MCB Focus : la reprise post-Covid-19 anticipée à la fin de 2023

Le tourisme détient la clé de la sortie de la crise économique, et les finances publiques toujours sous pression avec les effets conjugués du prolongement du WAS et le rapport du PRB

La dernière édition de MCB Focus, publiée en fin de semaine, remet en perspective les options de la reprise de l’économie en balisant les downside risks sous-jacents. La principale conclusion de la première banque commerciale du pays, sous la plume de Gilbert Gnany, Chief Strategy Officer, est que la full recovery anticipée ne devra intervenir que vers la fin de 2023. Toutefois, avec le proviso que « the balance of risks to the country’s economic outlook remains tilted to the donwnside ». Cette relance est tributaire de la robustesse affichée par le tourisme avec la réouverture des frontières depuis le 1er octobre. De leur côté, les finances publiques, avec un déficit représentant 6% du Produit Intérieur Brut (PIB), continueront à être sous pression dans le sillage des effets conjugués du prolongement du Wage Assistance Scheme dans le tourisme jusqu’à la fin de cette année et la greater-than-expected employee compensation avec la mise à exécution du rapport salarial du Pay Research Bureau (PRB).

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Au fil de la vingtaine de pages d’analyses et de prévisions de la 85e édition de MCB Focus, le feeling d’incertitude est en filigrane. Le virus invisible pèse toujours sur tout. Que ce soit pour les revised estimates pour cette année ou les updated projections pour 2022, le tourisme s’installe comme un facteur incontournable. Le MCBGroup concède que « whilst we expect slightly higher tourist arrivals than previously anticipated in the last quarter of the year, we still foresee a contraction in the sector. »

Un autre facteur ayant un bearing conséquent sur la performance est que « a number of incoming visitors had already paid their bookings last year and subsequently postponed their visit following border closures, thus restraining value added for the year. » Les analystes du MCBGroup, tout en exprimant des réserves sur le target de 325 000 touristes cette année « by a non-negligible margin after factoring in seat capacity constraints and uncertainties pertaining to the take-up in long-haul travel », ne peuvent s’empêcher de faire la comparaison avec deux destinations touristiques majeures et concurrentes de Maurice dans l’océan Indien, en l’occurrence les Seychelles et les Maldives.

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D’abord, ces deux destinations sont retournées sur le marché international bien avant Maurice, avec notamment « arrivals in Maldives having already surpassed their pre-pandemic level in the thitd quarter of the year » et bien en lice pour accueillir les 1,3 million de touristes cette année, bien au-delà du million envisagé par les autorités. L’archipel des Seychelles se comporte de manière honorable, ayant déjà atteint 73% des arrivées par rapport au troisième trimestre de 2019 et les prévisions d’arrivées pour l’ensemble de l’année supérieures de 50% au chiffre de l’année dernière.

Revenant à l’industrie touristique locale pour l’année prochaine, MCB Focus évite d’avancer des données chiffrées. « At the sectoral level, we expect a noteworthy expansion in the hospitality sector, after two consecutive years of negative growth in value added generation, in line with the improved air access and recovery in demand for international air travel as vaccination gathers speed worldwide », souligne Gilbert Gnany en ajoutant que le problème se pose au niveau de la valeur ajoutée. « Value added in the sector is set to remain below its pre-pandemic level », prévient le MCB Group.

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« Downside risks »

D’ailleurs un slower pick-up dans le tourisme est un des downside risks à ne pas négliger dans les prévisions de relance post-Covid. « This could arise from a lower upturn in key markets delaying the anticipated pickup in passenger traffic along with more limited seat capacity — notably in respect of the business and first class segment to meet high-end demand for our destinatio », note MCB Focus.

Indépendamment de l’effervescence prévue dans d’autres secteurs économiques avec des effets sur la revenue generation, des craintes sont exprimées au chapitre des finances publiques. Pour l’exercice financier 2020-21, le déficit budgétaire, tenant en ligne de compte la contribution de Rs 60 milliards de la Banque de Maurice et avec le paiement de la compensation à Betamax, resteront sous pression.

Pour 2021-22, avec un apport de croissance de 9% dans le real output, provoquant un upturn in revenue generation, le tableau des finances publiques ne devrait pas connaître d’améliorations substantielles. Les deux facteurs pesant de tout leur poids demeurent le paiement du Wage Assistance Sheme dans le tourisme jusqu’à la fin de l’année et les recommandations du PRB, même si le financement devra venir des Special Funds.

MCB Focus maintient que la dette publique continuera à être sur le high side en incluant les emprunts supplémentaires contractés avec l’Inde. Dans la conjoncture, l’urgence d’une gestion saine de la dette s’impose. À ce titre, la proposition est que « it is important that the authorities execute on their fiscal consolidation plan to place public debt on a clear downward path and keep the debt burden within manageable levels, backed by a sound public debt management framework that promotes the adherence to a clear fiscal anchor in line with international standards and greater debt transparency. »

Sur le front des échanges commerciaux, le déficit devra s’accentuer de Rs 112 milliards à Rs 121 milliards d’ici à l’année prochaine avec un renchérissement de la facture des importations. De ce fait, le déficit des comptes courants est estimé à 14% du PIB cette année « after factoring restrained tourism receipts and lower primary income before narrowing to reach around 10% in 2022 assuming a notable pickup in tourism earnings. »

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