Mesures budgétaires – TVA : les plaisanciers invitent le GM à revoir sa décision

– Dayanand Isram (FPCO) : « C’est la fin des petits opérateurs »

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Les petits plaisanciers sont dorénavant obligés de s’enregistrer pour la TVA. C’est l’une des mesures du budget 2025-26, qui inquiète les opérateurs. La Federation of Pleasure Craft Operators (FPCO) a ainsi envoyé une lettre au Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, lui demandant de revoir sa décision. Les petits plaisanciers estiment que c’est leur survie dans ce secteur qui est en jeu.

Dans l’annexe du budget 2025-26, il est stipulé que les détenteurs d’un permis de Pleasure Craft de la Tourism Authority doivent se faire enregistrer pour les besoins de la TVA. Tout manquement est passible d’une amende allant jusqu’à Rs 500 000 et d’une peine de prison ne dépassant pas cinq ans.

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Pour les petits plaisanciers, cette mesure glissée discrètement dans les annexes constitue une onde de choc. Dans une correspondance adressée à Navin Ramgoolam, cette semaine, la FPCO indique : « cette décision impose un fardeau injuste et insoutenable à des centaines de petits opérateurs indépendants à travers Maurice et risque d’éliminer une composante essentielle du tourisme communautaire.»

Les plaisanciers ne comprennent pas pourquoi ils ont été ciblés directement, alors que pour d’autres secteurs, il y a des critères. « Pour les petites entreprises, il y a un barème de Rs 3 millions de chiffre d’affaires qui est appliqué pour se souscrire à la TVA. Mais cela ne s’applique pas à nous. Nous devons nous enregistrer, indépendamment de nos revenus », relève Dayanand Isram, vice-président de la FPCO. Cela donne l’impression que « le secteur est ciblé de manière injuste et sans justification ».

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La fédération précise toutefois qu’elle n’est pas en guerre contre le gouvernement, mais veut juste faire entendre sa voix. « Même si nous ne payons pas la TVA directement, nous contribuons déjà, notamment lorsque nous achetons le carburant chaque jour, de même pour les produits de consommation lors des excursions. Nous payons également pour les permis et l’assurance. Nous avons également des frais pour la main d’œuvre. Nous créons donc de l’emploi », fait-on comprendre.

La fédération demande ainsi au gouvernement de revoir sa décision, autrement, ce sera la disparition assurée des petits opérateurs dans ce secteur. « 15% de TVA, ce sera une charge supplémentaire. Il reste à savoir si les clients vont suivre. Déjà que ce métier est fragile et sujet aux conditions climatiques. » La lettre mentionne également qu’une semaine de mauvais temps veut dire une semaine sans revenu. De plus, cette activité est surtout saisonnière. « Même en haute saison, les réservations sont irrégulières, et les touristes choisissent de plus en plus des activités moins chères ou proposées par les complexes hôteliers. »

Une telle mesure, ajoute la FPCO, viendra agrandir le fossé entre ceux qui travaillent dans les paramètres légaux et ceux qui ne les respectent pas.  « Les petits opérateurs enregistrés appliquant une TVA de 15% seront désormais plus chers que les prestataires non enregistrés ou illégaux. Non seulement locaux, mais aussi des influenceurs étrangers proposant des sorties en mer illégales, sans aucune réglementation, aucun contrôle ni contribution fiscale. Cela crée une concurrence déloyale et décourage le respect des règles », relève la fédération.

Pour respecter les exigences du gouvernement, les petits plaisanciers devront trouver entre Rs 7 000 et Rs 8 000 chaque trois mois pour effectuer leur VAT Return. Ce qui viendra alourdir davantage les charges. « Pour pouvoir faire ce métier, nous devons payer un permis de Rs 13 000 par an, une assurance de Rs 50 000 au minimum, ainsi qu’une Canvassing Licence à Rs 3 000. À cela, il faut ajouter un minimum de Rs 3500 par jour pour le carburant, ainsi que les salaires. »

Si une solution n’est pas dégagée, a ajouté Dayanand Isram, ce sont des milliers de skippers qui risquent de perdre leurs emplois. Surtout que beaucoup viennent de familles de pêcheurs, précise la FPCO.

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