier représente une étape importante dans le renforcement de la gouvernance du marché du travail à Maurice et dans la mise en place de pratiques de recrutement équitables, transparentes et respectueuses des droits. »
Lors de l’ouverture, le ministre Uteem a situé l’importance de respecter la norme IRIS et s’est appesanti sur un principe clé selon lequel « les travailleurs migrants ne doivent pas payer d’agents ou d’intermédiaires pour venir travailler à Maurice. Ils doivent également recevoir une copie de leur contrat comportant une description claire de leurs fonctions. » Il a ajouté que le nombre de travailleurs étrangers devrait dépasser 50 000 d’ici à la fin de l’année, ce qui renforce l’urgence d’un système mieux encadré.

