Avinash Ramtohul (TIC) : « De janvier au 5 novembre : 1 414 cas rapportés ; les postes de police enregistrent désormais les cas de violence numérique »
La Journée Mondiale des Violences faites aux femmes est observée ce mardi 25 novembre. Outre la campagne nationale Fam to pa zis enn viktim; to enn sanzman, une seconde, axée sur les violences en ligne à l’égard des enfants, des jeunes filles et des femmes a été lancée, hier. Fam konn to drwa online est une initiative soutenue par le ministère de l’Égalité des Genres, en étroite collaboration avec celui de la Technologie Informatique, de même que la force policière et les Nations Unies. L’événement s’est déroulé au Café du Vieux Conseil à Port-Louis.
La UN Resident Coordinator, Lisa Simrique Singh a donné le ton en soulignant que « un cas, c’est un cas de trop ! ». La ministre Arianne Navarre-Marie et le ministre Avinash Ramtohul ont abondé dans le même sens, faisant surtout remarquer que « les cas de violences en ligne causent des drames sans pareil, et poussent, dans certains cas, les victimes à commettre l’irréparable.» De janvier au 5 novembre dernier, 1 414 cas de violences en ligne ont été enregistrés auprès des organismes concernés.
Arianne Navarre-Marie a, sur ce point, relevé que « chaque jour, une femme, une jeune fille est victime de violences en ligne. Cela peut être psychologique, verbal, du chantage… et prendre plusieurs autres formes. » De son côté, le ministre Ramtohul a annoncé « une chose importante est venue changer la donne. Le commissaire de police a adressé une communication officielle selon laquelle désormais, dans tous les postes de police de l’île, les victimes des violences numériques peuvent venir porter plainte. » La ministre Navarre-Marie rebondit, exhortant «bann madam, bann tifi, vinn denonse aster. Na pa res trankil ek sibir. Ensemble, la police, nos ministères et tous les partenaires, les ONG, la société civile, la population… nous allons combattre ce fléau ensemble ! »
Le récent cas d’une étudiante, qui avait préféré en finir avec sa vie parce que harcelée, a contribué à accélérer les choses. Arianne Navarre-Marie a salué « le partenariat solide et étroit que nous avons avec le ministère des TIC, et ces deux autres entités, à savoir la police et les Nations Unies. Nous prenons tout cela avec tout le sérieux imaginable. Nous n’allons pas rester les bras croisés, cela je peux vous rassurer. Nous mettons en œuvre des structures, des formations, l’éducation et des avenues d’aides sur différents plans pour réduire ces cas de violences numériques, surtout à l’égard des enfants, des jeunes filles et des femmes. » Elle a, sur ce point, énuméré une série de mesures et de réalisations, dont la formation continue des officiers des Family Support Services (FSS).
Aneeta Ghoorah, Ombudsperson for the Children, a, pour sa part, fait ressortir qu’il est important d’éduquer également les garçons. « Dans les cas de violences à l’égard des femmes/jeunes filles, souvent l’accent est mis sur la victime. Or, il est important, surtout dans notre contexte actuel, que les bonnes informations sur les bonnes pratiques, une bonne éducation soient vulgarisées auprès autant les garçons, aussi. Parce que c’est en leur faisant comprendre pourquoi leur manière de penser et d’agir n’est pas convenable que nous pourrons réaliser un changement dans le Mindset », dit-elle.
La campagne nationale Fam Konn To Drwa Online durera jusqu’au 10 décembre, qui marque la Journée des Droits Humains. Un choix délibéré, ont souligné Arianne Navarre-Marie et Avinash Ramtohul. « Chaque cas de violence en ligne cache sinon un voire plusieurs drames. De nombreuses Mauriciennes font le choix du silence ; de se retirer totalement du monde virtuel. Et en faisant cela, elles sacrifient leurs droits ! Notamment de suivre des formations professionnelles et de décrocher des emplois ! »
Un clip informatif a été dévoilé et explique dans les détails comment et quels sont les délits commis, comme la sextorsion, le vol d’identité. Avinash Ramtohul a, de ce fait, annoncé que « avec le concours du ministère de l’Égalité des Genres, nous planchons sur le durcissement des lois existantes, afin de mieux protéger les usagers des réseaux sociaux. Ces plateformes sont gérées par des compagnies internationales, et Maurice n’a aucun droit de leur dicter quoi que ce soit. En revanche, il nous importe de protéger nos citoyens. Et c’est dans cette direction que nous avançons. »
Au nom de la force policière, le DCP Krishna Jhugroo a donné l’assurance aux « partenaires dans cette lutte, à la population, mais surtout aux jeunes filles, aux femmes et aux parents d’enfants que nous sommes à vos côtés dans ce combat. »

