Metro Express : Cohues, bousculades, incivilités et… prise de bec !

La ligne Curepipe/Port-Louis pleine à craquer à l’heure de pointe

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Toutes les rames qui se succèdent aux 19 stations jalonnant la ligne Curepipe/Port-Louis sont pleines à craquer aux heures de pointe. Trop même ! Ce qui est de nature à convaincre les plus sceptiques sur le bien-fondé de l’implémentation de ce projet. Sauf que les voyageurs s’exposent à des contrariétés, dont la forte promiscuité prévalant dans ces lignes saturées. Les voyageurs sont agglutinés les uns contre les autres, comme dans des boîtes de sardines, sans pouvoir faire le moindre mouvement. Les bousculades sont inévitables, au même titre que la question du franchissement des distances intimes et personnelles. C’est la pagaille quand se croisent ceux qui sortent d’une rame et ceux qui souhaitent y entrer. Des situations qui dégénèrent parfois en conflits ouverts. Metro Express Ltd (MEL) a beau affirmer qu’elle a « déjà rajouté des voyages supplémentaires pendant les heures de pointe pour faire face à la demande », ce n’est pas l’impression qui se dégage…

Il est 8h15 à la station de Rose-Hill, où la foule immense présente contraste avec la faible affluence au quai dédié en face à la ligne menant vers Ébène et Réduit. À une relative insouciance des voyageurs succède un affairement dès qu’apparaît dans leur champ de vision le tram menant vers la capitale. Les plus pressés se préparent à l’abordage avant même que la locomotive, en direction de la capitale, ne s’immobilise. Les choses se corsent lorsque les cinq points d’accès que commandent de doubles portières coulissantes s’ouvrent sous les yeux ébahis des candidats à l’embarquement, qui se rendent compte que le métro est plein comme un œuf.
Certains comportements suscitent alors l’indignation, tels ceux qui profitent de leur masse pour progresser sans ménagement dans la foule, au détriment des passagers débarquant, en jouant des coudes et des épaules pour forcer le passage.
Les agents de la sûreté doivent alors intervenir pour calmer les voyageurs et tenter de gérer la situation. « C’est la même rengaine tous les jours à cette heure-ci », martèle une passagère qui assiste comme nous à des prises de bec ici et là, comme cette femme qui s’est prise la porte en plein visage. Impossible pour elle de s’engouffrer « Pa pou kapav pous ankor. Ou pa konpran ? Mo lame mo lipie pe angourdi. Mo pe toufe », lui a lancé un autre passager dont le voyage s’est forcément apparenté à un véritable parcours du combattant, le visage collé comme du sparadrap contre la porte ! À se demander si les Ticketing Officers de MEL arrivent à se frayer un passage dans cette cohue.
Le phénomène a pris une telle ampleur que certains voyageurs doivent parfois se résoudre à attendre le passage du métro suivant (ou celui d’ensuite), avant de pouvoir se faire une petite place au milieu des autres voyageurs entassés. Aussi, la climatisation ne semble pas fonctionner à certains compartiments du wagon. Il ne fait aucun doute que ces conditions de voyage créent un contexte propice aux gestes maladroits et déplacés. En atteste la réaction de cette femme se dégageant avec toutes les peines du monde d’une situation potentiellement embarrassante en intercalant son sac entre son corps et celui d’un voyageur.
Les passagers de plus de 55 ans se retrouvent souvent dans des postures qui font peine à voir. Sous nos yeux, ce jour-là, deux retraités, bloqués par le flot de voyageurs, n’ont pu se frayer un chemin pour atteindre la porte de sortie à la station de Beau-Bassin et ont dû descendre à la prochaine halte à Barkly. Avec 78 places assises et 229 à 344 places debout, et des passages à intervalles de 12 minutes, les wagons peinent à absorber la masse de voyageurs à l’heure de pointe le matin. Tous ces éléments pourraient dissuader les usagers de l’automobile à renoncer à leurs véhicules individuels pour adopter le métro de manière régulière. Il est donc légitime de se demander si MEL changera son fusil d’épaule face à cette situation et si elle rétablira l’équilibre quant à la mauvaise répartition des voyageurs à bord…

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MEL, au sujet des pannes techniques : « Halte à l’incivisme par rapport aux portes coulissantes »
l Promiscuité inquiétante, bousculades et inconfort sont autant d’inconvénients qui pourraient dissuader plus d’un de prendre le métro aux heures de pointe. MEL entend-elle privilégier des dessertes plus régulières en modifiant l’intervalle du passage des trams, qui est de 12 minutes actuellement ?
Le métro connaît une forte fréquentation, notamment aux heures de pointe, démontrant clairement que ce mode de transport est bien adopté. Pour faire face à la demande, nous rajoutons des voyages supplémentaires déjà aux heures de pointe le matin et l’après-midi. Pour faciliter le voyage, nos stewards sont là pour aider les passagers. Afin de fluidifier le voyage, nous demandons aux passagers de bien respecter les quelques règles simples comme de planifier leur voyage en avance, de rester bien derrière la ligne jaune lorsqu’ils sont à la station, et de laisser les personnes descendre d’abord avant de monter à l’intérieur. Aussi, dans le train, il faut utiliser tout l’espace disponible. Beaucoup de passagers ont tendance à rester juste à côté de l’entrée des portes, alors qu’il y a de la place au milieu de la rame. Il ne faut pas rester accolé à la porte, car cela peut bloquer son mécanisme. Il ne faut pas non plus essayer de retenir la porte pour attendre quelqu’un, car tout cela contribue à son dysfonctionnement ou même provoquer des retards dans le service. Si le train est complètement bondé, nous recommandons aux passagers d’attendre le prochain train. Il faut de la discipline quand dans tous les autres pays où il y a des trains. Les Mauriciens sont déjà bien adaptés, mais il est important de garder la discipline surtout quand il y a la foule.
l Une défaillance du métro a été signalée à Rose-Hill, mercredi matin. La porte est restée bloquée durant 10 à 15 minutes, nécessitant l’arrêt des opérations durant ce temps, avec des passagers entassés à l’intérieur. Ce genre de défaut survient toutes les semaines… même s’il dure moins de deux minutes à chaque fois. La maintenance préventive des portes industrielles et les pièces d’usure qui les composent sont-elles contrôlées régulièrement et remplacées si nécessaire. ?
La maintenance est effectuée chaque jour selon un planning. Elle concerne tous les systèmes et sous-systèmes du LRV que ce soit les portes qui font l’objet d’une maintenance rigoureuse et stricte avant le début de nos services. Par rapport au mercredi 22 mai, à la station de Quatre-Bornes, certaines personnes ont essayé de forcer le passage malgré les avertissements du Train Captain. Ce qui a causé une obstruction au mécanisme de la porte. Finalement, les portes ont pu être fermées et le train a redémarré. Cependant, alors que le train atteignait la gare centrale de Rose-Hill, le mécanisme automatique de la porte s’est bloqué par rapport aux gens qui s’appuyaient aux portes. Selon la procédure établie, l’ouverture manuelle des portes a été effectuée par le Train Captain et nos staffs. Ce processus a duré de 8h49 à 8h55. Les passagers sont descendus sur le quai Rose-Hill et un autre train a été déployé pour les diriger à bon port. Les trains sont inspectés tous les jours par notre équipe technique et l’entretien des trains est effectué selon les normes internationales par une équipe spécialisée de CAF (constructeur du train).

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