Le syndicaliste Beegun – Tropic Knits : VRS ou exercice de licenciement déguisé !

Le syndicaliste Fayzal Ally Beegun dénonce un exercice de licenciement déguisé au sein de l’usine Tropic Knits. En cause : une circulaire émise stipulant que la compagnie de textile a mis en place un Voluntary Retirement Scheme (VRS) effectif depuis le 16 février dernier. Cette communication, qui a été épinglée au Notice Board de l’usine de Vacoas, indique que « ceux souhaitant adhérer à ce programme percevront 20 jours de salaire par année de service, sur la base de leur rémunération de ces 12 derniers mois; le remboursement de leurs congés annuels qui n’ont pas été pris; et le boni de fin d’année calculé au prorata ».

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Cependant, ce que déplore le syndicaliste, c’est que « ce sont surtout les travailleurs âgés de 45 à 50 ans qui ont été ciblés, et cela, la circulaire n’en fait évidemment pas mention ». Il poursuit : « Des informations glanées auprès de sources fiables et proches de la compagnie m’ont confirmé cela. (…) En parcourant le communiqué aux travailleurs, il y est clairement écrit : “The VRS is an exceptional and one-off scheme and Management reserves the right to withdraw or renew the scheme at any time or reject applications made”. À mon sens, c’est là une démarche très discriminatoire. Comme si la compagnie en question ciblait spécifiquement certains travailleurs. »

Pire encore, soutient Fayzal Ally Beegun, « au départ, je pensais que cet exercice toucherait principalement les travailleurs qui approchent l’âge de la retraite, soit les 60 à 65 ans, mais quand j’ai posé des questions, j’ai appris que les employeurs visent essentiellement ceux qui ont plusieurs années de service et qui sont âgés entre 45 et 50 ans » Aussi, remarque le syndicaliste : « Il est clair qu’il s’agit d’un exercice de licenciement déguisé, que la compagnie veut faire passer pour une invitation à une retraite volontaire. »

Le syndicaliste lance un appel au ministre du Travail, Soodesh Callichurn, et au Premier ministre, Pravind Jugnauth. « Je leur demande d’enquêter sur cet exercice en cours à Tropic Knits, à Vacoas, pour voir si c’est tout est fait de manière réglementaire et dans l’intérêt des travailleurs. Et si c’est le cas, pourquoi ne pas, par exemple, augmenter la prime de 20 jours par année de service à carrément un mois ? Je demande cela parce que nous savons que dans la réalité mauricienne, ces ouvriers ne vont pas trouver de nouvel emploi à leur âge », dit-il.

D’autre part, il soutient que les travailleurs étrangers ne sont à ce stade pas concernés par cette mesure. « Ce que j’ai appris, c’est que ceux-ci seront redéployés à l’unité de Forest-Side, jusqu’à ce que leurs contrats arrivent à expiration », déclare-t-il.

Le syndicaliste dit avoir parlé à plusieurs travailleurs ayant signé ces formulaires de retraite anticipée volontaire. « Nombre d’entre eux ont pensé qu’ils allaient chercher un autre job et continuer de travailler. Zot inn regrete ! À chaque demande d’emploi qu’ils ont faite, ils se sont entendus répondre qu’ils avaient atteint un âge trop avancé », poursuit-il.

Fayzal Ally Beegun pointe du doigt « la mentalité mauricienne, selon laquelle un travailleur de 45 ou 50 ans n’est plus viable ». Il conclut : « Kan inn fini tir tou zi ar travayer-la, zet li dan kwin ! Et que fait-on de l’expérience acquise ? Est-ce que remplacer ces travailleurs de carrière et avec leur Know How par des débutants, des néophytes, pour des raisons pécuniaires, est la meilleure solution ? »

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