Monkey business : Quatre Tilapat présente le research paper d’une journaliste anglaise

C’est dans le but de présenter le research paper de la journaliste environnementale anglaise Tracy Keeling sur le business des singes à Maurice et les irrégularités notées à l’exportation que l’association Quatre Tilapat a animé une conférence de presse, jeudi, à Sable Noir, aux côtés de militants et activistes de la cause animale.

Intitulé Probe points to rule breach in Mauritius’ lab Monkey business, le research paper publié en ligne sur le site subtract.com a été présenté à la presse, jeudi. Le research paper complet dévoile les diverses défaillances dans le secteur du commerce des singes et des irrégularités notées à l’exportation. C’est en 2023 que la journaliste anglaise Tracy Keeling prend contact avec Linley Moothien, président de l’ONG Quatre Tilapat, pour une enquête qui devait durer deux ans. Action for primates, une autre ONG internationale militant contre le business des singes à Maurice, avait aussi été sollicitée en ce sens.

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Dans son research paper, Tracy Keeling précise que Maurice n’a pas mené d’étude exhaustive sur les macaques à longue queue depuis les années 1980. « Compte tenu de ce fait et de l’état de conservation désastreux de l’espèce à l’échelle mondiale, Nedim Buyukmihci (ndlr: professeur émérite de médecine vétérinaire à l’Université de Californie à Davis et cofondateur d’Action for Primates) a cherché à savoir comment le pays détermine que son commerce de singes de laboratoire ne menace pas la population sauvage de l’espèce. L’île Maurice est tenue de se pencher sur cette question en tant que partie à la Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora (CITES). Cet organe conventionnel réglemente le commerce transfrontalier d’environ 40,000 espèces sauvages menacées de plantes et d’animaux, dont le macaque à longue queue. En vertu de ses règles, les pays ne doivent autoriser les exportations d’une espèce que si le commerce n’a pas d’impact négatif sur sa survie à l’état sauvage. De plus, lorsque les exportations sont autorisées, elles doivent concerner « uniquement des volumes dont il est prouvé qu’ils ne sont pas préjudiciables », ont souligné les chercheurs dans une étude de 2022. Pour prendre cette décision, les pays sont tenus de procéder à une évaluation de la durabilité, appelée avis de commerce non préjudiciable (ACNP). Les directives publiées par la CITES sur les ACNP précisent que ces évaluations sont requises pour les animaux et les plantes d’origine sauvage, y compris les individus utilisés comme « souche parentale » dans les établissements d’élevage. Pourtant, lorsque Buyukmihci a contacté les autorités CITES de Maurice – le Service des parcs nationaux et de la conservation (NPCS) – pour se renseigner sur les ACNP pour les exportations de macaques, on lui a répondu qu’ils n’étaient pas nécessaires. »

Commentant cette publication de la conférence de presse, Priscilla Moothien, secrétaire de Quatre Tilapat a déclaré, « il est essentiel que ce genre d’enquête obtienne le plus de couverture possible, car l’intérêt citoyen devrait primer sur les intérêts commerciaux. Tracy Keeling est venue démontrer que les dysfonctionnements dans la collecte de données d’espèces menacées peuvent avec le temps amener à son extinction. Et cela, la presse a le devoir de le rapporter. »

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Mansa Daby, du mouvement Monkey Massacre in Mauritius, a, entre autres, rappelé que le discours du National Parks and Conservation Service (NPCS) reste invariable, malgré toutes les dénonciations. Pour elle, qualifier les singes constamment comme une menace et une nuisance ne reflète pas la réalité. Rajen Vencatachellum, un autre militant, a lui exhorté tous les croyants de foi hindoue « à prendre conscience de ce business du sang, dans un pays où Hahuman est vénéré et respecté. »

Christian Bernard a lui évoqué l’inconstance des politiques, « utilisant un langage dans l’opposition et un autre quand ils sont au gouvernement. » De son côté, Linley Moothien a souligné avec conviction que tous ceux qui ont été trouvés coupables d’avoir brutalisé les singes de Maurice devront, tôt ou tard, répondre devant la justice, avec peine d’emprisonnement comme prévu par la loi.

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