La Gambling Regulatory Authority (GRA) a émis, hier, un communiqué officiel mettant en garde le public contre l’organisation prochaine de Mock Races impliquant des chevaux, et ce en dehors de tout cadre légal. L’article 30(1) de la Gambling Regulatory Authority Act stipule que « nul ne peut organiser de courses hippiques à Maurice sans détenir une licence d’organisateur de courses. » La loi précise également que le terme « course de chevaux » inclut toute forme de compétition ou de démonstration impliquant des équidés, qu’il s’agisse de courses officielles ou simulées.
Bien que le communiqué ne cite aucun nom, tous les regards se tournent vers le centre équestre de Petit-Gamin et les structures gravitant autour de l’empire de Jean-Michel Lee Shim, personnage central et controversé du monde hippique Mauricien, qui a été mis hors course depuis l’avènement du nouveau gouvernement de l’Alliance du Changement. Jusqu’en décembre dernier, ses activités étaient coordonnées via People’s Turf PLC (PTP), société qui organisait des courses au Champ-de-Mars.
Selon plusieurs sources concordantes, ces Mock Races illégales auraient été envisagées sur le site de Petit-Gamin— le seul terrain privé, hors du Champ-de-Mars où cela serait possible à Maurice— déjà au cœur de nombreuses controverses. Les trois premières séances de Mock Races, incluant des simulations, avaient été tenues au centre JMLS Equestrian Training, à Petit-Gamin en décembre 2023.
Ce site avait aussi fait l’objet d’une visite surprise le 23 décembre 2024 des Junior Ministers Joanna Bérenger et Fabrice David, à la suite de l’euthanasie de 11 chevaux en l’espace de 25 jours et des dénonciations concernant les conditions de travail des employés étrangers hébergés sur place.
Quelques semaines plus tard, le 2 février 2025, le président de la GRA, Veeshal Chumroo, accompagné de la Chief Executive Officer (CEO), Divya Ringadoo, s’est rendu sur place pour une inspection officielle. L’accueil y a été glacial. Leur visite a été brusquement interrompue par les avocats de Global Equestrian Ltd (GEL), dont Me Noor Hussenee, représentant les intérêts de Jean-Michel Lee Shim. L’incident a débouché à deux dépositions à la police, qui, à ce jour, sont restées sans suite.
Cet épisode s’inscrit dans un contexte de crise profonde au sein de l’industrie hippique locale, affaiblie par la perte de confiance du public, des soupçons de collusion et des conflits d’intérêts allégués. En transmettant l’affaire à la Police des Jeux et aux autorités concernées, la GRA affirme vouloir prendre les mesures nécessaires pour empêcher toute dérive supplémentaire. Et ce, en attendant la reprise de la compétition légale des courses hippiques au Champ-de-Mars en juillet prochain sous l’égide du Mauritius Turf Club.
Reste à savoir si les institutions concernées auront la volonté — et les moyens — d’agir face à l’emprise persistante de certains acteurs influents, malgré un passif déjà lourd de controverses.