Mercuriale des légumes – Prix en zone rouge écarlate dans les points de vente !

Le chouchou à plus de Rs 90, le piment à Rs 125, le cotomili jusqu’à Rs 30 la botte et la pomme d’amour à au moins Rs 100

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Pointés du doigt, des planteurs s’en défendent et rendent à leur tour les intermédiaires responsables de la cherté des prix

Le chouchou à Rs 65.00 le ½ kg (plus de Rs 90 en grande surface), la laitue à Rs 30.00/Rs 35.00, la pomme d’amour à pas moins de Rs 100.00 le ½ kg, le lalo à Rs 100.00, le chou-fleur à Rs 70.00 (Rs 100.00 au moins en grande surface), les piments — gros et petits — à Rs 125.00 et le cotomili à Rs 25.00/Rs 30.00 la botte : celles et ceux qui font régulièrement le marché peuvent certainement témoigner que depuis le passage du cyclone Batsirai au tout début de ce mois de février, les prix des légumes sont en hausse constante.

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Après les fortes rafales et les pluies abondantes, les dégâts estimés aux cultures dans les champs ont été conséquents, notamment au nord de l’île. Le temps que les planteurs s’organisent pour remettre en état les terres cultivables et mettre en terre de nouvelles pousses, un manque de légumes se fait sentir sur le marché. Et cela, même si les autorités ont décidé de l’importation d’un certain nombre de produits maraîchers, dont des carottes et des choux.

Mais tout compte fait, si les intempéries cycloniques sont une raison importante qui explique ces jours-ci la hausse conséquente des prix des légumes, d’autres facteurs y contribuent aussi. Il est d’abord connu que les prix ont tendance à augmenter quand la demande est à la hausse. C’est le cas actuellement à l’approche de la fête Maha Shivaratree, qui sera célébrée le mardi 1er mars. En marge de cette célébration religieuse, de nombreux dévots observent le jeûne en s’abstenant de toute chair et ne consomment que des plats végétariens.

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Aide de l’État : « Bann deboursman tro tarde »

Autre raison non négligeable contribuant à la hausse des prix des légumes : la hausse générale des prix des intrants de production. Ainsi, selon Gassen, vieux planteur de la région des basses Plaines-Wilhems, les prix des fertilisants, des pesticides et des composts ont augmenté d’au moins 30% à 40% par rapport à leur prix d’achat respectif avant la crise Covid. Il en est de même pour les semences qui, selon lui, ont connu une hausse d’au moins 30%.

Sans parler, dit-il, de la cherté de la main-d’œuvre qui se fait de plus en plus rare. Le planteur reconnaît que, suivant le passage de Batsirai, l’État est venu de l’avant avec des plans d’aide aux planteurs pour la relance des activités aux champs. Mais, regrette-t-il, « bann deboursman tro tarde. » Ce qui ne peut, dit-il, que retarder la remise en terre des pousses. Surtout si, suite au sinistre cyclonique, le planteur a subi des pertes importantes. « Pa nou sa ! » s’exclame pour sa part Lilawtee qui, avec ses trois fils, exploite une parcelle de terre, toujours dans la région des basses Plaines-Wilhems. Une façon de dire que les planteurs/producteurs n’ont pas leur mot à dire sur les prix au détail auxquels les légumes sont vendus, à la fin, aux consommateurs dans les points de vente au détail.

Elle explique que même en temps d’abondance, la pomme d’amour que le planteur vend par exemple à Rs 5.00 le ½ kg au grossiste, se retrouve en vente au final à Rs 20.00 ou Rs 25.00 le ½ kg au marché. Car, en effet, avant de se retrouver dans le panier de la ménagère, le produit passe entre les mains d’au moins trois intermédiaires, dont le fameux arcanteur. À tort ou à raison, ce dernier est considéré par beaucoup comme celui qui, jusqu’ici, profite le plus du commerce des produits maraîchers. Ainsi, le prix de départ auquel le planteur vend son légume au premier intermédiaire de la chaîne, qui est souvent un grossiste, est multiplié par 4 ou 5 quand le produit est affiché dans les points de vente au détail.

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