Bien que les randonnées en montagne permettent d’apprécier des vues spectaculaires, chaque sortie doit faire l’objet d’une préparation pour anticiper le terrain, l’environnement, ainsi que les conditions météorologiques qui peuvent très vite changer. Qu’il s’agisse de parcours très fréquentés, les dangers en montagne sont très présents. Krishnawtee Seerauj, une sexagénaire qui avait pourtant l’habitude d’emprunter le health track de la montagne du Pouce, a connu une triste fin. Son corps sans vie a été retrouvé la semaine dernière.
Cette montagne, haute de 812 mètres, est l’un des terrains favoris des randonneurs. Chaque jour, elle attire des marcheurs habituels, touristes et autres assoiffés de découverte. Il n’y a aucune difficulté à trouver la route qui mène au pied de la montagne qui fait partie de la chaîne de Moka. Les panoramas se dévoilent dès l’entrée de la ruelle avec la majestueuse montagne du Pouce s’élevant dans toute sa splendeur. Et étant sublimée par la nature environnante, les plantations verdoyantes, la culture de choux-fleurs, des scènes de nature… Dans l’eau calme et immobile de cette rivière qui traverse le site au milieu d’une belle végétation, des canards s’élancent tranquillement. Des scènes apaisantes pour les amoureux de nature.
Les paysages sont davantage époustouflants au sommet de la montagne du Pouce. Le spectacle qui s’offre au randonneur permet de découvrir le nord de l’île Maurice avec ses îles environnantes, telles que le Coin de Mire et l’île Plate. Le port de la capitale se dévoile également sous un nouvel angle, tout comme le Champ-de-Mars. Les montagnes environnantes, les plantations verdoyantes, l’ouest de l’île et les hauts paysages complètent ce tableau saisissant.
Ce mardi, en début d’après-midi, quelques hommes étaient sur place pour « la maintenance » des caméras Safe-City network se trouvant à l’entrée du health track de la montagne Le Pouce. Ce sont les images des caméras de surveillance de Safe City de la région qui ont pu confirmer que Krishnawtee Seerauj, habitante de Petit-Verger, St-Pierre, avait bien pris le chemin ascendant de la montagne. Âgée de 61 ans, elle avait été portée disparue pendant une dizaine de jours alors qu’elle y faisait sa marche habituelle. Son corps sans vie a été découvert sur la montagne du Pouce, dimanche dernier, par ses proches.
Si l’accès semble plutôt facile, la pratique n’est pas sans risques. Surtout lorsque le sentier est boueux. Durant les beaux jours, l’itinéraire est sans difficultés majeures. La première partie du parcours se déroule sur une pente douce. Nous pouvons apercevoir un grand kiosque et une maison entourée d’une nature verdoyante. Ici, les palmiers, goyaviers, Acacia et autres arbustes envahissent les flancs escarpés de la montagne. Le randonneur a le choix entre le parcours très difficile, soit de Port-Louis en passant par Le Dauguet, soit de St-Pierre pour une escalade plus calme et moins fatigante. Sur la gauche, un panneau en bois indique quelques directions pour les randonneurs et sportifs : la classique du Pouce,
Le Dauguet, Le grand Pouce et le Moka Range Challenge.
Le sentier, qui devient rocailleux mais aussi boueux après les jours de pluie, commence à grimper. Quelques marcheurs, principalement des touristes accompagnés de leurs enfants, descendent lentement, les vêtements et chaussures souillés de boue. Ne parlant ni l’anglais ni le français, ils nous font signe que le terrain est glissant. Derrière eux, quatre Français reviennent eux aussi du sommet, certains équipés de bâtons télescopiques. Pour eux, le parcours ne comporte aucun danger mais ils expliquent que les pentes parsemées de boue exigent un pas très sûr. En effet, les prochaines étapes menant au sommet requièrent une attention particulière et une agilité accrue. Il faut faire preuve de prudence, de concentration et d’une certaine agilité. Quant à nous, qui n’avions pas prévu cette escalade, nous retournerons certainement la prochaine fois avec des chaussures adaptées.
