Le meurtre d’Andy Selmour, 33 ans, survenu mardi soir à l’Eastern High Security Prison de Melrose, a mis en lumière de graves enjeux de sécurité, notamment au bloc Kestrel où le détenu avait été transféré quelques heures avant son décès. Les opérations de fouille menées au lendemain du drame constituent l’un des volets majeurs de l’enquête policière.
Originaire de Roche-Bois et incarcéré depuis février pour un cas de vol, Andy Selmour devait retrouver la liberté en août 2027. Mardi, une altercation avait éclaté dans l’un des Yards de la prison entre deux groupes de détenus. Blessé à la tête, il avait reçu des soins à l’unité médicale avant de demander un transfert pour sa sécurité. La direction pénitentiaire l’avait alors envoyé au bloc Kestrel.
Mais en début de soirée, son état s’est rapidement aggravé. Deux détenus ont alerté les gardiens, qui l’ont reconduit à la Medical Unit. À 20h25, un médecin du Samu a certifié son décès. Lorsque les policiers du poste de Montagne-Blanche sont arrivés à 20h50, l’accès leur a d’abord été refusé par un médecin de la prison pour des raisons encore inexpliquées. Ils n’ont pu pénétrer à l’intérieur qu’à 22h20.
Le corps du trentenaire gisait sur un lit, partiellement dévêtu et il saignait de l’oreille gauche et de la narine droite. Une lacération profonde de deux centimètres était visible à la tête. L’autopsie, initialement prévue le 10 décembre, a été reportée à la demande de la famille, la mère de la victime étant à l’étranger.
Les premières images des caméras de surveillance indiquent qu’Andy Selmour a été frappé à la tête avec une barre métallique arrachée d’un lit. Pourtant, l’objet n’a pas été retrouvé immédiatement. Ce n’est qu’au terme d’une vaste fouille menée le lendemain que des éléments potentiellement liés au meurtre ont été saisis.
Sous la supervision du DCI Bullyraz et du Detective ASP Seedheeyan, plusieurs unités spécialisées – Criminal Investigation Division de Quartier-Militaire, Divisional Crime Intelligence Unit Eastern, Scene of Crime Office, Prison Health Service et officiers pénitentiaires – ont passé au peigne fin la cour du bloc Kestrel et cinq dortoirs hier.
Dans la cour du bloc Kestrel, les enquêteurs ont découvert un bâton en bois noir de 80 cm. La fouille, étendue ensuite aux dortoirs, a permis de retrouver un second bâton, noir et blanc, également d’environ 80 cm, dissimulé derrière une poubelle du dortoir No 4. Les deux pièces ont été placées sous scellés en tant que pièces à conviction.
Parallèlement, des déclarations ont été recueillies auprès de neuf officiers de prison, de deux agents de santé postés à l’unité médicale de la prison, et de quatre détenus. Les officiers de la prison ont expliqué qu’ils étaient en service mardi, mais qu’ils ont appris qu’il y avait eu une bagarre après les faits. Il ajoute qu’Andy Selmour aurait déclaré à l’unité médicale de la prison qu’il se serait blessé en tombant. Cependant, la victime craignait pour sa sécurité sans donner plus de détails. La police va vérifier ces déclarations durant leur enquête.
Même si les CCTV n’offrent pas une image optimale, quelques suspects ont été identifiés. La police s’efforce désormais à établir si ces bâtons saisis sont ceux qui ont été utilisés pendant l’agression ou s’ils ont servi à maquiller une partie des faits.
Entre-temps, les enquêteurs s’interrogent sur la chronologie du drame. « Pourquoi l’attaque a-t-elle pu se produire après un transfert censé protéger Andy Selmour? Et comment une arme arrachée à un lit ou des bâtons ont pu circuler dans une unité de haute sécurité ? »
Par ailleurs, les proches d’Andy Selmour croient à la thèse d’un règlement de comptes lié à une affaire de drogue. Le trentenaire aurait tenté de s’interposer dans un conflit entre détenus. La police a été informée de cet élément, qui pourrait orienter la suite de l’enquête.
Les investigations se poursuivent afin d’établir les responsabilités, de déterminer les failles dans la surveillance du bloc Kestrel et d’identifier formellement l’arme ayant provoqué la mort du détenu. Le dossier, devenu sensible, est désormais suivi de près par les instances policières et pénitentiaires.

