Mendicité, harcèlement et Insécurité à Flic-en-Flac : Les Forces vives réclament des effectifs supplémentaires

Ils accaparent le parking des supermarchés et supérettes, arpentent quotidiennement la plage, harcèlent et arnaquent les touristes qui sont devenus leur cible principale. Ces « mendiants », jeunes pour la plupart, demandent rarement de l’argent, mais plutôt des provisions alimentaires qu’ils revendent aussitôt. Il y a également de nombreux cas de cambriolages et d’agression dans la région. Face à ce phénomène qui semble échapper à tout contrôle, les habitants et les membres des Forces vives de Flic-en-Flac ont, lors d’une réunion avec les autorités le 23 mai dernier, réclamé un renfort des effectifs de la police sur la plage et ailleurs. Des effectifs plus importants devenus nécessaires, surtout avec l’étalement de la région au fur et à mesure des développements et de sa croissance démographique.

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Ils sont relativement jeunes pour la plupart et font surface au grand jour sur la plage comme à l’entrée ou sur le parking des supermarchés, font la manche toute la journée, sans s’épuiser. Si les habitants de Flic-en-Flac qui les ont démasqués les chassent, les touristes, eux, qui ne connaissent rien de ces personnes, qui d’ailleurs semblent de très bons comédiens, compatissent et sont nombreux à se faire avoir.

Très rusés, ces petits vagabonds, souvent liés à des activités criminelles, ont toujours la même attitude face à leur cible : afin d’attendrir et de toucher leur victime, ils prennent un air misérable, mendient poliment, presque gênés, et déversent des bénédictions à tous ceux qui finissent par tomber dans leur piège.

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Tous les moyens sont bons pour soutirer de l’argent. Ces personnes, qui ne présentent pas de handicap physique particulier, se plaignent pour la plupart ne pas avoir de quoi nourrir leur bébé. Chaque jour, ces hommes, qui semblent préférer l’oisiveté au travail, profitent de la bonté des touristes qui leur remettent dans les mains les provisions alimentaires qu’ils demandent, la plupart du temps des boîtes de lait (sachant qu’une boîte de lait coûte plus de Rs 200).

Le phénomène devient plus inquiétant lorsque ces « grands consommateurs de lait » vont même jusqu’à harceler et intimider passants et touristes afin d’obtenir ce dont ils ont besoin. Et le harcèlement est parfois un souvenir que beaucoup de touristes qui visitent Maurice emporteront avec eux. Jack (non fictif), qui tient un foodtruck, en a été témoin récemment.

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« Un jeune couple français se tenait à une table installée sous les filaos lorsqu’il s’est fait accoster par une personne dépendante de substance qui, après s’être plaint de sa situation financière, lui a demandé de lui acheter à manger. Comme il avait des samoussas, c’est ce qu’il a décidé de lui donner. Le jeune homme est parti, mais visiblement très vexé. Il reviendra toutefois sur ses pas quelques secondes plus tard en leur disant : Ki zot prefere, mo kokin ou bien mo demande ? », raconte-t-il.

Chaque jour, la même scène se déroule sous les yeux de ce commerçant répugné par cette situation. « J’ai vu un autre jeune couple qui s’est fait avoir. C’était un autre mendiant que l’on aperçoit souvent près du supermarché. Il a réussi à leur soutirer trois paquets de lait. À mon avis, le revenu moyen quotidien de ces « mendiants » peut varier entre Rs 300 à Rs 3 000, dépendant de la générosité du bienfaiteur », déplore-t-il. Nous apprenons également qu’un autre touriste s’est fait berner récemment en accompagnant un homme dans une supérette de la localité où il lui a offert Rs 3 000 de provisions alimentaires.

De plus en plus visible sur la plage
Si ce fléau menace le tourisme, il est également un danger pour les habitants de Flic-en-Flac, surtout lorsqu’il dépasse la mendicité et tourne à l’agression et au vol. Ces délits sont de plus en plus fréquents dans les rues et dans les maisons. Démasqués par les habitants et dénoncés à travers les réseaux sociaux, certains de ces agresseurs et cambrioleurs ont été arrêtés par la police.

Lors d’une réunion le 23 mai avec la police et les habitants de Flic-en-Flac, les membres des Forces Vives ont demandé que des actions soient prises au plus vite pour endiguer ce fléau. « Nous demandons une plus grande présence des forces de l’ordre sur la plage, des policiers en civil afin de démasquer ces gens-là. Un mirador de surveillance est devenu nécessaire sur la plage », nous dit Ben Rommaldawo, président des Forces vives.

Dans cette région du littoral ouest, où la population continue de croître avec l’extension d’un côté vers Médine et de l’autre vers Cascavelle (en 2018, l’estimate resident population de Flic-en-Flac était à 2 478 selon Statistics Mauritius), des effectifs supplémentaires de la police sont devenus un impératif. « Il y a un gros problème de staffing. On le constate souvent le samedi soir. La police de Flic-en-Flac a besoin de renfort. Il y a également un gros problème de transport et d’équipement. De plus, je pense que le poste de police a besoin d’un upgrading. Le poste compte seulement deux cellules, dont une qui ne répond pas aux normes internationales », regrette Ben Rommaldawo.

À Flic-en-Flac, la police est présente sur tous les groupes de Neighbourhood Watch. La région, qui compte une douzaine d’hôtels, possède les morcellements suivants : Ruisseau Palmyre, Safeland, De Chazal, Green Creek, le village, Anna (Upper et Lower), St Jacques et Bismic.

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